Interview Odjidja, Defour, Oulare ... les blessures se multiplient : "Il faut surveiller la fatigue musculaire des joueurs"

Odjidja, Defour, Oulare ... les blessures se multiplient : "Il faut surveiller la fatigue musculaire des joueurs"
Photo: © photonews

Steven Defour, Obbi Oulare, Vadis Odjidja, Fashion Sakala, Lucas Rougeaux ... Les joueurs victimes d'une blessure musculaire ces dernières semaines augmentent de façon exponentielle. Un calendrier chargé est-il la seule explication ?

Nous en avons parlé avec le médecin du sport Chris Goossens, qui a travaillé avec le RSC Anderlecht, Ostende ou encore le Beerschot. Selon luik, le rythme des rencontres est une cause majeure de ces blessures, mais les clubs doivent y être préparés. "Si vous ne faites pas très attention à la récupération en janvier, il y aura de gros soucis", reconnaît-il. "Tout est question de CK (créatine kinase), l'enzyme lié aux efforts musculaires. Un joueur de football professionnel en aura toujours beaucoup, mais la valeur idéale devrait être inférieure à 300".

Et avec les technologies actuelles, ce taux est évidemment facile à mesurer. "Au-dessus des 300, on constate souvent que les joueurs ne peuvent plus récupérer normalement", explique le docteur Goossens. Bien sûr, cela dépend des joueurs. "Un joueur comme Faris Haroun est un marathonien, qui ne subira presque jamais de blessures musculaires. Mais avec certains joueurs prédisposés aux blessures de ce type, il faut être encore plus prudent. Il faut vérifier ça avant de les faire jouer : si le taux de CK est trop élevé, le risque l'est tout autant". 

Des tests trop peu fréquents ?

Pour Chris Goossens, les clubs doivent donc être très attentifs dans les semaines à venir. "Actuellement, les joueurs sont tous testés au coronavirus 48h avant le match, mais les clubs feraient mieux d'également vérifier les CK la veille des rencontres, afin de voir si les joueurs à risque peuvent gérer un effort intensif", estime-t-il. "Un match n'est jamais le même qu'un entraînement en termes d'intensité, vous n'y allez jamais à 100% à l'entraînement, il y a des plages de repos". 

Certains clubs prennent des risques avec les joueurs fragiles

Selon Goossens, "un entraînement ne demande que la moitié des efforts les plus élevés possibles, ce qui n'est pas le cas en match". Reste désormais à voir si janvier et son calendrier encore très serré sera synonyme de vague de blessures. "Des sportifs professionnels devraient être capables de gérer deux phases intensives d'efforts par semaine", relativise cependant notre interlocuteur. "Mais la récupération est importante : on ne peut pas organiser d'entraînement intensif entre les deux matchs, mais privilégier la tactique, par exemple". 

Les blessures musculaires moins nombreuses qu'avant 

Les outils et technologies actuels ont réduit le nombre de blessures musculaires. "Quand j'ai commencé à travailler au Germinal Beerschot, nous avions 43 blessures musculaires la première saison ; 20 la deuxième, 11 la troisième. Avec les outils actuels, c'est possible de les éviter presque entièrement", affirme Chris Goossens. 

"Alors pourquoi autant de blessures de nos jours ? Parce que les clubs prennent des risques avec certains joueurs importants. Il faut voir si le jeu en vaut la chandelle. Les blessures arrivent généralement après la 60e. Il faut garder un oeil sur les joueurs à risque à partir ce moment-là du match". Quant au Covid, il peut également affecter les joueurs l'ayant subi : "Oui, comme une grosse grippe, le Covid reste dans votre organisme pour plusieurs jours, voire semaines après que vous soyez guéri. Ca peut affecter vos performances". 

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