Edward Still, la jeunesse au pouvoir

Edward Still, la jeunesse au pouvoir

Selon le très réputé Observatoire du football, le coach du Sporting de Charleroi est le 4e plus jeune coach au monde. Cela nous permet de nous pencher un peu plus en profondeur sur le phénomène des jeunes entraîneurs.

Si l'on a l'habitude que les rapports du CIES (Observatoire du football) nous informent quant à des données intéressantes et "flatteuses" provenant de notre championnat, le dernier rapport mensuel de l'institut suisse a attiré toute notre attention. 

Le CIES s'est attelé à lister les caractéristiques des coachs parmi pas moins de 1866 équipes, réparties dans 126 ligues de 89 pays. L'étude se centre ainsi sur plusieurs aspects, tels que l'âge moyen par ligue, la permanence d'un entraîneur sur le banc, l'influence de la biographie sportive...

A noter plusieurs informations intéressantes, pêle-mêle : l'Eredivisie est l'un des premiers championnats où les coachs restent en fonction le plus longtemps en moyenne  LaLiga, où Diego Simeone est en fonction depuis plus de 10 ans (et est ainsi le coach le plus "ancien" du "Big Five" à égalité avec le coach de Siquet à Fribourg, Christian Streich), arrive juste après. L'Argentine, l'Espagne, puis l'Italie, sont les nationalités les plus représentées chez les coachs. Au niveau des postes où les entraîneurs ont le plus évolué avant de s'installer sur un banc de touche, l'on remarque que les milieux de terrain et les défenseurs sont sur-représentés, à l'inverse des gardiens et des attaquants. 

Still, symbole des jeunes coachs

Focalisons-nous maintenant sur l'âge individuel des coachs. Il est d'abord intéressant que certains entraîneurs réputés mondialement soient parmis les plus âgés recensés. Par exemple, Roger Lemerre (qui entraîne l'Etoile du Sahel en Tunisie), est le plus vieux coach du monde, âgé de 80,7 ans. Viennent ensuite Mircea Lucescu (76,6 ans), Roy Hogdson (74,6 ans) et Manuel Pellegrini (68,5 ans). 

Et chez les plus jeunes ? C'est Oscar Hjilemark (29,7 ans), qui officie à Aalborg en Superligaen danoise, qui remporte la palme chez les coachs de D1. Ensuite, le deuxième coach de première division à officier en Europe, le quatrième dans le monde, n'est autre... qu'Edward Still

Avec un peu plus de 31 printemps au compteur (31,2 pour être précis), le coach du Sporting de Charleroi est tout simplement le coach le plus jeune au niveau du coefficient UEFA. Et cela, notre Pro League doit en être fière. De cette information, mais aussi de la confiance donnée aux jeunes. 

En effet, notre championnat a beau se situer dans la moyenne au niveau de l'âge des coachs (49 ans, étant donné que le plus bas est de 41,5 et le plus haut de 58,6, indépendamment du niveau de division), il ne faut pas oublier que le frère d'Edward, Will, était devenu à 28 ans le plus jeune coach de l'histoire de la Pro League l'an dernier en remplaçant Hernan Losada au Beerschot. 

Si l'on regarde les grands championnats européens, la moyenne d'âge de leurs entraîneurs est assez élevée (la France est d'ailleurs le championnat le plus "vieux" en Europe ; la Serie A, la Premier League, la Bundesliga mais aussi l'Eredivisie ne sont pas loin non plus et sont au-dessus des 50 ans). 

Faire confiance à la jeunesse

Engager un jeune coach comporte évidemment des risques : manque d'expérience, de maturité, d'autorité sur les plus "vieux" du vestiaire... De ce fait, et c'est l'une des conclusions principales de cette étude : le métier d'entraîneur est de plus instable, et les clubs peinent à construire un projet sur le long terme. 

Mais un parallèle est aussi fait avec l'âge des joueurs : plus le coach est jeune, plus l'effectif à tendance à l'être. Par exemple, le noyau du Barça voit de plus en plus de jeunes réussir leur intégration en équipe première sous Xavi (42 ans) (Puig, Gavi, Pedri, Nico,...).

C'est aussi le cas à Anderlecht, avec Vincent Kompany (35 ans), qui compte le 6e effectif le plus jeune de Pro League. Charleroi est justement 5e, avec 23,8 ans de moyenne. Et le Standard, sous Luka Elsner (39 ans), est juste devant. 

Enfin, un projet sur le long terme peut se construire en faisant le pari d'engager un jeune coach : Simeone avait à peine plus de 40 ans lorsqu'il a pris les rênes de l'Atletico. Mais l'exemple le plus frappant restera celui de Julian Nagelsmann, qui est devenu le plus jeune entraîneur de l'histoire en Bundesliga (prise de fonction à Hoffenheim à 28 ans), le plus jeune entraîneur de l'histoire en Ligue des Champions (31 ans), puis deux ans plus tard à passer un tour à élimination directe dans la compétition et à rejoindre les demi-finales avec Leipzig. 

Si l'on savait que la "next-gen" prenait déjà le pouvoir sur le terrain, il est grisant de constater qu'elle pourrait aussi le prendre aux abords de ses lignes de touche. 

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