Analyse Chef Kompany tâtonne

Chef Kompany tâtonne
Photo: © photonews

On les croyait prêts à démarrer, les Mauves ont calé. Vincent Kompany n'a pas encore trouvé la recette avec Anderlecht ...

Le laboratoire de Vincent Kompany à Anderlecht prend des allures d'atelier de chimiste : match après match, différentes recettes sont tentées, les ingrédients sont mélangés, ajoutés, retirés à la fiole qui doit distiller le nectar parfait, le nectar de couleur mauve et blanc, estampillé "Anderlecht Nouveau". Si jusqu'ici, par moments, le fumet s'échappant de la bouteille était prometteur, le résultat manquait de saveur sur le palais. Pire : ce week-end, à Courtrai, la formule a explosé dans un nuage de fumée. 

Chef Kompany 

En 4 rencontres, "Chef" Kompany a mélangé 23 ingrédients - 23 joueurs utilisés en quatre rencontres de championnat, Nacer Chadli intégrant le onze aussi vite - voire plus vite - que sa condition le permettait. Quatre ingrédients étaient retirés, pourtant tous présents systématiquement depuis le premier match face au KV Ostende : exit Francis Amuzu, Pieter Gerkens, Jérémy Doku et Peter Zulj (celui-ci pour blessure). 

Avec ces quatre changements dans le onze, deux hommes seulement aujourd'hui n'ont pas manqué un coup d'envoi : la recrue phare Michel Vlap, déjà auteur de deux buts et plus percutant à Courtrai que les semaines précédentes, et le Chef lui-même, Vincent Kompany. Avec Hendrik Van Crombrugge et Philippe Sandler, arrivés un peu plus tard mais inamovibles depuis, ils forment la base de la recette mauve. 

Une défense sans automatismes 

La défense est le secteur le plus chamboulé depuis le début de la saison : pas une seule fois le quatre arrière d'Anderlecht en début de match n'était le même que la semaine précédente. Sieben Dewaele voyage du back droit au 6 au back gauche ; Killian Sardella reste sur deux matchs intéressants mais à 17 ans, rien ne dit qu'il est l'option privilégiée à long terme ; Edo Kayembe laisse parfois sceptique concernant son aptitude à se projeter.

La polyvalence est souvent louée par les observateurs ; celle de Sieben Dewaele impressionne, par exemple. C'est cette polyvalence qui a permis au back gauche de remplacer au pied levé Peter Zulj en sentinelle. Mais faire ce choix - plutôt que d'y mettre Edo Kayembe, formé à ce poste, ou même de ressortir Sven Kums du fond de son armoire - impliquait de chambouler une défense déjà en manque d'automatismes. Doublement chambouler même, car les deux ailiers devant les latéraux ont également changé. 

Kemar Roofe n'est pas l'ingrédient miracle 

Devant, pour la première fois, les trois hommes de la ligne d'attaque ont en effet été placés sur le banc. En tant que telle, la décision ne surprend pas : Amuzu et Doku avaient été critiqués pour leur manque d'efficacité chronique. Mais Jérémy Doku, qui n'a jamais que 17 ans, a toujours créé le déséquilibre dans la défense adverse et percuté, même si le dernier geste manquait ; Yari Verschaeren, logiquement dans le creux après avoir été trop utilisé et n'avoir effectué qu'une demi-préparation, n'y est pas plus arrivé sur le flanc qu'il n'y arrivait depuis le début de saison dans l'axe. 

Pieter Gerkens remplacé par Isaac Kiese Thelin fait également sens : le Suédois est un "vrai" 9, et s'il n'a pas brillé au Stade des Éperons d'Or, il offre des déplacements et une présence naturellement meilleurs. Sa sortie à la 58e pour ... Gerkens reste un mystère. C'est d'ailleurs interpellant : les trois joueurs écartés du onze sont entrés au jeu en seconde période, sans rien amener. Comme si plutôt que d'enlever des ingrédients de sa recette, Kompany changeait juste le timing de leur introduction, sans que le goût change. 

Anouar Ait El Hadj, Thierry Lutonda, tous deux entrés au jeu lors du premier match et présentés comme des éléments importants du nouveau projet ? Plus apparus depuis. Luka Adzic, monté deux fois au jeu, à Mouscron et contre Malines ? Pas encore décisif. Alexis Saelemaekers ? Dans le noyau B. Le fait qu'un Chadli à court de rythme (de son propre aveu) ait été bombardé titulaire prouve qu'en attaque, l'ingrédient miracle ne s'appelle pas Kemar Roofe : sur les flancs également, la meilleure formule est encore cherchée par Kompany.

Le public, jusqu'ici, attend patiemment, conscient que le résultat final doit justifier la fringale actuelle. Mais force est de constater que le Chef Kompany tâtonne ; le match à Courtrai était le moins bon dans le jeu depuis le début de saison...

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