Interview poignante de Kompany sur les attentats

"C'est très bouleversant. Je n'ai pas dormi pendant trois jours après les attaques, mais aussi par le fait que j'ai eu des informations comme quoi c'était lié à ma ville. J'aime ma ville, j'ai vécu là-bas." commence Vincent Kompany dans une interview réalisée par CNN. 

"Comme la majorité des gens, j'ai été très choqué. Mais je ressens un sentiment de révolte. Je pense qu'il y a quelque chose qui n'a pas été." poursuit-il. 

"Quand tu regardes Bruxelles, c’est une ville où il y a beaucoup de jobs mais énormément de chômage chez les jeunes. C’est une ville riche mais il y beaucoup de pauvres qui vivent dans cette ville aisée" explique Vincent à la journaliste de la chaîne anglaise. 

Il y a eu des erreurs au niveau politique depuis des années

Le capitaine des Diables Rouges parle ensuite de la manière dont Bruxelles est composé et sur les erreurs commises par les politiciens. "Il y a eu des erreurs au niveau politique depuis des années. Bruxelles est une ville d’un million de personnes divisée en 19 communes et six zones de police. Ces gens qui ont perpétré les attentats n'ont pu être en contact qu'avec les personnes qui les ont endoctrinées. Ca été possible a cause des erreurs que nous avons faites et de la manière dont nous avons structuré la ville."

Vincent est en colère contre le système et se dit chanceux d'avoir eu le talent en football mais aussi des parents éduqués pour s'en sortir. "Pour moi, c’était prévisible. J’ai vu de la colère envers le système qui ne permet pas assez l’insertion. J’ai eu la chance d’avoir le football et d’avoir le talent et l’envie pour réussir. Mais je voudrais aussi remercier mes parents. Ils avaient un bon niveau d’éducation donc nous étions bien entourés."

En football, on voit de toutes les couleurs, toutes les cultures

Mais lorsque tes parents n'ont pas ce niveau d'éducation, il est plus difficile de s'en sortir et c'est là que le système doit agir, continue le joueur de Man City. "Les seules fois on voyait les politiciens dans le quartier, une fois tous les six ans, c’était pour avoir des votes. Et là, il y a quelques trucs qui vont bouger puis ils viendront couper le ruban rouge et dire ‘voilà ce qu’on a fait pour la communauté’, relate, mécontent,Kompany. 

Pour conclure, Vincent dénonce le fait qu'il n'a pas l'impression qu'il y a un réel désir de faire évoluer ces quartiers, ce qui le rend malade. Mais il conclut sur une bonne note. "C’est pourquoi j’aime le football, parce qu’on voit toutes les couleurs, toutes les cultures dans une même équipe, et quoi qu’il arrive tu défendras toujours ton partenaire peu importe sa couleur et sa culture."