Hazard en faux neuf, probablement pas une option de long terme

Hazard en faux neuf, probablement pas une option de long terme
Photo: © photonews

La surprise du chef Mourinho hier, c'était Hazard en pointe. Enfin, en "faux neuf", plutôt. Une idée farfelue, probablement dictée par les circonstances.

Pour José Mourinho, "Hazard n'est pas un numéro 10". Si les arguments avancés par le Portugais sont recevables, on pourrait se permettre d'ironiser sur le fait que quelques heures à peine après cette déclaration, Eden joue en faux neuf dans le schéma de Chelsea.

Pas la première fois

Pour être honnêtes, ce n'était pas la première fois qu'Hazard se retrouvait dans ce rôle. Roberto Di Matteo avait déjà tenté le coup contre la Juventus à l'époque, de même que... Mourinho lui-même la saison passée, lors d'un déplacement à Arsenal en avril. Résultats? Lourde défaite à Turin, 0-0 à Arsenal. Et Didier Drogba était monté assez rapidement pour retrouver la pointe de l'attaque à l'Emirates...

Et ce week-end, donc: un 0-0, durant lequel Hazard a passé plus de temps à permuter avec ses coéquipiers qu'à vraiment jouer en pointe. Son "meilleur match de la saison", selon Mourinho? Peut-être, mais certainement pas parce qu'il a joué devant. Le Portugais en convenait lui-même: "Son meilleur poste, c'est celui où il a été élu joueur de l'année: l'aile gauche".

Chez les Diables aussi, Eden a été testé en pointe, aux débuts de Marc Wilmots. Là encore, un peu par dépit. Là encore, sans que son équipe ne marque de but. L'y revoir sous le maillot des Diables est aujourd'hui à peu près inimaginable. Tout simplement parce qu'Eden n'a rien à y faire...

Y jouer les utilités, Hazard l'acceptera toujours. De là à l'imaginer en nouveau Messi dans ce rôle...

Une des critiques faites à Hazard est qu'il ne marque pas assez de buts. Et l'intéressé le dit lui-même: jamais il ne sera une machine, comme CR7 et Messi. On est presque tentés de dire "tant mieux", car la percussion, les dribbles effrénés font partie du jeu d'Eden. En pointe, Hazard serait obligé d'effectuer un travail de remises et décrochage qui ne conviennent ni à son style de jeu ni à son gabarit. Le tout, sans forcément concrétiser d'occasions. Y jouer les utilités, bien sûr, Hazard, plus travailleur qu'on ne veut le faire croire, l'acceptera toujours - comme il l'a déjà fait plusieurs fois dans sa carrière. Mais l'y imaginer devenir un nouveau Messi, c'est un pas qu'on se refuse à franchir...

Et puis, actuellement, qui joue avec un faux neuf? À peu près personne. Même Pep Guardiola n'y revient que rarement à Munich, privilégiant la solution Lewandowski en pointe. Et du côté de Barcelone, on est ravis du rendement de Luis Suarez devant... et de Neymar sur le flanc. Si Hazard devait en prendre un en modèle, nul doute que ce serait le Brésilien plutôt que l'Uruguayen...

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