La nouvelle philosophie carolo loupe son examen d'entrée : "On veut jouer plus haut, avoir le ballon"

Felice Mazzù est à Charleroi depuis cinq ans maintenant et pour garder la flamme, il a visiblement décidé de briser la routine et tente d'installer un nouveau style de jeu : fini le football de contre et de "valeurs", place à un jeu un peu plus léché. Un milieu plus joueur, un Gholizadeh au profil semblable à celui de Lukebakio, une construction depuis l'arrière : le Mambourg devrait voir du jeu cette saison... si la mayonnaise prend.

Hier, c'était loin d'être le cas. "On a bien commencé le match, mais on encaisse sur un temps fort et derrière, c'était fort désordonné", regrette Amara Baby. "Mais c'est un premier match, il faut rester patient. Il y a une nouvelle philosophie, le coach le dit clairement, il demande de jouer au ballon, de construire le jeu", explique l'ailier sénégalais. 

Chassez le naturel... 

Mais si on a parfois vu ce football plus propre voulu par Mazzù, notamment dans le chef du duo Hendrickx-Ilaimaharitra, tentant des passes tranchantes au sol, la frustration du score a poussé les Carolos à procéder par longs ballons - autant de cadeaux à l'Antwerp. "On aurait dû jouer sur nos qualités et ne pas balancer autant de longs ballons", soulignait lucidement Perbet après la rencontre. L'ADN "pragmatique" de Charleroi mettra un certain temps à être modifiée. 

Reste une chose à prendre en compte : cet Antwerp-là était clairement le pire adversaire possible (lisez ici les réactions anversoises et leur analyse de la préparation de Bölöni) pour une équipe voulant jouer au football et se retrouvant menée. "On sait que c'est l'équipe la plus physique du championnat et ils l'ont prouvé aujourd'hui", reconnaît Baby. "Mais il faut bien passer par là à un moment". 

L'équilibre entre l'ancien et le nouveau Charleroi n'est pas encore trouvé. "Le plus important va être de gagner, peu importe la manière", se contente de dire Perbet. Parce qu'il ne faudrait pas oublier les bases, tout de même.