Analyse Les scoops de Bernardo: "Le mauvais Tours de Delort au Standard de Liège"

Olivier Baute
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Les scoops de Bernardo: "Le mauvais Tours de Delort au Standard de Liège"
Photo: © SC

Alors que la Coupe du Monde a rangé ses habits de fête, Bernardo partage avec nous les quelques infos piquantes qu'il reçoit. Du scoop à l'état pur!

Voici donc Gervais Martel, ancien président du Racing de Lens, contraint à faire son Jean-Charles et de se rendre à Vittel, ce dont il n'a cure, - quasi un traitement inhumain pour cet homme -, afin d'expliquer à ses joueurs qu'ils devront attendre avant de savoir s'ils joueront en Ligue 1 ou en Ligue 2 française la saison prochaine. J'espère que ses joueurs s'y retrouveront mieux que moi dans ses explications, car, les 10 millions manquant - tout le monde pense que le fait que le club n'a pas de stade pendant un an est un élément insignifiant - ont été versés vendredi dernier, à 10 heures, mais sur un mauvais compte, à 12 heures - si quelqu'un les a reçu par erreur, prière d'avertir la rédaction -, ensuite ont été freinés par les banques qui travaillaient au ralenti dans l'attente du 14 juillet à 14 heures et, pour clôturer le feux d'artifice de cette fête régionale, n'auraient pas encore été, finalement, versés. Qui sait ?


Pendant ce temps-là, l'entraineur, Antoine Kombouaré, téléphonerait tous les jours, car il est très peiné, mais refuse catégoriquement d'entrainer encore en seconde division. Il est bien dommage qu'aucun journaliste ne lui demande qui lui a manqué de respect à ce point.


En quoi cela concerne-t-il le mondial ? En rien, apparemment, sinon que tout le problème viendrait d'une grande injustice sportive. Le RC Lens a gagné, sportivement, le droit de monter en ligue 1 française en terminant second derrière le FC Metz, propriété de Bernard Serin, propriétaire de Seraing United, cela ne pouvait pas s'inventer. Cependant, le gendarme financier du football français refuse à Lens le droit de joueur en Ligue 1, car d'une part le club n'a pas de stade pour ses matchs à domicile, en raison des travaux d'adaptation et d'embellissement de son stade en vue de l'Euro 2016, et il ne parvient pas à proposer une solution de remplacement, excepté pour un match à Lille, dans l'ancien stade du club, et d'autre part, le club n'a ni les moyens ni les garanties bancaires de ses ambitions. Ce gendarme financier français s'appelle la DNCG.


Cette décision génère de nombreux débats. Est-il normal de priver un club, qui, de surcroît, a un tel public, du droit de jouer en ligue 1 pour des raisons financières, qui demeurent fort obscures, alors qu'il a gagné ce droit sur le terrain ? Ce n'est pas sportif.


Cette logique du sportif avant toute chose s'oppose à deux autres logiques. Peut-on d'une part accepter qu'une société, dont les comptes sont boiteux, s'engage dans de nouvelles dépenses dont elle reconnaît qu'elle ne pourra pas les honorer ? N'est-ce pas mettre en difficulté ses créanciers actuels et futurs, dont, on l'oublie, les salariés, y compris les joueurs qui sont "privilégiés" de même que le Trésor public? Est-ce équitable au niveau sportif d'admettre une équipe qui, à un moment donné, ne pourra plus défendre valablement ses chances et, par conséquent, qui va fausser le championnat ?


D'autre part, il y a cette logique du gendarme financier qui veut éviter de fausser le jeu en laissant des gestionnaires incompétents ravir des écussons à des gestionnaires avisés, durant un certain temps, politique dit du Fair-Play Financier.


Le football belge a connu le cas douloureux de Mouscron, ou, très proche de nous, celui du RWDM, qui a passé muscade grâce à la coupe du Monde. Le football suisse a vécu des heures rocambolesques avec le cas de Neuchâtel Xamax qui s'apparente à celui de Lens par le fait de l'actionnaire principal est un oligarque de l'Est et dont la crédibilité s'essouffle. Il s'agissait de Bulat Chagaev, citoyen russe d'origine tchétchène à Neuchâtel Xamax, déclaré en faillite en 2012 et du milliardaire Hafiz Mammadov de Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, pour Lens, qui en a marre de la gestion actuelle du club, a-t-il communiqué.


 

Le football belge est concerné par ce qui se passe à Lens. D'une part, parce que l'action des la Commission des licences est toujours suspecte pour un certain public, d'autre part parce qu'un joueur français, le jeune centre-avant Andy Delort, meilleur buteur de la Ligue 2, veut absolument jouer à Lens la saison prochaine. Il raffolerait de ce public bouillant. Or, le club n'a pas les moyens de payer les cinq millions d'euros exigés pour ce transfert. L'offre qui serait la meilleur pour son club actuel serait celle du Standard de Liège. En refusant toute discussion, ce joueur joue un mauvais "Tours" à son club comme au Standard, en bloquant des disponibilités financières tout autant que la constitution des noyaux des deux clubs. Une affaire à suivre.


Quant au Standard, les rumeurs contradictoires circulent. Un de mes amis, très proches de certains joueurs, me dit que lors du stage, Roland Duchâtelet a annoncé à son entraineur Guy Luzon - qu'il a par ailleurs tenté de limoger en tentant de proposer à Frank Dury (Zulte Waregem) un contrat pour entrainer "quelque temps" le Standard - qu'il avait déjà reçu 3 joueurs et qu'il devait se débrouiller avec les jeunes alors que, d'autre part, un autre contact me dit que trois transferts entrants , au moins, sont éminents. Dans les faits, ce n'est pas contradictoire, même si Bulot vient d'être réintégré dans le noyau A, qui manque actuellement de milieu de terrain. Car ce joueur, qui a refusé dejouer à Charlton, se sacrifie sur la pelouse; C'est un paradoxe car s'il est méprisé par tous les supporters, il est un des trois opposants les plus craints par les joueurs adverses. Ne croyez jamais un supporter liégeois qui vous dit que ce qu'il veut, c'est des gars qui mouillent leur maillot : centre gauche, Frédéric Bulot joue depuis deux ans comme médian latéral droit, il mouille son maillot, son short et ses bas, mais il est honni.


 

Le Président du Standard est un homme paradoxal. En fait, comme je viens de le préciser à un agent du football brésilien qui ne comprenait plus rien à Roland Duchâtelet, cet homme est très pusillanime (manque de caractère). Ce qui lui plaît un jour peut très bien lui déplaire le lendemain. Et réciproquement. S'il veut transférer, il vaut mieux le faire tout de suite. Sinon, tant pis pour vous. De plus, l'homme, s'il n'a pas une grande intelligence émotionnelle - peu lui chaut d'humilier son club, ses supporters, Liège et la Wallonie devant toute l'Europe - , il est vite effrayé. Les supporters mais aussi les joueurs ont bien compris que c'était leur seule arme. Aussi deux joueurs cadres de l'équipe sont montés aux barricades en le mettant au pied du mur, par un chantage discret au départ, Jelle Vandamme et "Polo" MPoku...


Il en va ainsi du Standard comme du football, il est plus aisé de dire ce qui n'arrivera pas que ce qui pourrait bien survenir... Et suite au transfert, à mon sens illégal, - j'aimerais bien savoir comment deux papas trouvent au même moment un emploi bien rémunérateur dans ce Portugal - de deux jeunes de 14 ans du Standard vers Porto, il me paraît illusoire de rêver tout haut à un retour de Steven Defour, par exemple. Désolé.

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