Guillaume Gillet analyse Anderlecht : "Un début de saison pareil et on était lapidés"

Guillaume Gillet analyse Anderlecht : "Un début de saison pareil et on était lapidés"

Guillaume Gillet, c'est 330 matchs avec le RSC Anderlecht, pour 4 titres de champion, une Coupe et trois Supercoupes. De quoi lui permettre de jeter un regard avisé sur la situation de son ancien club ...

Walfoot s'est rendu au centre d'entraînement du Racing Lens, La Gaillette, pour rencontrer un joueur resté dans le coeur des supporters d'Anderlecht : Guillaume Gillet (35 ans), qui a prolongé son bail dans le Nord. Après avoir évoqué le présent, place à quelques questions sur son ancien club ... 

Guillaume, on suppose que tu suis encore les matchs d'Anderlecht, que tu as vu le début de saison. Que penses-tu de ce projet bien spécial mis en place par Kompany ?

Tout le monde était un peu ... voire même fort surpris de cette direction prise et je pense qu'à partir du moment où on se jette dans un projet, il faut le faire à fond. Je crois qu'il aura du temps pour le faire. Mais voilà, force est de constater que ce n'est pas facile ; on ne peut pas tout réformer, tout changer en un mois de préparation et quelques matchs de championnat. C'est trop tôt pour tirer des conclusions.

Mais il ne reste pas grand chose du Anderlecht que j'ai connu. Même le stade et l'équipementier ont changé. Je repense à tout ça avec nostalgie... et je me dis qu'il n'y a pas si longtemps, si on avait fait ce genre de début de saison, on aurait été lapidés ... Là, ça a l'air normal.

Les supporters ne seront pas éternellement patients

Le nom de Vincent Kompany ne va pas rendre les supporters éternellement patients. Anderlecht était champion deux années sur trois quand j'y étais ... A un moment donné, il faudra que les résultats suivent. Les transferts qui sont faits sont de très gros transferts, des gars d'expérience : je ne vois pas pourquoi la sauce ne prendrait pas ! 

On a l'impression qu'il manque de joueurs dans ton style : du caractère dans le vestiaire.

Ce qu'il faut souligner, c'est qu'à mon époque, il y avait des joueurs qui étaient là depuis des années, qui connaissaient très bien les attentes liées à Anderlecht, qui avaient l'ADN du club. On fait jouer beaucoup de jeunes formés à Neerpede, ils connaissent la maison ; mais l'équipe première, c'est différent. Il faut des gars pour encadrer tout ça. Je crois que Vincent, Nacer, Nasri, ont le vécu pour faire ça.

Il faut faire la part des choses, des équipes avec 11 techniciens, ça n'existe pas 

Tu as parlé d'ADN. Pourtant, à une époque, des Gillet, Wasyl, Polak, Van Damme, Deschacht ... ce n'est pas forcément ce que Marc Coucke et Vincent Kompany entendent par ADN du club. Pourtant, ça a gagné des titres et les supporters vous adulaient.

Si on veut de la possession à 70% et pas de points ... (il hésite). Il faut faire la part des choses, des équipes avec onze techniciens, ça n'existe pas. Il faut des gars de caractère, des gars capables de hurler, d'aboyer, il faut du vice dans le jeu. Ce sont tous ces ingrédients qui doivent faire partie d'une équipe qui joue le haut du tableau. Là, on a le sentiment que ça repart à zéro ; il faut du temps.

Vincent doit trouver le bon mix, proposer du beau football et en même temps prendre des points. Il y a cette phrase de Stefan Kovacs, qui a entraîné l'Ajax à la grande époque, et qui disait : "On ne joue pas pour plaire, mais quand on gagne, on finit toujours par plaire".

Ce n'est pas arrivé à René Weiler, qui gagnait mais n'a jamais plu.

Oui, il était fort critiqué ... Mais il faut savoir ce qu'on veut. Il a quand même réussi une saison extraordinaire. Si on veut du football-champagne mais pas les buts ... Je crois que les supporters vont vite s'en lasser.

Les jeunes du club ont la pression. Plus qu'à ton époque.

Ils doivent être performants plus vite qu'auparavant, être capables de gérer des matchs de haute intensité, à haut niveau... Il y a du bon travail qui est fait, c'est une certitude. En France aussi, le travail avec les jeunes est excellent et depuis bien plus longtemps, les jeunes ici vivent comme des pros. C'est aussi le cas en Belgique maintenant. Le petit dernier me plaît bien, Yari Verschaeren. Il vit un début de saison compliqué ? Mais ces joueurs sont encore à l'école secondaire, puis on leur demande d'être au top tous les week-ends (il hausse les épaules). Si on va dans cette direction, en promouvant les jeunes, il faut être patient. On ne peut pas attendre d'eux qu'ils soient performants 30 matchs.

Tu as eu des contacts avec Vincent Kompany ?

Non, je l'ai bien connu en sélection, mais depuis son arrivée au RSCA, nous n'avons pas été en contact. Des regrets ? Non, j'ai dit que si Anderlecht était intéressé, je l'étais aussi. Je le pensais, c'est Anderlecht, c'est toujours spécial. Mais il n'y aucun souci avec ça. Je suis heureux d'être à Lens (sourire).

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