Edito La CBAS rebat les cartes : et maintenant, on fait quoi ?

La CBAS rebat les cartes : et maintenant, on fait quoi ?
Photo: © photonews

Le pavé dans la mare jeté par la CBAS ce mercredi laisse le football belge sens dessus-dessous alors que les choses semblaient presque revenues à la normale après la publication du calendrier pour la saison 2020-2021. Et maintenant, on fait quoi ?

Waasland-Beveren est-il à blâmer ? 

Waasland-Beveren embrasse volontiers son rôle : celui d'anti-héros, de club probablement le plus détesté de Belgique à l'heure actuelle. L'image waeslandienne, déjà sévèrement écornée par le Footgate, ne se remettra pas de cet acharnement à mettre des bâtons dans les roues de la Pro League - et de tous les autres clubs - pour éviter une relégation sportive. Reste une question : quel club aurait agi différemment ? 

Souvenons-nous des nombreuses contestations de la licence mouscronnoise, par le Cercle de Bruges (2015), par le KV Malines (2018), par Westerlo (2017 et cette année encore). Souvenons-nous des doutes émis par beaucoup sur la rencontre Eupen-Mouscron (4-0) en 2018. Jetons un oeil au comportement de l'Excelsior Virton par rapport au refus de sa licence, seul club en Europe à encore laisser ses joueurs au chômage technique. Non, aucun club n'aurait agi différemment à partir du moment où Pro League, Union Belge et tribunaux laissent la moindre porte, le moindre soupirail entrouvert pour envisager un retournement de situation - tous auraient mis le pied. 

Un calendrier prématuré  

Là où on ne peut malheureusement qu'être d'accord avec Waasland-Beveren, c'est également sur le timing choisi par la Pro League pour révéler son calendrier. Certes, on comprend le besoin pressant de savoir ce qu'il en sera pour les clubs professionnels, de lancer l'organisation de la saison 2020-2021 au plus vite après plusieurs mois d'arrêt forcé, mais le fait est qu'une procédure était toujours en cours et que la CBAS pouvait toujours sonner la fin de la récréation. 

Le pire est arrivé : le jour même de l'officialisation du calendrier, la CBAS a contredit la Pro League et annulé toutes les décisions prises le 15 mai dernier. Les responsables de l'organisation du calendrier doivent s'en arracher les cheveux : il y a de grandes chances que tout leur travail soit à refaire ... 

Et maintenant ? 

C'est LA question : que décidera la Pro League à la suite de cette gifle, qui a au moins le mérite de rappeler que non, décideurs du football belge et Cour Belge d'Arbitrage du Sport ne travaillent pas main dans la main ? L'Assemblée Générale est prévue pour ce jeudi et on attend son verdict avec impatience. Plusieurs options semblent sur la table, chacune avec ses défauts.

Jouer la 30e journée ? 

La première serait de jouer la 30e journée de championnat, malgré tout : en termes logistiques, rien ne semble l'empêcher, les clubs étant en pleine préparation et disputant déjà des joutes amicales, parfois entre équipes de D1A. Annuler une rencontre de préparation et la remplacer par les rencontres prévues lors de la 30e journée ne paraît pas impossible. 

Mais loin d'être des rencontres sans enjeu, elles auraient alors un véritable impact potentiel sur la saison à venir : rappelons que si Bruges est assuré de son titre, La Gantoise, Charleroi et l'Antwerp se tiennent en deux petits points. Gand a tout à perdre (ce qui rend une victoire de Waasland-Beveren, et donc un maintien miraculeux, encore plus difficile), l'Antwerp (à 4 points du Standard, 5e) tout à gagner. Charleroi peut perdre sa place sur le podium ou chiper la 2e place aux Buffalos. Et Zèbres comme Anversois ont perdu des joueurs importants durant ce début de mercato, via transferts ou fins de contrat, sans pouvoir aligner de nouvelles recrues si la 30e journée a bien lieu. Un micmac invraisemblable ... 

Une D1A à 18 équipes ? 

C'était l'option favorisée par Waasland-Beveren à l'origine, et c'était celle qui devait être votée le 15 mai dernier jusqu'à un incroyable retournement de situation de dernière minute. D'où la colère de Waasland-Beveren placé devant le fait accompli et soumis, se dit-il, à des pressions financières, comme tous les autres "petits" clubs, pour accepter la D1A à 16 équipes. 

Un changement de plan qui coûte désormais cher à la Pro League. Tout ça pour en revenir à l'option à 18 équipes ? Oui, clament probablement OHL et Beerschot : pas de finale retour, faisons monter les deux vainqueurs de tranche. Non, clame Westerlo, qui met à son tour le pied dans la porte ... 

Une D1A ... à 20 ? 

Si la Pro League décide d'en revenir à  l'idée une D1A à 18, elle peut en effet s'attendre à un nouveau recours : celui de Westerlo. L'une des propositions validées le 15 mai dernier était en effet de permettre au premier au classement cumulé de D1B (Westerlo, Virton-Beerschot ayant été annulé et les Gaumais n'ayant de toute façon pas leur licence) de monter si la finale entre le Beerschot et OHL ne pouvait pas se tenir. Ou comment entrouvrir une porte que personne en Campine n'essayait vraiment de forcer ... 

Le président du Cercle de Bruges, Vincent Goemaere, plutôt neutre car son club s'est sauvé à la régulière sur le terrain, n'en démord pas : une D1A à 20 est "la seule solution" pour que la Pro League évite des recours à répétition. L'Union Saint-Gilloise hériterait alors, miraculeusement, d'un ticket pour la D1A ... Sauf si l'Excelsior Virton voit son ultime recours entendu. Pour rappel, les Gaumais se présentent devant ... la CBAS. Qui peut encore compliquer un peu plus les choses ... 

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