Le billet de Dupk : L’Autriche ? Croquons cette viennoiserie !

Dirk Diederich
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Le billet de Dupk : L’Autriche ? Croquons cette viennoiserie !
Photo: © SC

Les Diables se sont imposé au Kazakhstan. A la cosaque. A la hussarde. Au gros trait. Ne faisons cependant pas les fines bouches. Laissons ça aux pétasses pète-sec. Car la Belgique a remporté les trois points qu’il fallait avant de recevoir l’Autriche.

Georges Leekens a donc gagné son pari. Il avait demandé un 0-2. Il l'a eu. Privé de Kompany, de Dembelé et dans une moindre mesure de Mertens, long Couteau a opéré les bons choix au scalpel de son intuition roublarde. Exit Hazard. Exit Vertonghen. Exit Lukaku en seconde mi-temps. L'air de rien, il fallait l'oser.

Notre sélectionneur est un fin renard matiné d'une personnalité attachante, rayonnante, voire charismatique. Cotoyez-le cinq minutes et vous tombez sous le charme. C'est une espèce de Casanova du foot. Même allure faussement dégingandée. Même humour patelin et rusé. Bref, un tombeur qui fait tomber les jupons de tous les scepticismes.

Pourtant, Georges Leekens a hérité d'une Belgique en lambeaux qui rappelle la DDR ou la Tchécoslovaquie dans leurs heures dernières. De plus, son équipe sort de cinq années de turbulences passées comme un suppositoire juste bon à gercer les enthousiasmes.

Car pas de cul, les Diables Rouges ont subi près de mil-huit cent jours durant les traitements loufoques des docteurs Vandereycken et Advocaat. Autant dire que de notre équipe nationale ne restait  que des moignons, des cendres éteintes, des nonosses bons à ronger par les pitbulls de nos rancoeurs.

Pourtant, le vingt-deux belge a de l'allant. Du chien. De la patine. Peu d'équipes nationales peuvent se vanter aujourd'hui de recenser dans leurs rangs des joueurs de la trempe des Kompany, Van Buyten, Dembele et Fellaini. Ce trèfle à quatre feuilles aurait sa place jusque dans les élections espagnoles, néerlandaises ou allemandes. Ne tournons pas autour du pot : ces quatre mousquetaires, c'est le top du top.

Par ailleurs, les Defour, Witsel et Lombaerts, c'est pas non plus de la roupie de sansonnet. Mais encore fallait-il trouver le chef coq qui avec ces ingrédients haut de gamme puisse préparer un festin digne de ce nom.

Jean-François De Sart et Eric Gerets, deux noms qui ont un passé au Club de Liège, club connu pour sa truculence et sa culture de l'art de vivre, auraient pu relever ce défi comme jadis Robert Waseige (un autre Liégeois) ou Guy Thys. Mais Georges Leekens ne dépareille certainement pas dans la liste.

Après deux défaites à la "culture belge" (on a bien joué et on a perdu), nos Diables se sont enfin imposé au Kazakhstan. Rien d'extraordinaire en soi. Sauf que depuis une éternité, ce type d'adversaires ne nous réussissait pas. mais là, nos Diabolos sont venus, ils ont vu et ils ont vaincu comme dirait Jonathan Legear en latinologue averti.

Du coup, la donne du groupe A (A comme Allemagne) se retrouve chamboulée. Si le cavalier seul promis à l'Allemagne aura bien lieu, en dessous, tout reste ouvert pour la seconde place. Car la Turquie a bu un mauvais Schnaps à Berlin. Et l'Autriche, avec tout le respect qu'on lui doit, n'est somme toute qu'un Kazakhstan de l'Europe centrale. Que mardi on batte ces pâtissiers de Sachertorte et l'affaire sera bien embouchée.

Parce que les Diables ont tout pour devenir une grande équipe.

2012 risque d'être un peu court. Mais 2014, avec un peu de sérénité, avec un Georges Leekens auquel on accorde le crédit qu'il mérite, c'est jouable. Pas seulement la qualif (ne soyons pas pisse-petits), mais aussi la phase finale.  

Moi, en tous cas, j'ai déjà réservé mes billets pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil.

Dupk.
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