Interview Brian Moding, de la P1 à la D1 : "J'y ai toujours cru, même si les gens me prenaient pour un fou"

Brian Moding, de la P1 à la D1 : "J'y ai toujours cru, même si les gens me prenaient pour un fou"

Rencontre avec Brian Moding, un joueur qui a navigué durant longtemps dans les divisons inférieures en Belgique avant de décrocher un transfert au Victoria Rosport, en D1 luxembourgeoise. Après une première saison réussie, il s'est engagé avec l'ambitieux UNA Strassen.

Walfoot : Après être passé par les équipes de jeunes de Malines, Genk et Charleroi, les dirigeants carolos vous offrent un premier contrat pro que vous refusez. Vous allez ensuite à Dender, en 3e division, avant de naviguer dans les divisions inférieures. L'été dernier, vous signez en D1 luxembourgeoise, au Victoria Rosport. Est-ce que vous aviez abandonné l'idée de jouer un jour au plus haut niveau, ou au contraire cela restait-il dans un coin de votre tête ? 

Brian Moding : "Honnêtement, il ne faut jamais arrêter tant que tu ne sens pas que ton corps ne veux plus. Moi, j'ai continué à y croire. Il y a plein de joueurs qui ont explosé tard. Avant de signer à Grimbergen en D2 Amateurs, on m'a retiré une tumeur. Et là, j'ai fait le choix de faire un pas en arrière et de signer à Grimbergen, parce que le docteur m'a dit que c'était une grosse opération. J'ai mis beaucoup de temps pour récupérer, et là honnêtement j'ai eu quelques doutes. Au final, j'ai fait ma meilleure saison à Grimbergen et j'ai confirmé l'année d'après. Là, j'ai recommencé à y croire. Quand je suis arrivé au Luxembourg, je me suis dit que c'était mon moment pour essayer d'encore faire quelque chose. J'y ai toujours cru, même si les gens me prenaient pour un fou." 

La transition vers la D1 a été réussie pour vous, avec 4 buts et 11 passes décisives, vous êtes le deuxième meilleur passeur du championnat lors de votre première saison. 

"Au début, j'ai quand même dû trouver mes marques. J'ai pas eu facile. J'ai pas commencé le championnat titulaire, mais le premier match où je suis rentré j'ai été décisif. Un ou deux matchs plus tard j'étais titulaire. Il y a quand même une différence en D1, au niveau agressivité, etc. Je trouve que ce championnat est quand même sous-estimé. Je m'attendais pas à ça pour une première saison. J'ai raté 6-7 matchs à cause d'une blessure donc si j'avais tout joué j'aurais peut-être pu faire encore mieux." 

Les différences entre le niveau amateur et celui professionnel ? 

"C'est surtout au niveau du rythme. Dès que t'as le ballon, ça vient directement sur toi. Il y a quand même une grande différence. Le top 4, ça peut jouer facile la tête en D1B."

Est-ce que la D1 luxembourgeoise est un championnat sous-estimé ? 

"Oui parce que quand tu vois que dans certains clubs il y a des joueurs qui ont joué en D1 belge, comme Mathieu Cornet qui a joué à Malines, tu peux franchement dire que c'est un championnat sous-estimé."

Le top 4 en D1 du Luxembourg, ça peut facile jouer la tête en D1B

A Rosport, vous avez joué avec des Belges tels que Senne Vits (ex-Standard) ou Jordy Soladio qui a marqué 20 buts cette saison. Est-ce que vous conseilleriez à des footballeurs belges de tenter une expérience au Luxembourg ? 

"Franchement, c'est dommage que je n'aie pas connu ça plus tôt. Je conseillerais à chacun qui n'y arrive pas en Belgique d'essayer là-bas. Ils vont prendre en maturité. Surtout si t'as genre 24-25 ans et que tu n'arrives pas à percer, ça peut être un très bon tremplin."

Est-ce que vous considérez que le football belge est un peu bouché et qu'il est difficile d'y faire son trou ? 

"Pour moi, oui. Il y a beaucoup de clubs qui ne donnent pas leur chance aux Belges. Ils vont quand même chercher beaucoup de joueurs étrangers. Il faut leur donner cette confiance. Le championnat belge bloque un peu les joueurs belges. C'est dommage." 

Est-ce que vous avez ressenti ça à Charleroi ? 

"A ce moment-là, c'était encore les Bayat. En tant que jeune à Charleroi et pour percer, bonne chance. Je voulais signer en pro chez eux, mais ils m'ont proposé de me prêter à Ath et financièrement c'était n'importe quoi. Je voulais un club structuré et pas un club comme Ath. Du coup, j'ai signé à Dender. Charleroi aurait pu me montrer un peu plus de respect, on va dire." 

Pour percer à Charleroi sous les Bayat, bonne chance. Le prêt qu'ils m'ont proposé, financièrement c'était n'importe quoi. 

Après avoir été sondé par le Fola Esch (3e de la dernière saison de BGL Ligue, ndlr), vous avez signé cet été à l'UNA Strassen, un club du subtop. L'ascension continue. 

"Strassen a joué la tête pendant tout une partie de la saison, puis il y a eu 2-3 absents. Ca a changé beaucoup. Cette année, ils ont un beau projet, ils ont gardé quasiment toute l'équipe et ont renforcé à 2-3 postes. L'objectif, c'est d'aller arracher l'Europe. J'ai signé pour 3 saisons là-bas, leur projet m'a inspiré et ils m'ont dit qu'ils comptaient beaucoup sur moi." 

Avec donc un objectif : jouer l'Europe. Comme Dudelange il y a quelques années. 

"Pour Dudelange, ça peut se reproduire, parce qu'ils sont en qualifs pour la Ligue des Champions. Et ils ont eu de la chance pour le tirage au sort (contre Tirana, ndlr). Dans le pire des cas, ils vont se retrouver en Conference League. C'est super pour l'expérience. Le top 5 luxembourgeois va essayer la saison prochaine de se qualifier pour l'Europe." 

Vous avez encore envie de monter les échelons ? 

"C'est le but. On ne sait jamais dans le football. Ca peut aller très vite." 

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