En route vers la Russie: bilan de la zone Europe à un peu plus de mi-parcours

Ils en seront (sauf catastrophe)

Quelques nations ont déjà fait le plus dur et peuvent déjà réserver leur mois de juin en Russie. Ainsi, l'Allemagne, comme d'habitude, survole son groupe de qualifications et compte cinq points d'avance sur les valeureux nord-irlandais. Dans un groupe particulièrement facile, où la République Tchèque s'écroule (neuf points de retard sur la tête et quatre sur le second), la Mannschaft n'a d'ores et déjà plus rien à craindre.

Un peu plus d'optimisme nous permet de placer dans cette même catégorie... la Belgique, qui avec quatre points d'avance sur le seul concurrent encore en course pour la première place, la Grèce, s'est octroyé sans briller une marge d'erreur qui devrait être suffisante. Ne pas terminer premier aujourd'hui serait bel et bien une catastrophe.
Enfin, la Pologne est l'équipe qui compte le plus de points d'avance sur le second de sa poule, le Monténégro (16 points pour 10, le Danemark suivant avec 10 points également). Déjà victorieux à Podgorica et en Roumanie, les Polonais ont une marge d'erreur confortable qui doit leur permettre d'être de la partie en Russie.

Ils sont bien partis

Quelques pays ont particulièrement bien entamé leur campagne qualificative, mais peuvent compter sur une concurrence féroce et devront se méfier jusqu'au bout. Ainsi, la Suisse, seul pays avec l'Allemagne à avoir remporté ses six premiers matchs, n'a que trois points d'avance sur les champions d'Europe en titre, le Portugal, qui aimerait pour une fois ne pas avoir à passer par les barrages pour participer à une grande compétition, ne serait-ce que pour coller à son nouveau statut.

L'Angleterre, si elle ne compte que deux points d'avance sur la Slovaquie, a pris une sérieuse option en allant l'emporter (0-1) à Bratislava. Les Three Lions se sont également déjà déplacés en Slovénie avec un match nul à la clef; quasi-invincibles à domicile, ils peuvent donc voir venir avec sérénité une nouvelle qualification pour la Coupe du Monde 2018.

Ce sera serré jusqu'au bout

Quelques pays vont devoir passer la cinquième s'ils veulent éviter de passer par des barrages toujours difficiles à vivre psychologiquement. Ainsi, la France risque bien de revivre, comme en 2010, cette expérience si elle ne corrige pas le tir: les Bleus, après leur défaite on the buzzer en Suède, occupent la seconde place de leur poule (à la différence de buts) et doivent même regarder derrière, les Pays-Bas ayant trois points de retard et se refusant à manquer une deuxième grande compétition d'affilée. Clairement, le groupe à suivre, ce sera le A: il y aura des déçus. Avantage à la France toutefois, à laquelle il reste trois matchs à domicile sur les quatre derniers.

Autre groupe particulièrement serré: le D, qui voit l'Irlande et la Serbie se disputer la tête (12 points chacun) et distancer les bourreaux de la Belgique à l'Euro: le Pays de Galles, déjà à quatre points, va devoir se réveiller pour entrevoir ne serait-ce que les barrages. Même constat pour l'Autriche, auteure d'un Euro décevant. La lutte sera serrée jusqu'au bout, l'Irlande ayant obtenu un bon nul en Serbie mais devant se rendre au Pays de Galles, et les Serbes étant eux dans la situation exactement inverse. Le déplacement des Irlandais à Belgrade sera probablement décisif pour la première place tandis que les Gallois vont devoir ne rien lâcher...

Le clash des titans a lui lieu dans le groupe G où l'Espagne et l'Italie sont aux coude-à-coude. Une chose est déjà acquise: ces deux équipes iront au Mondial et en barrages, le reste de la poule n'obtenant que les miettes. Reste à savoir qui terminera premier et à ce petit jeu des pronostics, avantage clair à la Roja, qui a déjà obtenu un bon nul en Italie et pourra faire la différence au goal-average. Mais la Squadra est capable de tout...

Enfin, lutte à couteaux tirés également entre deux équipes séduisantes, l'une par le jeu, l'autre par l'état d'esprit, lors du dernier Euro: la Croatie et l'Islande comptent toutes deux 13 points dans le groupe I, à portée de main de la Turquie et de l'Ukraine (11 points tous deux). Avec des calendriers très comparables pour les quatre équipes et la présence de deux sparring partners, la Finlande et le Kosovo (un point chacun!), nul doute que le moindre faux pas sera fatal et que tout est possible dans cette poule...