Edito Avec Pelé, c'est le football d'hier qui s'en est allé

Avec Pelé, c'est le football d'hier qui s'en est allé

L'une des dernières étoiles s'est éteinte. Un peu plus de deux ans après Diego Maradona, Pelé nous a quittés à son tour.

Les deux hommes n'étaient pas de la même génération. Ceux qui ont grandi en assistant aux exploits de Diego Maradona entendaient à l'époque leurs aînés leur parler de Pelé, qui a pris sa retraite un an après que le Pibe de Oro ait commencé sa carrière. Pourtant, les deux hommes ont toujours été de pair, et pour cause : ils étaient les deux plus grands, apprenait la génération suivante - la mienne - qui grandissait en voyant Ronaldinho, Ronaldo et Zinedine Zidane caresser le ballon. Johan Cruyff s'invitait souvent dans les débats, qui ont toujours eu le mauvais goût de ne concerner que les joueurs offensifs. Tous trois étaient indiscutablement au-dessus du lot, les trois étoiles désormais réunies.

Deuils nationaux

En novembre 2020, Diego Maradona nous quittait à 60 ans à peine. Vingt ans plus jeune que Pelé. Le drame d'une vie brûlée par les deux bouts rendait ce décès presque aussi peu surprenant que celui du Roi brésilien, mais Maradona laissait un vide énorme pour toute une génération. Tout un pays. Trois jours de deuil national en Argentine ! Seuls les présidents ont eu droit à un tel honneur, et Diego était bien plus qu'un président - il était un dieu. Deux ans plus tard, le Brésil pleure à son tour : trois jours de deuil national ont également été décrétés pour rendre hommage à Pelé.

pelepele

La nation carioca pleure sur l'épaule de ce voisin argentin souvent honni, cette fois uni dans la douleur. Car les Argentins, s'ils sèchent leurs larmes encore fraîches avec un trophée remporté par le successeur spirituel de Don Diego, savent par quoi passent les Brésiliens. Ils ont chambré, et ils chambreront encore, mais dans ces pays de football, il y a des sujets avec lesquels on ne plaisante pas. Imagine-t-on, en Europe, un deuil national pour un joueur de football ? Même Cruyff, parti en 2016, n'y a pas eu droit aux Pays-Bas. Peut-être Zidane, le plus tard possible, sera-t-il célébré d'une manière comparable en France - on en doute. 

L'ultime légende

Les images qui nous parviendront de Sao Paulo, de Rio de Janeiro, de Brasilia, de Belo Horizonte dans les jours à venir feront encore comprendre à quel point en Amérique du Sud, encore plus que dans le pays de Bill Shankly, le football est "bien plus qu'une affaire de vie ou de mort". Il est irrationnel, car Pelé, encore plus que Maradona, transcendait le football : gamin des favelas, mais aussi l'une des premières icônes internationales noires, Pelé est un symbole.

Qu'il ait ou non marqué 1283 buts, qu'il ait à peine participé à la victoire lors de sa seconde Coupe du Monde ou que "son" football puisse ou non être comparé à celui de Messi et Ronaldo n'a aucune importance. Pelé était la première légende, et sera peut-être le dernier joueur de football dont le décès créera une telle onde de choc. Plus aucun joueur en vie n'a eu un impact comparable à celui du Rei. Le football d'hier est mort avec lui. 

Corrigeer
Une erreur dans l'article ci-dessus? Annoncez le ici!

Inscrivez-vous maintenant à la newsletter de Walfoot

Plus de news

Plus de news