Et si on fichait la paix aux Diables?

Et si on fichait la paix aux Diables?
Photo: © photonews

De héros nationaux à gamins pourris qui ne vaudraient plus la peine d'être supportés, voilà la trajectoire suivie par les Diables Rouges en à peine deux rencontres moyennes. Et si on les laissait un peu tranquilles?

Il n'aura fallu que deux matchs pour que l'euphorie de la démonstration face à l'Estonie et du début de campagne idéal des Diables s'évanouisse. Soyons clairs: non, la Belgique n'a pas été bonne face à la Grèce - sans idées, incapable d'apporter le danger, assez nettement dépendante des éclairs de génie d'Eden Hazard pour débloquer des situations compliquées, elle va devoir apprendre à jouer hors de sa zone de confort pour se hisser au sommet.

De même, en Russie, la Belgique a fait montre d'une nonchalance coupable en fin de rencontre, bâclant ce qui aurait somme toute été un bon résultat dans un match amical que personne ne voulait jouer et qui arrive à un moment délicat de la saison. Ce genre de choses ne devrait idéalement plus arriver. Mais le cinéma qui s'est ensuivi avait-t-il pour autant lieu d'être? Fallait-il pour autant, que ce soit de la part du public ou de certains médias, remettre en question Roberto Martinez voire estimer qu'il n'avait rien apporté par rapport à Wilmots?

Les Diables ont mal joué en Grèce. Et par moments, effectivement, ils faisaient penser à l'équipe parfois stérile qui a valu tant de critiques à Marc Wilmots. Mais Roberto Martinez, souvenons-nous en, vit sa première expérience du plus haut niveau et en tant que sélectionneur. Allait-il, d'un coup de baguette magique, transformer la Belgique en machine à gagner - et à gagner avec la manière, s'il-vous-plaît? Evidemment pas. Des couacs, il en connaîtra encore, comme Wilmots en a connu lors de ses campagnes qualificatives (rappelons notamment les matchs face au Pays de Galles). Retenons ceci: avant la déception grecque, le football proposé était alléchant, pour la première fois depuis longtemps.

Problème de mentalité?

Reste que débattre sur le fond de jeu et sur le football proposé est plutôt sain et naturel. Que le public soit exigeant, c'est son droit, même si un bref regard sur les résultat de quelques grandes nations du football récemment devrait nous amener à plus de clémence (l'Argentine sans Messi n'a pas l'air de se porter mieux que la Belgique sans Hazard).

Non, là où la polémique est excessive, c'est quand elle s'attaque aux joueurs pour leur attitude. Certains ne se sont pas privés, après la rencontre, pour dire qu'ils ne supporteraient plus cette équipe. Qu'ils trouvaient ces joueurs semblables, dans leur attitude, aux rebelles français de Knysna en 2010. La pente est glissante.

Les Belges ont en effet toujours pris un malin plaisir à critiquer les Français pour leur mentalité, leur reprochant, en plus de leur arrogance, la tendance de la presse hexagonale à démolir ses joueurs après une contre-performance. Une habitude "typiquement française", croit-on... mais qui semble l'être de moins en moins. Si le torchon brûlait à l'époque entre les Bleus et leur public, ce n'était pas qu'à cause de comportements honteux de la part des joueurs (indéniables pour la plupart), mais aussi parce que la presse contribuait à installer un climat négatif.

Oui, les Diables ont manqué de tact à leur arrivée à Sotchi, c'est un fait. Une petite attention pour le comité d'accueil réservé par les Russe aurait été la moindre des choses et nul doute que les joueurs, devant l'avalanche de critiques, sauront en tirer les leçons. Mais de là à remettre en cause leur éducation, eux qui, depuis des années maintenant, participent à diverses activités avec les supporters à travers le pays et ont justement mis l'accent sur la communication, bien plus que d'autres équipes?

Des constats doivent être tirés de ces deux rencontres. Roberto Martinez a commis des erreurs, c'est une certitude, y compris sur le plan de la gestion de groupe (pourquoi faire monter face à la Russie principalement des joueurs déjà vus à l'oeuvre contre la Grèce?). Son discours, plutôt lisse, devra peut-être évoluer aussi. Reste que l'Espagnol est probablement là pour rester et que ces Diables iront, sauf catastrophe totale, à la Coupe du Monde 2018. Ils auront besoin d'un public à 100% derrière eux. Samedi passé, quand l'équipe était au plus mal, l'ambiance du Stade Roi Baudouin était glaciale, seuls les Grecs se faisant entendre. Et si la remise en question venait des deux côtés pour avancer ensemble?

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