Pourquoi Besnik Hasi a des problèmes avec Kasper Dolberg : trouver un compromis ou accepter un rendement moindre

© photonews

Au Sporting d'Anderlecht, un dilemme silencieux mais persistant règne à la pointe de l'attaque. Kasper Dolberg est sur le papier le meilleur attaquant du club, peut-être même de toute la Jupiler Pro League. Pourtant, l'entraîneur Besnik Hasi peine à trouver la clé pour toucher ce Danois introverti.

Cela nourrit la frustration, génère des choix sportifs délicats, et révèle un problème latent au cœur de l’attaque anderlechtoise. Dolberg, techniquement raffiné, intelligent dans ses déplacements entre les lignes et doté d’une finition remarquable, apparaît comme l’avant-centre le plus complet de Belgique lorsqu’il est en possession du ballon.

Capable de combiner, de créer des actions et de surgir dangereusement dans la surface, il représente un atout précieux. Mais le problème commence dès qu’il s’agit de contribution sans ballon, jugée insuffisante par Hasi.

Vazquez, l'aboyeur infatigable

Anderlecht souhaite un pressing haut, collectif, intense et agressif. Or, cet engagement manque à Dolberg. L’entraîneur exige un avant-centre qui ne se limite pas aux buts, mais qui travaille, presse et s’implique sans relâche. C’est cette constance que lui offre Luis Vazquez, l’attaquant argentin aligné dimanche. Vazquez apporte de l’énergie et du volume de jeu, mais lui manque le "killer instinct" propre à Dolberg.

Le choix de Vazquez s’inscrit donc logiquement dans le dispositif basé sur le pressing, mais pose un problème sportif : qui prendra les initiatives quand le ballon tombera bien ? Qui surgira dans le petit rectangle ? La réponse est toujours Dolberg.

{READALSO}Hasi se retrouve donc face à un dilemme : il veut un avant-centre capable à la fois de faire le "sale boulot" et de marquer, mais aucun des deux joueurs ne remplit toutes les cases.

Bertaccini, pas vraiment un renard des surfaces

Le nom de la recrue Adriano Bertaccini circule de plus en plus, mais le rapide attaquant ne peut pas porter l’attaque à lui seul, surtout dans un style de jeu dominant. Et on ne peut pas non plus reléguer Dolberg sur le banc : il est tout simplement trop bon, trop clinique, trop décisif.

Pourtant, la relation entre Hasi et Dolberg reste complexe. L’entraîneur semble incapable de toucher son attaquant, ni mentalement ni émotionnellement. Dolberg est un livre fermé, peu communicatif, souvent dans son propre monde. Pour un coach qui mise sur l’esprit d’équipe, l’éthique de travail et la détermination, c’est un profil difficile à gérer.

Une pure classe qui ne bouge pas

La situation se complique davantage puisque Dolberg ne montre aucun signe d’un départ imminent. Bien qu’Anderlecht ne s’oppose pas en coulisses à une vente, le Danois se sent bien à Bruxelles, bénéficie d’un solide contrat, et sa famille est installée. Il ne semble pas pressé de franchir une nouvelle étape dans sa carrière.

En pleine forme, Dolberg reste un attaquant capable de décider des matchs et de faire la différence lors des rendez-vous importants. Mais tant que l’équipe ne parvient pas à atteindre la vision de jeu d’Hasi, ses lacunes sans ballon sont davantage mises en lumière. Dolberg devient alors moins une star qu’un fardeau.

Pour Hasi, le choix reste cornélien : miser sur la pure classe, avec ses compromis, ou privilégier l’intensité au détriment du rendement. C’est sans doute la décision la plus difficile à prendre parmi les attaquants du pays.

Plus de news