Billet d'humeur Tensions dans le groupe et chaos dans Bruxelles : la Belgique imite la France

Tensions dans le groupe et chaos dans Bruxelles : la Belgique imite la France

L'ironie totale d'un pays qui a souvent moqué son voisin pour son climat peu apaisé et ses nombreuses polémiques...

Les plus pessimistes ne s'imaginaient sans doute pas ça. Se planter sur le plan sportif ? Certains l'évoquaient, parfois plus que du bout des lèvres même. Mais imaginer nos Diables Rouges à l'image si propre, si gentillette, commencer à s'envoyer des piques par micros interposés ? Voir une interview sortir dans la presse anglaise où Kevin De Bruyne lancerait nonchalamment un "On est trop vieux", à deux jours d'un match crucial ? Voir Jan Vertonghen lui répondre avec cynisme, et Roberto Martinez reconnaître "des tensions" dans le vestiaire ? Ca ne colle pas. 

La Belgique du foot avait toujours été digne de sa devise : "L'Union fait la Force", et se retrouve ici au bord de la désunion. Désunion entre les joueurs, désunion avec le public dont les critiques agacent le groupe. Il y avait déjà des symptômes, comme cet Euro en demi-teinte qui avait laissé des séquelles, cette déculottée en Ligue des Nations face à...la France, ces deux défaites contre les Pays-Bas, puis ce match de préparation contre l'Egypte. Les signes étaient là, mais ils étaient sportifs. Que les choses "pètent" sur le plan humain également, c'est plus étonnant. 

Éviter "notre" Knysna 

Sur ce plan, la France a longtemps été l'exemple à ne pas suivre. Le voisin géant a sabordé son image en quelques années : coup de boule de Zidane en 2006, demande en mariage de Raymond Domenech à Estelle Denis en 2008, affaire Zahia et fiasco de Knysna en 2010. Alors que les Bleus se reconstruisent avant "leur" Euro en 2016 éclate l'affaire de la sextape entre Benzema et Valbuena. En parallèle, nos Diables grandissent sous Wilmots, et arrivent à maturité en 2018 sous Martinez, avec le duel fratricide qui viendra servir d'apothéose contre une France ressuscitée en Russie.

Quatre ans plus tard, les voyants étaient au rouge en coulisses côté France : révélations choc du côté de la FFF, accusations de maraboutage dans la famille Pogba, un Kylian Mbappé de plus en plus présent. Même le Ballon d'Or de Karim Benzema n'a pas rassuré : une fois le joueur du Real blessé, la presse française, fidèle à sa réputation, a été chercher la petite bête en disant que cette absence avait "libéré" les Bleus. Et pourtant, le groupe France vit bien. Aucun nuage en vue. Pendant ce temps, la Belgique craint de vivre "son" Knysna et la sinistrose plane. Le paradoxe est frappant. Comme si l'arrogance mal placée avait changé de camp. 

De tristes images 

Ensuite, il y a ces images auxquelles la Belgique n'est pas habituée. Ces images de violences dans le centre de Bruxelles, d'Anvers, de Liège, ces images de tensions entre communautés. La France a parfois connu cela lors des matchs de l'équipe d'Algérie, fêtés avec exubérance et souvent violence par des supporters mais aussi des petites frappes saisissant l'occasion pour se lâcher. L'extrême droite en a toujours fait ses choux gras ; le Belge regardait tout ça avec consternation, ne vivant pas cette même relation difficile en interne. Du moins le pensait-il. 

Les violences et l'inapaisement dans le centre de Bruxelles ont choqué parce que nous n'y étions pas habitués. Comme les tensions dans le groupe des Diables choquent, parce que nous n'y étions pas habitués. La Belgique s'enorgueillissait de sa sympathie, de son esprit positif, festif, de son vivre-ensemble. Elle est en gueule de bois ce lundi. Avec un rêve en tête : des qualifications belge et marocaine jeudi, et une vraie fête générale cette fois. 

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