Europa League : une débâcle à remettre en perspective

Europa League : une débâcle à remettre en perspective
Photo: © photonews

La double gifle prise hier par les clubs belges doit évidemment être vue pour ce qu'elle est : une énorme désillusion et une contre-performance. Mais il ne faut pas forcément la voir comme un malaise systémique.

Un off-day complet 

Ne le nions pas : huit buts encaissés en une soirée, plus aucun club en lice dès les huitièmes de finale de l'Europa League, c'est une lourde désillusion et un off-day complet. Le football belge ne sort certainement pas grandi de ces défaites de Genk et Bruges, premier et deuxième de Jupiler Pro League

Pourtant, avec du recul, les signes avant-coureurs étaient là. Bruges n'avait battu Salzbourg que de toute justesse, au courage, et ceux qui pensaient que les Autrichiens étaient un oiseau pour le chat se trompaient lourdement ; le KRC Genk traverse une crise de confiance que le cas Pozuelo rend difficilement surmontable et sortait d'une gifle subie sur la pelouse de son principal rival dans la course au titre. 

Un meilleur bilan que la saison passée 

Il n'est évidemment pas question ici de se "contenter" de cette double élimination qui nous laisse sans représentants européens dès fin février, mais bien de remettre en perspective : cette saison 2018-2019 est d'ores et déjà nettement meilleure que la précédente, réellement catastrophique et lors de laquelle aucun club belge n'avait atteint les phases à élimination directe. 

Sur les cinq dernières saisons, les clubs belges présentent même leur deuxième meilleur bilan avec 7800 points UEFA grappillés, 400 de plus qu'en 2015-2016 qui avait vu La Gantoise atteindre les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Rien de comparable bien sûr à l'exceptionnelle cuvée 2016-2017 avec deux clubs en quarts de finale de l'Europa League (et 12.500 points pris), mais devait-on s'attendre à revivre ça de sitôt ? 

La concurrence ? Pas forcément au sommet 

Voir le n°1 autrichien et le n°1 tchèque sortir les n°2 et 1 belges du moment, c'est une grosse déception pour une nation qui est 8e au ranking des clubs à l'UEFA et première au ranking mondial en sélection. Mais les prestations autrichiennes sont portées par un seul club : le RB Salzbourg, richissime, semi-finaliste la saison passée et passé tout proche d'une finale. Derrière, le football autrichien n'est pas au niveau du belge, comme le prouve l'arrivée (jusqu'ici discrète) de Peter Zulj, élu meilleur joueur du championnat, à Anderlecht.

Le football tchèque, de son côté, a une longue tradition européenne et se montre très régulier ces dernières années grâce aux clubs de Prague et au Viktoria Plzen, qui réussissent occasionnellement de jolis coups. Les Tchèques ont même à la faveur de ces dernières années dépassé la Grèce au classement UEFA des clubs et sont désormais 13es. 

Mais à part ces deux pays ? Les Pays-Bas, toujours représentés par l'Ajax en C1, continuent leur dégringolade et ont été dépassés... par l'Autriche. La Turquie a vu ses deux mastodontes, le Galatasaray et le Fenerbahçe, être sortis en seizièmes également - certes face à de solides adversaires, Benfica et le Zenit, mais les clubs turcs disposent de moyens nettement supérieurs aux clubs belges. Seul l'Ukraine est un concurrent dangereux pour la Belgique, qui pourrait se retrouver 9e assez vite. Le tableau ci-dessous expose assez clairement la situation. 

En tirer des leçons, oui, mais...

Les scores lourds de jeudi appellent évidemment au catastrophisme et aux jugements hâtifs. lls font oublier les belles prestations brugeoises en Ligue des Champions, celles d'un Standard en construction qui a failli sortir d'une poule très compliquée en Europa. Ils font oublier les années réellement catastrophiques qui ne voyaient même pas nos clubs sortir des poules. 

Les exigences sont hautes car la Belgique fait partie du top 10 européen et devrait à cet égard pouvoir compter des équipes en huitièmes, voire en quarts assez régulièrement en Europa League. Des leçons devront être tirées de cette petite débâcle, naturellement. Mais elles semblent concerner davantage les clubs, coupables d'un off-day général, que le football belge dans son ensemble... 

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