L'analyse de Dupk

Il n'y a pas mille recettes pour sauver notre foot. Il n'y en a qu'une même!
 
Le football belge crie famine. Il est en lambeaux. Loqueteux comme pas deux. Regardez la déglingue de nos stades, pas un qui répond aux dernières normes internationales. De plus, nos joueurs doivent souvent se contenter de salaires indécents, de sommes qui font plus penser aux pourboires laissés par Cristiano Ronaldo aux femmes de chambres des hôtels Hilton qu’aux émoluments de vraies vedettes du football. Pire encore : tous nos clubs, du FC Chaumont-Gistoux jusqu’au Sporting d’Anderlecht ne survivent plus que par la grâce du bénévolat de quelques bonnes âmes. Alors qu'au même moment le football international ne respire et ne jure plus que par le fric-roi!
 
Dans le même temps, nos écoles, de la maternelle jusqu'à l'université, sont d’inutiles pompes à fric, des trous noirs où s’engoufrent les enfances météorites avec dans leur sillage nos fragiles finances de temps de crise.. L’enseignement aujourd’hui en Belgique, c’est au bas mot près de deux cents mille salaires directs et indirects. A cela, il convient d’ajouter le coût des bâtiments, les frais d'entretien, de chauffage et d’électricité, etc. On arrive ainsi aisément à une somme astronomique. Aussi, il n'est pas excessif de prétendre sans la moindre démagogie que le budget de l’enseignement en Belgique, c’est le budget de tous les clubs de la Champion’s League réunis. Tout ça pour entretenir des jeunes qui pour la plupart seront condamnés le restant de leur vie à faire banquette sur le bord du terrain de notre société.
 
L'heure des choix politiques est donc venue! Fermons les écoles. Investissons tout cet argent dans notre football. Et d'ici deux ans, Barça nous voilà !
Dotons nos clubs de moyens enfin décents. Construisons de nouveaux stades sur les ruines des bâtiments scolaires. Cela relancera l'économie. Que le foot-études fasse place au foot-foot! Que l'école s'éclipse face au foot, car de toutes façons le monde du football est déjà une belle leçon de vie et de fair-play permanente. Emmenons-y nos enfants dès leur plus jeune âge :
 
1. Ca les sociabilisera.
2. Ils ne traineront plus dans la rue .
3. Ca les éduquera.
4. Les stades seront pleins.
5. Les fan-shops tourneront à plein régime.
 
Dans un stade, plus de premiers bancs, plus de chahuts, plus de profs mortifères, plus d'ennui, plus de spleen, rien que des chants, rien que de la convivialité, rien que de la joie de vivre. Pourtant, un match de football se transforme vite en joyeux cours de math. « Un but de Frutos + un but de Frutos, ça fait combien fiston ? ». Et votre gosse de répondre plein d’affection paternelle (comme il n’en témoignera jamais envers son prof de math) : « Ben ! Ca fait qu’on dirait que la Playstation est réparée, papa ».
 
Dès ses premiers pas, le petit jeune d'homme apprendra à distinguer les couleurs, à les combiner. Il développera rapidement une esthétique propre selon l'appartenance à tel ou tel club.
 
Le stade de football permet et permettra aussi à nos chérubins d’apprendre à lire et à écrire utile. Plus de phrases débiles basées sur l'apprentissage syllabique genre « Nini a des nénés de nana », mais tout de suite l’abordage des lettres et des syllabes les plus ardues de l’alphabet. « Nfor, Iachtchouk, Okwunwanne, Janczyk, etc... » tous ces noms qu’il apprendra à lire sur l'écran dernier cri du stade. Et plus tard, le petit de supporter apprendra avec son papa à rédiger de délicates banderolles « Les Wallons c’est du caca » ou encore « Les Flamands, c’est des petites bites ». L’âge venant, le vocabulaire s'enrichissant, les caliquots deviendront plus subtiles « Les Wallons, c’est des étrons », « Les Flamands c’est des petits muscles priapiques ».
 
Notre football ainsi refinancé, plus besoin de vouloir organiser une Coupe du monde à domicile dans l'espoir d'y qualifier nos Diables . L'Union Belge dans l'intérêt des supporters férus de tourisme soutiendrait les candidatures les plus exotiques. Vive les coupes du monde en Afrique du Sud, au Pérou, en Australie et au Bengladesh. Tout profit pour l’apprentissage des langues et les cours de géographie vivantes. Tout profit pour nos compagnies aériennes. La Sabena pourrait même renaitre de ses cendres. Et la SNCB étendre son réseau.
 
Avec un peu d'imagination, tout devient simple, disait l'autre.