Analyse Le championnat belge doit-il craindre le Club de Bruges à la sauce Ronny Deila ?

Le championnat belge doit-il craindre le Club de Bruges à la sauce Ronny Deila ?
Photo: © photonews

Ronny Deila semble avoir déjà trouvé la bonne formule à Bruges. Quel crédit faut-il accorder à ce début de saison en fanfare des Blauw en Zwart.

Une intervention très litigieuse du VAR qui tourne au miracle : voilà ce que l'on a retenu du premier match du Club de Bruges en championnat cette saison. Les Blauw en Zwart avaient arraché un partage flatteur à domicile, laissant présager du temps qu'il faudrait à Ronny Deila pour faire jouer l'équipe comme il le veut. Quelques jours plus tard, son groupe s'est incliné 1-0 à Arhus en Conférence League, faisant presque oublier la victoire 3-0 au match aller.

Ajoutez à cela des revers contre Zulte Waregem, Feyenoord et l'AZ en préparation et vous vous replongerez dans les premiers moments de scepticisme de la saison en Venise du Nord. C'est qu'après la saison cauchemardesque vécue sous Carl Hoefkens, Scott Parker puis Rik De Mil, la marge d'erreur du Club est quasiment inexistante. 

Ceux qui le côtoient au quotidien disent de Ronny Deila qu'il possède cette faculté qu'ont les meneurs d'homme de vous emmener où il le veut. La première fois que sa nouvelle équipe a entraperçu la direction à prendre, c'était au Kuipje de Westerlo. Les Brugeois ont transformé ce déplacement traditionnellement piégeux en un entraînement pour régler l'animation offensive. Si le score de 0-1 laisse penser que le match s'est montré serré jusqu'au bout, il aurait pu être bien plus lourd sans un grand Sinan Bolat, auteur de sept parades.

Il restait juste à travailler l'efficacité, comme le veut le cliché consacré. Quatre matchs plus tard, on peut dire que les attaquants ont ajusté la mire. Sur ce laps de temps, Bruges a marqué 22 fois : deux victoires 5-1 contre les Islandais d'Akureyri en Conférence League, un succès 0-5 à Eupen et une démonstration 7-1 face au RWDM. De quoi refaire du Club une équipe qui fait peur. 

Dès le début, Ronny Deila a voulu mettre une équipe tournée vers l'offensive. Les profils dont il dispose le lui rendent bien : soufflant encore le chaud et le froid, Igor Thiago a toutefois montré qu'il pouvait être ce point d'appui pour les joueurs offensifs friands de combinaison que sont Antonio Nusa, Hans Vanaken ou Andreas Skov Olsen.

Deila s'est appuyé sur le quatuor lors des tous premiers matchs, au rythme de l'enchaînement des rencontres et de l'arrivée de nouveaux transferts. Auteur d'une adaptation express sous son ancien coach avec 3 buts et 1 assist en 2 rencontres de Pro League, Philip Zinckernagel a remplacé avec un égal bonheur Nusa puis Vanaken. Sans oublier des garçons comme Michel Skoras (acheté 7 millions), Ferran Jutgla (qui entrevoit le bout du tunnel) ou Tajon Buchanan recyclé comme piston droit. 

Une certaine idée de l'opulence du noyau. Seul le compartiment défensif devrait encore être renforcé pour disposer d'un groupe avec deux, voire trois solutions à chaque poste. Malgré un noyau lui aussi très riche, Genk a montré que faire tourner son groupe sans altérer les résultats n'est pas à la portée de tout le monde en Belgique.

Mais attention tout de même à ne pas tomber dans l'excès d'enthousiasme. Si le Club a survolé ses dernières rencontres, il a tout de même laissé entrevoir quelques signes de fragilité, notamment en défense. Avec sa philosophie du tout à l'attaque, Deila expose parfois son arrière-garde à des phases de reconversion pas toujours très bien suivies.

En égalisant quelques secondes après l'ouverture du score, le RWDM l'a encore montré dimanche, à défaut de réellement faire douter les Blauw en Zwart. Mais il s'agira très clairement d'un point à surveiller lors des premiers gros tests de la saison. A ce titre, la double confrontation contre Osasuna en barrage de Conférence League et le déplacement à La Gantoise seront de bons indicateurs.

Avant cela, difficile de réellement prévoir le comportement de l'équipe face à des adversaires de plus gros calibre. Reste que pour un début de première saison, Ronny Deila a redressé la barre en un rien de temps. C'est le propre de ceux qui savent où ils vont. Même si garder le cap s'annonce plus ardu encore.

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