Italie : Les Azzuri contre le coup de blues

Dirk Diederich
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Italie : Les Azzuri contre le coup de blues
Photo: © SC

Les Italiens et les championnats du monde de football, c’est une vieille histoire d’amour. Car la péninsule italienne, c’est une botte, une fameuse botte secrète qui désarme ses adversaires.

Description en quelques lignes

S’il est un pays impossible à décrire en quelques lignes, c’est bien l’Italie. Peu de contrées peuvent avancer une histoire aussi riche, aussi variée, mais également aussi capitale pour l’histoire de l’humanité que l’Italie. Etrusques, Empire Romain, Eglise romaine, Renaissance, Peinture, Architecture, Opera, Futurisme, Fascisme, Mafia, Histoire sociale ont fait de ce pays du bassin méditerranéen l’une des âmes essentielles et fondatrices de l’Europe. Avec plus de 300.000 km/2, deux grandes îles, la Sardaigne et la Sicile, plus de soixante millions d’habitants et une diaspora qu’on retrouve aux quatre coins du monde, l’Italie cultive les contrastes.

L’Italie est une puissance économique mondiale. Elle fait d’ailleurs partie du G8, le groupe informel qui réunit les huit puissances les plus industrialisées. Ses groupes industriels pèsent lourd. L’Italie d’aujourd’hui, c’est du choc, du ronflant comme un moteur de Ferrari ou de Maseratti, c’est du chic à la Armani, Gucci, c’est du branché à la Benetton et c’est de l’atypique avec Berlusconi, sans oublier les FIAT et les Olivetti.

Mais la péninsule, c’est aussi un clivage Nord/Sud, c’est une opposition entre modernité et tradition, entre industrie et agriculture.

Son passé en coupe du monde

Quadruple championne du monde, tenante du titre, la Squadra Azzura a déjà seize participations à la phase finale de la Coupe du Monde à son compteur. Championne du Monde à domicile en 1934, championne Olympique en 1936, championne du monde à nouveau en 1938 en France, l’Italie a dominé sans partage le football des années trente avant de connaitre une étonnante éclipse qui durera plus de vingt ans. Elle se fera ainsi éliminée au premier tour des tournois mondiaux de 1950, 1962 et 1966. Et, elle loupera même la qualification à la coupe du monde de 1958 en Suède, la seule phase finale à laquelle elle ne participera pas en plus de quatre-vingt ans d’histoire du football planétaire.

Mais profitant du sursaut de l’Inter et de l’AC sur la scène européenne des clubs, les Azzuris referont surface lors de la coupe du monde au Mexique en 1970. Après avoir battu en demi-finale l’Allemagne au terme d’un match somptueux et légendaire, les Facchetti, Rivera, Mazzola, Boninsegna and Co devront reconnaitre en finale la supériorité du Brésil de Pelé. Après un nouveau couac en 1974 et une quatrième place lors de l’édition suivante en Argentine, la squadra entrainée par Enzo Bearzot va opérer une métamorphose sidérante au cours du mondial de 1982. Au bord de l’élimination lors du premier tour où elle ne se qualifiera poussivement qu’à la différence de buts, l’Italie va se réveiller à l’image d’un Paolo Rossi pour balayer tout sur son passage, du Brésil jusqu’à l’Allemagne.

Comme si l’histoire n’était qu’un éternel recommencement, ce nouveau titre sera à nouveau suivi d’une longue période infructueuse. Ce n’est qu’en 2006 qu’elle émergera à nouveau, un peu à la surprise générale en s’imposant aux tirs au but face à la France. En espérant pour nos amis Transalpins que ce titre n'augure pas d'une nouvelle périiode de disette.

Ses forces

Le principal atout de la Squadra Azzura, c'est son expérience. Même si Marcello Lippi, l'entraineur réfute cet argument "Tout le monde dit aujourd'hui que je suis trop reconnaissant vis-à-vis à des champions du Monde. Mais si vous regardez bien, j'ai changé l'équipe à 50% par rapport aux 23 de Berlin en 2006". N'empêche, l'équipe est rompue aux grandes compétitions et si certaines de ses certitudes restent sur une saison décevante à l'image des Buffon, Cannavaro et Pirlo, on peut également s'attendre à une espèce de réaction de l'animal blessé.

Ses faiblesses

L'expérience est aussi le fait d'une équipe vieillissante. En Italie, des voix se sont élevés pour critiquer les choix du sélectionneur qui ferait la part trop belle aux vainqueurs de 2006, sélectionnés, à leurs yeux, plus pour services rendus que pour leur état de forme. Et de fait, les clubs italiens ont connu une saison plutôt décevante, à l'exception de l'Inter. Mais combien de joueurs Italiens ont participé au sacre européen des Nerrazzuri?

Son sélectionneur

Marcello Lippi
a eu une carrière de joueur honorable, évoluant comme défenseur à la Sampdoria dans les années 70. Comme entraineur, il connaitra ses premiers succès à Naples avant de rejoindre la Juventus où il écrira quelques belles pages de l'histoire du club. Arrivé à la tête de la Squadra Azzura en 2004, il emmènera celle-ci vers le titre mondial en 2006 avant de céder le relais à Roberto Donadoni. Mais l'absence de résultats aidant, l'ancien médian Milanais fut évincé et la Fédération Italienne rappela Lippi à la tête de l'équipe nationale.

Pronostic

Même si ces derniers mois, et même la campagne de qualification, ne furent guère rassurant, on voit mal l'Italie ne pas émerger de son groupe. Par contre, quant aux chances de la voir reconduire son titre, on sera pour le moins dubitatif. Dans les circonstances actuelles, un parcours jusqu'aux quarts de finale parait être le maximum que les joueurs de Lippi peuvent espérer.
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