Coupe du Monde 2022 : le Qatar veut aussi surprendre...sur le terrain

Coupe du Monde 2022 : le Qatar veut aussi surprendre...sur le terrain

La Coupe du Monde débute dans un mois jour pour jour. Le moment est donc venu de vous présenter les équipes qui se disputeront le trophée suprême à Doha. À tout seigneur, tout honneur : nous débutons par le pays-hôte, le Qatar.

À un mois de "sa" Coupe du Monde, l'équipe nationale du Qatar est-elle prête ? On a tant parlé de l'extrasportif en ce qui concerne cette compétition qu'on en aurait presque oublié de parler des réalités du terrain. Pourtant, le Qatar n'est pas, sur papier, un oiseau pour le chat : le petit émirat arrive avec le statut de...champion d'Asie en titre, rien que ça. Un titre qui avait consacré à l'époque le travail de fond du Qatar pour se construire une équipe compétitive, avec un plan de jeu cohérent entre les équipes de jeunes et l'équipe A. 

Felix Sanchez Bas, le maestro

C'est une chose qu'on ne peut pas retirer au Qatar : le travail effectué pour y améliorer considérablement le niveau du football local s'est fait sur le long terme. Felix Sanchez Bas, sélectionneur des Al-Annabi, est en place depuis 2017 à la tête de l'équipe A...mais travaille au Qatar depuis 2006. L'homme a gravi les échelons : de l'Aspire Academy, il a accompagné toute une génération de joueurs qatariens des U19 à l'équipe nationale, en passant par les U20 et l'équipe olympique. Il est l'architecte de cette équipe en progression constante. 

Des résultats en progression nette 

Sous sa houlette, le Qatar a engrangé de bons résultats : d'abord en U19, remportant la Coupe d'Asie en 2014 dans cette tranche d'âge. Mais ensuite et surtout en 2019 : le Qatar, à la surprise générale, brillera et ira chercher la victoire en Coupe d'Asie. Sortant des poules sans encaisser un but et en battant l'autre "géant" régional, l'Arabie Saoudite, le Qatar élimine ensuite le surprenant Irak (1-0), le favori sud-coréen (2-0) et le pays-hôte, les Emirats Arabes Unis (4-0). Les Bordeaux n'encaissent leur premier but qu'en finale, face au Japon qui avait posé tant de problèmes à la Belgique un an plus tôt (3-1). 

Autant dire qu'il n'y a pas place pour la relativisation : cette victoire en Coupe d'Asie est la consécration d'un modèle en place depuis plus de dix ans, et qui marche visiblement bien. Le soft power qatarien fonctionnant à plein régime lui aussi, le Qatar est ensuite invité à la Gold Cup de la CONCACAF. Là encore, la "méthode espagnole" du petit émirat secoue les idées reçues : l'invité surprise sort d'une poule assez simple, puis bat le Salvador en quarts. Les USA, pays-hôte et futurs vainqueurs, ne les écartent que de manière étriquée (0-1). 

Encore un cran trop bas ? 

Capable de briller contre les "petits" de la zone CONCACAF ou contre les équipes de sa propre confédération, le Qatar semble cependant se heurter à son plafond face aux adversaires plus solides. Lors de la Copa America, où il est également invité en 2019 (il y aurait beaucoup à en redire, mais passons...), le champion d'Asie ne gagne aucun match, s'inclinant face à la Colombie et l'Argentine et partageant contre le Paraguay. Mauvais signe avant d'affronter l'Équateur, lors du match d'ouverture ? 

Enfin, les derniers résultats en matchs amicaux n'incitent pas à l'optimisme : intégré de manière un peu ubuesque à un groupe de qualification pour la Coupe du Monde en zone Europe, le Qatar y a pris plusieurs gifles, contre le Portugal (deux fois 0-4) et l'Irlande (0-4) notamment. Récemment, ce sont les U23 (!) de la Croatie et le Canada qui ont été trop forts pour Akram Afif et ses équipiers. Pas un signe positif. 

Les joueurs à suivre 

Même si de l'eau a coulé sous les ponts depuis, impossible de ne pas nommer les hommes qui ont porté le Qatar à la Coupe d'Asie 2019 : Almoez Ali (26 ans) et Akram Afif (25 ans). Ali, né au Soudan (ils sont plusieurs à être issus de l'immigration au sein du noyau qatari, souvent des enfants de travailleurs nés dans l'émirat), a terminé meilleur buteur et meilleur joueur de la Coupe d'Asie, avant de récidiver en 2021 à la Gold Cup où il termine meilleur buteur et membre de l'équipe-type de la compétition. Buteur attitré du Qatar, il compte 39 buts en 76 matchs. 

Akram Afif est le joueur le plus connu du public belge : en 2015-2016 et 2017-2018, il était passé par l'AS Eupen dans le cadre du partenariat avec Aspire. Ses qualités techniques sautaient aux yeux mais le milieu offensif, encore très jeune, manquait de coffre. Aujourd'hui, comme la plupart des joueurs qatariens, il n'est pas parvenu à s'imposer ailleurs que dans son championnat national, mais y brille chaque saison (77 matchs, 63 buts et 52 assists avec Al-Sadd). Meilleur passeur de la Coupe d'Asie, il sera l'un des hommes clefs du Qatar.

Les ambitions 

Le statut de pays-hôte est particulier. Il offre une certaine protection avec un rôle de tête de série, qui n'a pas empêché le Qatar de tirer un gros morceau avec les Pays-Bas. Mais il s'accompagne également de pression. Une seule équipe nationale dans l'histoire n'est pas sortie des poules de "sa" Coupe du Monde : l'Afrique du Sud, en 2010. Les Bafana Bafana ont gardé la tête haute et au vu du tirage (France, Uruguay, Mexique), leur troisième place était déjà belle. 

Le Qatar, de son côté, prendrait une élimination en poules comme un échec. Personne ne prévoit un scénario "à la russe", avec des prestations XXL et un quart de finale, presque une demi, mais sortir du groupe est jouable - il faudra battre l'Equateur d'emblée, puis espérer un bel exploit contre le Sénégal champion d'Afrique. Faisable ? 

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