Interview Sofiane Hanni, à nouveau épanoui : "J'ai retrouvé le plaisir de jouer, de marquer"

Sofiane Hanni, à nouveau épanoui : "J'ai retrouvé le plaisir de jouer, de marquer"

Sofiane Hanni a opté à l'été 2019 pour un nouveau défi : après une fin de parcours décevante au Spartak Moscou, l'ancien capitaine d'Anderlecht a rejoint Al-Gharafa, au Qatar, où il a retrouvé le plaisir. Nous l'avons contacté alors que le championnat qatarien est à l'arrêt ... jusque juillet.

Bonjour Sofiane. Comment s'est passée la période de confinement pour toi au Qatar ? 

Elle se passe toujours (rires). Nous sommes toujours en confinement, même si c'est moins strict qu'en Europe, du moins qu'en France - je ne sais pas comment ça s'est passé en Belgique. Ici, tu n'as pas besoin d'une attestation de sortie. Mais bon, à quoi bon sortir ... C'est clair que ce n'est pas facile. On garde la forme, on travaille ... et on attend. 

Tu attends ... longtemps : le championnat qatarien va reprendre le 24 juillet. C'est vraiment tard ! 

Oui, c'est super tard. Ils envisageaient d'abord de reprendre début juin, c'était l'option privilégiée ... La deuxième était fin juillet. Les autorités ont tout mis en oeuvre pour reprendre vite et terminer le championnat pour fin juin, mais le pic d'épidémie est arrivé plus tard que prévu et ils ont revu leurs plans, je suppose. C'est clair que nous n'aurons jamais eu une si longue période entre deux "compétitions", ça va être particulier. Mais je me sens prêt, physiquement. Nous avions un programme GPS à respecter, de vrais entraînements individuels. Là, depuis le 17 mai, nous sommes en vacances jusqu'au 10 juin, date de reprise des entraînements avec le groupe ... 

Sur un plan personnel, l'arrêt de la saison est frustrant : tu étais brillant jusqu'ici. Avec de superbes statistiques ... 

Onze buts et ... cinq assists, je crois ? (sourire). Oui, c'est frustrant. Mais ce n'est pas juste parce que j'étais bon que c'est frustrant. J'aime le foot, je suis footballeur et quand je n'ai pas l'opportunité de jouer, les journées deviennent vite ennuyeuses, malgré le plaisir d'être en famille. Mais il y a des périodes dans la vie durant lesquelles il faut donner la priorité à autre chose ... Ca doit être la pire crise depuis ma naissance, franchement. On en sort petit à petit, mais ... (soupir). 

On peut au moins dire que tu as retrouvé le plaisir à Al-Gharafa. 

Oui, ça, c'est certain. J'ai surtout retrouvé le plaisir de jouer, puis de marquer. Celui d'être important pour une équipe, comme je l'avais été partout avant le Spartak. Quand on t'enlève le plaisir de jouer, tu ne peux pas être heureux dans un club ...

Quand nous nous étions rencontrés, il y a un an presque jour pour jour, à Moscou, t'imaginais-tu partir cet été-là ? 

Non, mon idée était vraiment de rester, de gagner des titres au Spartak Moscou, de jouer. Ce n'est pas naturel pour moi de quitter un club sur un échec, donc non, quand on s'était parlés, je ne m'imaginais pas partir. Mais j'ai vite compris que le nouvel entraîneur ne comptait pas sur moi ... et qu'il n'était pas franc. Devant l'hypocrisie, le jeu transmis qui était plutôt pauvre ... J'ai vite compris que si je restais, ce serait une saison de galère (le Spartak est 8e alors que la reprise du championnat russe se profile, nda). 

La saison va se terminer fin août, je suppose (il acquiesce). Le mercato sera déjà bien avancé ... Est-ce qu'après une telle saison de ta part, ça ne va pas te gâcher un transfert ? 

Non, franchement, je n'y pense pas. J'ai signé pour trois ans et dans ma tête, je reste trois ans. Bien sûr, comme le veut le dicton, en football, on ne sait jamais ... Mais voilà, il y a des étapes dans une carrière. Quand tu es en Belgique, tu sais que ça va être un tremplin ; quand tu es plus jeune, aussi. Là, à ce stade de ma carrière, je ne suis pas ici pour "rebondir". Qui plus est, la crise du coronavirus va affecter les clubs ; je ne pense pas que j'aurais eu des opportunités. Ca coûterait plutôt cher aux clubs intéressés ... Donc la crise ne m'aurait peut-être pas permis de quitter Al-Gharafa. 

Sur le plan personnel, extra-sportif, es-tu plus épanoui désormais qu'à l'époque ? 

Oui, c'est plus facile. Cela dit, comme je l'ai expliqué à l'époque, la vie à Moscou ne m'a pas déplu. C'est une très belle ville, que j'ai adoré découvrir. Ma petite fille y est née et nous en sommes très fiers. Nous y avons passé de beaux moments. Mais voilà, le Qatar correspond plus à notre style de vie, c'est certain ; le soleil, notamment ... Puis la langue. Les gens à Moscou parlaient peu anglais. C'est plus simple, c'est clair. 

La suite de ce long entretien avec Sofiane Hanni à paraître sur Walfoot : l'opinion des gens sur les joueurs signant au Qatar, l'analyse de Sofiane sur l'Anderlecht de Marc Coucke et Vincent Kompany, le "cas" Adrien Trebel à Anderlecht ... 

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