Mondial 2018 : une préparation sur mesure pour nos Diables Rouges

Certains diront, à première vue, que le programme à venir pour les Diables Rouges aurait pu être plus excitant. Passons outre le match à venir en mars, face à l'Arabie Saoudite, plus lucratif que sportivement alléchant, et passons au programme de juin. Le Portugal, l'Egypte et le Costa Rica : ce sont là trois adversaires très intéressants et une préparation qui peut s'avérer utile à Roberto Martinez.

Le Portugal : un style qui réussit peu aux Diables

On comprend l'idée derrière ces trois adversaires : affronter une nation européenne, une latine et une nord-africaine, de façon à recréer le même schéma que celui qui attendra la Belgique en poules. Mais le Portugal est surtout un excellent test face à un des styles de jeu les plus frustrants pour les Diables : un bloc assez regroupé et jaillissant en contre.

La Grèce peut en témoigner : face à une équipe solide défensivement, la Belgique a du mal à trouver les espaces - et on se rappelle bien sûr du jeu particulièrement prudent joué par le Portugal à l'Euro 2016. Les champions d'Europe sont même probablement la meilleure équipe "défensive" au monde actuellement, ayant volé ce titre à l'Italie. L'incroyable esprit collectif qui anime le Portugal est parfois ce qui fait défaut aux Diables. S'y mesurer est un sacré test, tactiquement tout aussi intéressant que d'affronter, par exemple, le frivole Brésil.

L'Egypte, surprise du Mondial ?

Chaque grand tournoi a son équipe surprise. Cette année, l'Egypte fait partie des potentiels outsiders, non pas à la victoire finale mais à, au moins, une qualification pour les huitièmes. Un statut qui doit évidemment à un tirage aisé (Russie, Uruguay, Arabie Saoudite) mais aussi à un homme : Mohamed Salah. Un homme auquel nos défenseurs se mesureront le 6 juin.

Bien sûr, Salah n'est pas un inconnu pour les Diables : l'Egyptien marche sur la Premier League. Alderweireld, Vertonghen et Kompany (?) vont donc retrouver un joueur sur lequel ils ont l'habitude de défendre. Mais cette Egypte, qui se repose beaucoup sur sa star, a des ressources : elle a atteint la finale de la CAN 2017 et est probablement une des meilleures sélections africaines à l'heure actuelle. Indépendamment du fait que la Belgique affrontera la Tunisie en poules (car pays d'Afrique du Nord ne veut pas dire style comparable...), le test est intéressant.

Le Costa Rica, Panama de luxe

Enfin, pour compléter la suite logique, la Belgique affrontera le 11 juin un adversaire d'Amérique centrale pour se préparer au Panama : le Costa Rica. Souvenez-vous : en 2014, les Ticos surprenaient leur monde en atteignant les quarts de finale au Brésil. Une prestation enthousiasmante, réussie via un jeu de haute volée.

Si le Costa Rica n'a pas brillé depuis et si aucun de ses joueurs stars de l'époque (notamment Joel Campbell, actuellement au Bétis Séville) n'a réellement explosé, il reste une équipe chatoyante, offensive, qui s'est qualifiée en devançant notamment les USA en zone Concacaf. Les coéquipiers de Bryan Ruiz, l'ancien gantois, sont donc ... à l'opposé du style prôné par le Panama, plutôt défensif et basé sur un bloc compact, sans grande créativité. Mais on s'en souvient, le jeu du Mexique avait posé problème aux Diables ; affronter le Costa Rica, comparable, est donc une façon de corriger le tir.