Interview De Ridder "La valeur des coaches belges augmente grâce aux Diables Rouges"

Olivier Baute
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De Ridder "La valeur des coaches belges augmente grâce aux Diables Rouges"
Photo: © SC

Walfoot a retrouvé un coach belge de l'autre côté du monde. Philippe De Ridder apporte son expérience au club de Dayu FC situé près de Pekin. Mais c'est surtout en Inde que cet entraineur qui a participé à la formation de Junior Malanda s'est fait une belle réputation.

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Walfoot a retrouvé un coach belge de l'autre côté du monde. Philipe De Ridder, ex-joueur du RWDM, apporte à présent son expérience au club de Dayu FC situé près de Pekin. Il y est directeur technique et a pour mission de professionnaliser le club.

De Ridder a également été directeur technique à Batumi en Géorgie, mais c'est surtout en Inde qu'il s'est fait connaitre en tant que coach durant une dizaine d'années. "C'est en présentant ma méthode en Asie. Suite à une démonstration, le poste de coach principal de Kingfisher East Bengal, l'équipe la plus populaire du pays, avec vingt millions de supporters, m'a été offert" nous explique-t-il.

"C'était l'inconnue la plus totale pour moi. Je ne savais pas que cette formation disputait des rencontres du style Barcelone-Real avec tout ce que cela représente au niveau des médias, de la pression et du star-system". East Bengal dispute ses rencontres dans le Salt Lake Stadium de Calcutta d'une capacité de 120.000 places et qui est le deuxième plus grand stade du monde derrière celui du 1er mai à Pyongyang en Corée du Nord.

L'aventure débute en 2005. "L'équipe occupait une place dans le milieu du classement et en quelques semaines, nous avons gravi les échelons et avons terminé deuxième tout en étant vainqueur de la Coupe" poursuit De Ridder. "J'ai fait confiance à quatre jeunes qui n'avaient jamais évolué en équipe première et mis des internationaux ou stars de l'équipe sur le banc" rajoute-t-il.

Cette prise de risque a rapidement mis le coach belge en lumière dans les médias. "Surtout que j'étais le premier coach belge en Inde et que le fait de sortir de mon banc pour célébrer avec mes joueurs les buts et les victoires n'était pas dans les habitudes des coaches en place". Philippe De Ridder ne prolonge toutefois pas à East Bengal et crée une académie afin de mettre en avant sa méthode.

Le technicien belge sera de retour à East Bengal entre 2009 et 2011, remportant notamment la Federation Cup qui offrait le droit au club de disputer l'AFC Cup, une des plus prestigieuses épreuves du continent. Des soucis avec la direction mettront toutefois un terme à cette deuxième aventure et c'est à Sikkim, un autre club indien, évoluant en D2, que De Ridder poursuivra son parcours. Un titre et une montée plus tard, le Belge tentera sa change à Reitlang, club de D1 qu'il assurera du maintien avant d'être démis la saison suivante.

"L'Inde aura été une très belle expérience. Je ne savais même pas que l'on y jouait football. Les voyages avec l'équipe m'ont permis de découvrir tout le pays, des plages de Goa au montagnes du Nord-Est en passant par de grandes villes comme Mumbai ou Delhi. J'ai aussi découvert le centre du football à Kolkata, une ville extraordinaire avec des supporters passionnés" expose De Ridder.

Notre compatriote se sent comme un poisson dans l'eau dans ce pays comptant plus d'un milliard d'habitants. Il participe notamment à la création de l'association des joueurs professionnels, mettant ses talents de graphiste en action pour créer le logo. Car la situation des joueurs indiens n'est pas évidente. "La Superleague (ISL) a été créée sur base du système mis en place aux Etats-Unis afin de développer le football".

"Ils achètent des noms prestigieux (ndlr: Anelka, Roberto Carlos, Zokora) pour attirer le public, ce qui est bien. Mais, ce sont des joueurs en fin de carrière et le développement des joueurs locaux est un désastre. Cette ligue dure trois mois et du coup, la I-League est réduite à quatre mois, ce qui crée des problèmes pour les clubs" expose Philippe De Ridder. De fait, trois clubs de ce dernier championnat ont déposé le bilan ces dernières semaines.
 

"Ce n'est pas à moi de juger si le système est bon ou pas, le temps nous le dira. Si vous me demandez mon avis personnel, je dirais que c'est ce qu'ils peuvent faire de mieux dans le contexte actuel, mais que cela n'améliorera pas du tout la qualité des joueurs au niveau national et le classement FIFA du pays (ndlr: 141ème)" rajoute De Ridder.

Un surnom va rapidement coller à Philippe De Ridder, celui d'Indi. "Qui n'a rien à voir avec l'Inde en fait. C'est aux Etats-Unis que des jeunes me l'ont donné. Pour eux, j'étais une sorte d'Indiana Jones, d'aventurier du foot". Car notre interlocuteur a soif d'aventures.

Mais à présent, c'est en Chine, à Pékin, que le coach belge professe depuis quelques semaines. L'occasion de lui demander si les performances des Diables Rouges ont un impact de l'autre côté du globe. "Oui, très positives, que ce soit en Inde ou en Chine. Et même plus ici puisque la Belgique est prise comme un exemple à étudier. De même, la valeur des coaches belges à l'étranger a augmenté.

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