Avec Luka Elsner, le Standard a touché le fond

Avec Luka Elsner, le Standard a touché le fond

C'est désormais officiel : Luka Elsner n'est plus le T1 du Standard. Un licenciement qui arrive en guise de point final d'une saison noire en terres liégeoises.

En parallèle de l'officialisation du rachat du Standard par 777 Partners, le club a décidé de se séparer de Luka Elsner. Difficile de tirer un bilan synthétique, tant l'aventure du coach slovène chez les Rouches a été catastrophique, cataclysmique, désastreuse,... Bref, les mots manquent pour qualifier le tremblement de terre qu'à été cette saison, mais pas ce licenciement. 

Ce dernier est logique, tant il aurait été dangereux de continuer avec un coach qui n'a ni convaincu les fans, les observateurs, la direction, mais également ses joueurs dont la gestion a posé question.

Déjà, dès le début, cela ne présageait rien de bon. Recruté de Courtrai début octobre en remplacement d'un Mbaye Leye déjà dans l'oeil du cyclone, la fonction que l'on offre à Elsner a tout d'un cadeau empoisonné. Sa mission est simple : redonner son prestige au Standard. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'étincelle - déjà faut-il qu'il y en ait eu une - ne va pas prendre. Pas du tout même. 

Le Standard est alors 11e et sort de trois défaites consécutives face à Anderlecht, le STVV et Malines. Elsner débute de manière, disons, neutre : 4 nuls d'affilée, face à OHL, le Cercle, Courtrai, mais aussi le Club de Bruges. Vient ensuite une première victoire arrachée à Sclessin face à Eupen (1-0), avant de chuter face à Gand.

Face à Charleroi la semaine d'après, les Rouches sont menés 0-3. La tension monte en tribunes. Les supporters du Standard en ont marre, et ils le montrent en envahissant le terrain. Elsner commence maintenant à réaliser : il n'est peut-être pas l'homme de la situation, qui s'embourbe de semaine en semaine. 

De manière inattendue, une réaction se fait alors ressentir. Le Standard réalise l'un de ses meilleurs matchs de la saison et terrasse l'Antwerp au Bosuil (2-3). Deux défaites plus tard (face à Zulte et OHL), le Standard est 10e à l'issue de la première partie de la saison. 

La direction décide de faire le ménage, ce qui ne va pas du tout ravir des fans déjà à fleur à peau. Exit Klauss et Al-Dakhil, suite à l'affaire Edmilson Junior avec Saint-Trond, mais aussi Muleka, Siquet, Lestienne et Fai. Le Standard recrute également beaucoup (Emond, Dewaele, Van Damme, Cafaro,...)  et veut encore croire à un redressement de la situation. 

Quand rien ne va, tout s'aggrave encore plus

Au sein d'un Standard à la situation interne de plus en plus instable, Elsner va vivre un véritable enfer...à Sclessin (seulement 3 victoires à domicile sur la saison complète...) et ailleurs. 

Ultra-dominés face à Anderlecht, les Rouches s'en sortent miraculeusement grâce à une erreur de Gomez et un goal d'un Dragus qui sera auréolé du triste titre de meilleur buteur du club, avec seulement 6 petites réalisations. Le Standard joue ensuite un très bon match face à Bruges (2-2). On veut y croire, ce 4 sur 6 face à ces deux rivaux est encourageant, surtout qu'Eupen succombe également (0-2). Mais ensuite, c'est la débandade totale...

Entre fin janvier et le 10 avril, le Standard explose, implose, coule, s'effondre. Seulement deux victoires durant cette période, un niveau de jeu qui ne cesse de décliner, des joueurs totalement perdus sur le terrain (à l'image de Bastien, Laifis ou encore Amallah), et des pressions de plus en plus fortes sur la direction, qui voit Grosjean partir et Venanzi, lié par ailleurs au Footgate, mettre le club ouvert à des investisseurs. 

La direction impose des restrictions de confort aux joueurs et au staff, qui ne peuvent plus bénéficier des meilleures infrastructures du club. La situation prend un tournant critique lorsqu'après la défaite à Ostende le 19 février, la nouvelle officieuse est relayée par les médias : Elsner est maintenu sur le banc après une réunion avec la direction. Plus un choix forcé qu'un choix du coeur. 

Le coach accroche la ceinture du siège éjectable sur lequel il se trouve, après une défaite en fin de match face à Gand dans un Sclessin vide (0-1) et une nouvelle boulette de Bodart. Elsner s'emporte complètement en après-match et critique ouvertement son gardien et capitaine. Il ne semble plus du tout en odeur de sainteté, ni en mesure de gérer un vestiaire totalement à l'ouest. 

L'affaire Bodart est lancée. Les critiques vont encore plus se déverser sur le coach après que les médias relayent qu'Henkinet va prendre place dans les buts. La fracture est large, béante. 

Petite accalmie ensuite, malgré une prestation cataclysmique face au Beerschot (victoire 1-0) et un match - très - nul face à Charleroi (0-0), avant d'à nouveau perdre et de "toucher le fond" selon Elsner face à Seraing (0-1). 

Rien de nouveau sous la drache liégeoise : la fin de saison va être calamiteuse. Amallah, pourtant fort décrié, sort de son chapeau l'une des rares éclaircies de la saison et maintient le Standard (oui, oui, à la 32e journée) après sa victoire contre Courtrai. Viennent ensuite deux dernières défaites de rang face à l'Union (1-3) et Saint-Trond (3-0). 

La reconstruction, pour tout le monde

Si Elsner n'a pas été adroit dans sa communication durant son mandat au Standard, l'on ne sait quoi penser de sa déclaration lorsqu'il affirmait vouloir continuer au Standard la saison prochaine. Certes, il a le mérite d'être ambitieux, mais la situation interne catastrophique du club n'excuse pas tout : il s'est planté, et pas qu'un peu.

Ce licenciement est au final logique : Venanzi et Grosjean se devaient de partir, Elsner aussi. Cela semble être la meilleure solution pour reconstruire l'un des plus grands clubs du football belge. Et aussi la meilleure pour qu'Elsner donne un nouveau souffle à sa carrière. 

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