Aussi au Lotto Park, les fans d'Anderlecht y ont cru jusqu'au bout

Aussi au Lotto Park, les fans d'Anderlecht y ont cru jusqu'au bout

Ils étaient plusieurs milliers à venir supporter leur équipe favorite aux abords du Lotto Park. Nous les avons suivis au fil de cette journée.

Il n'y avait que 20.000 places réservées aux supporters de chaque camp pour cette finale de Croky Cup entre Anderlecht et La Gantoise. Après que ces dernières aient été attribuées aux abonnés du club, les supporters Mauves qui s'étaient préinscrits ont vu les tickets partir en une vitesse éclair et beaucoup d'entre eux n'ont pas pu obtenir le précieux sésame. La direction du club, outre un Fan Village à l'Atomium, avait décidé d'installer aux abords du stade du RSC Anderlecht un écran géant afin de vivre cette finale. Nous nous y sommes rendus. 

Avant le début de la rencontre, l'ambiance grimpe. Nous voyons des supporters arborant les couleurs du RSCA affluer de toutes parts. Le public a répondu présent et espère que leur équipe de coeur va remporter ce titre, le premier depuis 2017. 

Dans le Fan Village, nous retrouvons des supporters de tout genre. Des plus petits aux plus grands. Nombreux d'entre eux portent des maillots floqués aux noms de leurs idoles d'antan et d'aujourd'hui : Robby Rensenbrink, Par Zetterberg, Walter Baseggio, Mbo Mpenza, Romelu Lukaku, Yari Verschaeren, Sergio Gomez, et bien sûr, Vincent Kompany

Nous y rencontrons même Tyler, un fan de...l'Union Saint-Gilloise. Il est venu profiter de la bonne ambiance, "comme à l'Union", nous dit-il. L'occasion pour nous de parler avec lui championnat et Playoffs. "Je pense qu'ils peuvent avoir le titre, mais si Anderlecht gagne ce match contre La Gantoise, je pense que pour eux ça peut être un tremplin." Fidèle à la culture foot bruxelloise, il voit aussi le RWDM remonter en D1A. 

Il ne reste plus que quelques minutes avant le coup d'envoi. Les "Come On You Mauves" ou "We Are Anderlecht" résonnent tambour battant. "Anderlecht Champion" du Grand Jojo est chanté à l'unisson juste avant le début de cette finale : ils sont prêts. 

Le début de match est compliqué. La Gantoise a la possession et se crée déjà quelques occasions chaudes. Anderlecht arrive au fil des minutes à construire et à produire quelques phases intéressantes. Score à la pause : 0-0. Tout reste à faire. 

L'occasion pour nous de sonder quelques fans inconditionnels des Mauves et leur ressenti quant au match de leur équipe. Geoffrey, fan depuis près de 40 ans : "Anderlecht ne joue pas trop bien. Si Gand est devant, il n'y a rien à dire. Mais on sent qu'il y a de l'envie et qu'Anderlecht peut passer devant. Je suis confiant pour la seconde mi-temps. Gand va un peu lâcher du lest. A mon avis, Ashimeru va monter à la place d'Olsson." Un premier message à Kompany, avant d'analyser son fameux "process" : "Il n'y a plus rien à voir entre son début de process et maintenant. De moins en moins de jeunes, mais plus de confiance en des valeurs sûres. C'est une équipe qui a été mieux bâtie cette saison. Aussi grâce aux moyens."

Ses souhaits ont été entendus : Majeed Ashimeru monte en seconde mi-temps...mais se blesse et cède sa place à Marco Kana, pur produit de la maison. Au fil des minutes, la tension monte, le jeu est hâché, le stress se fait ressentir. Lawrence Visser siffle la fin du temps réglementaire. Anderlecht va devoir passer par les prolongations pour espérer gagner la 10e Coupe de son histoire. 

"C'est assez fermé des deux côtés", nous partage Sébastien. "Je ressens un peu un sentiment de stress du côté d'Anderlecht. On ne se lâche pas totalement en fait. Pour les prolongations, c'est tellement fermé que c'est un peu difficile à dire. Je pense que ça va se jouer sur un détail. Le fait que Gand ne joue pas les Playoffs ça doit jouer dans leur tête. Ils n'ont plus rien à perdre. J'espère que ça va quand même se décanter, et avant les tirs au but." 

Les tirs aux but, cette lotterie, cette épreuve tant redoutée. Les hommes de Kompany se ménagent quelques occasions en prolongations mais n'arrivent pas à réellement prendre l'ascendant. Gand reste dangereux, les visages ne sont pas sereins, chaque passe ratée, chaque mauvaise décison, chaque action intéressante crispe et déclenche des réactions passionnées. Darko Lemajic manque inexpliquablement LA plus grosse occasion du match et catapulte le ballon sur la barre. Les supporters n'en reviennent pas. Anderlecht a eu très très chaud. 

Viennent ensuite les penaltys. Certains n'osent même pas regarder l'écran tellement la tension est à son comble. Sergio Gomez, Benito Raman puis Kana réussissent leur envoi. Chaque penalty converti est vécu comme une délivrance. Josh Cullen, élu homme de la saison l'an dernier et adulé par nombre de fans, s'élance...mais son envoi est stoppé par Roef. Stupeur...puis joie intense, lorsque Van Crombrugge stoppe le penalty de Ngadeu. Un rollercoaster émotionnel. 

Amir Murillo s'élance, mais Roef se détend à nouveau. Cette fois, Anderlecht a bel et bien perdu cette finale. L'abattement est total. Les larmes coulent, les regards sont perdus, l'air hagard. C'est comme si le monde venait de s'effondrer. 

Le Fan Village se vide ensuite très vite. La déception est si immense qu'elle ne peut être exprimée par la fête. La plupart des fans encore présents ne désirent pas nous partager leu ressenti, sans doute la douleur est encore bien trop vive. Un supporter accepte tout de même de nous accorder une interview anonyme. Malgré la défaite, son discours est réaliste : "On a vécu quatre mi-temps, deux en temps réguliers et deux en temps additionnel. Je pense que ça pouvait tomber d'un côté ou de l'autre. Les deux équipes se valaient. Gand était pas mal, Anderlecht était bien aussi à certains moments. Il y a vraiment eu des temps forts pour l'un et pour l'autre. On l'a vu durant le championnat : les deux équipes se valent. Finalement, ça tombe du côté de Gand. C'est la magie ou l'enfer du football, et pour nous aujourd'hui c'est l'enfer", s'exprime-t-il, le ton grave. 

Place désormais aux Playoffs pour le Sporting, qui se verrait bien, pourquoi pas, jouer les trouble-fêtes dans la course pour le titre. "Le plus important, c'est qu'on ait gagné la semaine dernière (victoire contre Courtrai et qualification en Champions' Playoffs, ndlr). On est dans le top 4. On va jouer en roue libre et on peut espérer le meilleur."

Ce qui devait être une gigantesque célébration s'est transformée en une triste fin d'après-midi en ce lundi de Pâques. Mais une chose est sûre : les fans auront tout donné, du début jusqu'à la fin. 

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