La génération "gâchée" d'Anderlecht : retraites, D1 chypriote et carrières chaotiques

La génération "gâchée" d'Anderlecht : retraites, D1 chypriote et carrières chaotiques
Photo: © photonews

Anderlecht se fait une fierté, à raison, de compter au sein des Diables Rouges un nombre impressionnant de joueurs formés à Neerpede. Mais une génération laisse des regrets : celle de 1996.

Quand Jean-François Lenvain, invité de l'émission Tof Sports cette semaine, évoque son travail en tant que formateur au RSC Anderlecht, c'est avec fierté. Son travail, en collaboration avec Jean Kindermans : mettre les jeunes de Neerpede dans les conditions idéales pour réussir - des conditions extrasportives. La pression de la réussite, les réseaux sociaux, les contrats pro très jeunes, l'intérêt des plus grands clubs, une famille pas toujours bien guidée : les écueils étaient nombreux.

"Ma grande fierté est la génération 1999, dont 25 joueurs sur 26 sont devenus professionnels et la plupart à un haut niveau", déclare Lenvain. Parmi cette génération dorée, des garçons comme Alexis Saelemaekers, Sebastiaan Bornauw, Francis Amuzu, Albert Sambi Lokonga... "Notre grand échec, ça a été la génération 1996. Anderlecht n'était pas prêt à les encadrer au mieux".

Plusieurs retraites... à 27 ans ! 

La "génération 1996" comptait en effet quelques sacrés cracs. Parmi ceux-ci, deux ont d'ores et déjà pris leur retraite. Andy Kawaya, tout récemment, a annoncé qu'il rangeait les crampons à 27 ans seulement. En Youth League, Kawaya impressionnait : sa saison 2014-2015 chez les jeunes le voit délivrer deux quadruplés d'assists, face à Dortmund et au FC Porto. Il termine sa carrière avec à peine une centaine de matchs disputés.

kawaya
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Et Kawaya n'est pas le seul de cette "class of 96'" à avoir pris une retraite prématurée. Mathias Bossaerts est retraité depuis un an et demi déjà, après une carrière qui ne l'aura vu jouer qu'une quinzaine de matchs en D1 belge sous le maillot d'Ostende. Un départ précipité vers Manchester City en 2012 a gâché le développement de celui que beaucoup comparaient à Vincent Kompany en équipes de jeunes. 

Jaadi, Musonda : les cracks perdus 

Né en 1996 lui aussi, et à Anderlecht jusqu'en 2014, Nabil Jaadi était vu comme un tout grand espoir. Parti en Italie, il ne s'y est jamais imposé. De prêt en prêt, de période sans club à période sans club, il évolue désormais en D1 marocaine, à l'Ittihad Tanger, sans y avoir de véritable impact. Lui aussi se dirige vers une fin de carrière discrète. 

Musonda

Et que dire, bien sûr, du cas Charly Musonda Jr (dont nous vous donnions des nouvelles ici) ? Le crack ultime, l'un des plus grands talents bruts de l'histoire du football belge, s'est totalement perdu et joue en D1 chypriote. Les blessures ont joué un grand rôle dans son parcours, ce serait malhonnête de le nier. Mais Musonda a grandi dans un environnement à part : dès son plus jeune âge, il avait les clefs de Neerpede... littéralement. Sa famille a pu tout exiger d'Anderlecht, avant de tout de même partir pour Chelsea. 

"Si ce n'était que "Mus", on pourrait le pointer du doigt, et il a ses torts. Mais c'est toute une génération à laquelle Anderlecht n'a, à l'époque, pas su répondre. Nous n'étions pas prêts à les encadrer", regrette Jean-François Lenvain dans Tof Sports

Quelques semi-réussites, aucun crack

Alors que chaque génération de Neerpede, qu'elle regorge de talent ou pas, sort généralement un voire plusieurs joueurs qui atteignent le top européen, 1996 n'en a donc placé aucun. Des exemples de réussite relative existent : Samy Bourard, vu comme l'un des grands espoirs au milieu de terrain, a fait merveille en D2 néerlandaise avec le FC Eindhoven et l'ADO La Haye. Mais il évolue actuellement en D1 israélienne. 

bourard samy

Liam Bossin, l'un des portiers prometteurs de sa génération, est actuellement titulaire en Challenger Pro League, à Ostende. Sa signature, tout jeune, à Nottingham Forest n'aura pas été le meilleur choix et il a dû passer par l'Irlande (dont il est international U21) et la D2 néerlandaise pour lancer sa carrière. Hervé Matthys, défenseur central de talent, rattrape le temps perdu avec le Beerschot où il est un pilier, mais a lui aussi dû passer par les divisions inférieures néerlandaises. 

La plus grande réussite, et le vrai contre-exemple, de sa génération est probablement Samuel Bastien. Parti en Italie, lui y réussira avant de revenir en Belgique sous les couleurs du Standard. Actuellement à Burnley, international congolais, Bastien reste une semi-déception aux yeux des observateurs. Pourtant, sa carrière est la plus proche de celle que l'on promettait à la génération 1996. Depuis, le RSCA a appris à gérer ses prodiges et leur intégration dans le monde "moderne". La "class of 96'" était au bon endroit mais... au mauvais moment.

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