Charleroi n'a joué qu'une mi-temps et c'était loin de suffire pour atteindre les quarts

L'expression "finale avant la lettre" est tellement utilisée qu'elle en devient galvaudée, mais on peut assez légitimement l'utiliser pour ce Charleroi-Genk, et pour cause : l'élimination de Bruges, Anderlecht et du Standard laisse un champ incroyablement libre aux grosses équipes restantes (soit Charleroi, Genk et Gand).

Reste que Genk n'a visiblement pas fait de la Croky Cup sa priorité : Leandro Trossard, Mbwana Samatta et Alejandro Pozuelo sont tous trois sur le banc. Mais les Limbourgeois ont de la ressource sur le banc, comme Joseph Paintsil manque de le prouver dès la 5e minute, forçant Penneteau à s'employer. Zinho Gano inquiétera lui aussi le portier carolo, sa tête étant trouvé un peu trop facilement à deux reprises par des centres. 

Côté carolo, ça joue bien mais ça tricote, notamment dans le chef de David Henen ; après s'être un peu emberlificoté, l'ailier zébré décale Willems, qui centre ; Bojan Nastic, qui remplace le titulaire habituel Uronen, se troue totalement devant Ali Gholizadeh (35', 1-0). Un petit cadeau, mais Charleroi est bien dans son match, porté notamment par un Osimhen inarrêtable. 

"Sébastien Dewaest, on va tout casser chez toi" 

En ne tuant pas le match, on se dit cependant que Charleroi risque gros face à un Genk qui n'a même pas encore lancé ses cartouches principales. Et les Limbourgeois n'en auront même pas besoin : après une première alerte sur un coup-franc de Malinovskyi, c'est Sébastien Dewaest, pris à partie par le public depuis le début du match, qui profite d'une erreur de Penneteau sur corner pour égaliser (1-1, 54'). 

Charleroi perd alors un peu pied et recule, laissant le jeu à Genk comme si les Zèbres menaient encore au score. Mais Philippe Clément se refuse à faire entrer trop vite au jeu ses stars et Gano et Ndongala peinent à mettre en difficulté la défense carolo.

Ironiquement, c'est sur un contre que la banderille genkoise sera placée. Une perte de balle de Gholizadeh lance la flèche Ndongala qui trouve Joakim Maehle en profondeur ; le jeune latéral danois ne se prive pas pour crucifier Penneteau (1-2, 77'). Le coup est dur mais mérité : le Sporting est sorti des vestiaires transformé, dans le mauvais sens du terme.

Après que Charleroi ait poussé dans les arrêts de jeu et vu Perbet frôler le miracle, le point final viendra du pied de Zinho Gano, pour donner au score des allures de gifle (1-3, 95').  La Croky Cup n'offrira probablement plus jamais un tableau aussi dégagé... mais c'est le Racing Genk qui en profitera.