Interview Cristophe Diandy se livre : "Je me sens bien et prêt à aider Charleroi"

Cristophe Diandy se livre : "Je me sens bien et prêt à aider Charleroi"

Cristophe Diandy aura rongé son frein pendant plus d'un an avant de reprendre l'entraînement collectif avec Charleroi en janvier dernier. Le Sénégalais a évoqué pour Walfoot son retour sur les pelouses de D1A qui ne saurait tarder ...

La scène date du 3 novembre 2019, 14e journée de Pro League, sur la pelouse de Malines : Cristophe Diandy sort lourdement touché et le verdict est implacable - rupture des ligaments croisés. Un an et quelques mois plus tard, le médian sénégalais est proche d'un retour sur les terrains, lui qui s'entraîne avec le groupe depuis janvier et a déjà disputé plusieurs matchs amicaux. 

Bonjour Cris. Tout d'abord, peux-tu nous dire comment tu te sens ? 

Je me sens vraiment bien, il y a une bonne évolution. J'ai repris les entraînements en janvier et au début, il y avait des réactions au niveau de mon corps, mais là, c'est terminé, tout se passe normalement. J'ai pu disputer quelques matchs amicaux déjà, le dernier était samedi passé face aux U21 du FC Bruges. Je ne suis pas dans le groupe pour ce soir face au Beerschot, mais je me sens bien et prêt. 

Malgré ton expérience, à 30 ans, c'était ta première lourde blessure. Comment as-tu abordé ça ?

C'est vrai, en 10 ans de professionnalisme, c'est ma première grosse blessure. Heureusement, j'ai pu être conseillé par des amis et des proches qui connaissent ça et qui ont pu m'aider, m'accompagner, me conseiller. J'ai suivi toutes les étapes nécessaires, même si mon cas a été délicat car j'ai dû être opéré deux fois. 

D'autant que ton style est basé sur le physique, c'est difficile d'imaginer un Diandy revenir à 75% ! Comment ça se gère ? Y a-t-il de l'appréhension au contact ? 

Oui, c'est clair, j'ai besoin d'y aller à fond. Et on me l'a fait remarquer au début, quand je suis revenu à l'entraînement : je n'osais pas mettre le pied, par appréhension, et c'était normal. Mais depuis, j'ai repris l'habitude. Il suffisait d'oser y aller une fois, deux fois, puis tout redevenait naturel. Sur le plan physique, évidemment, j'ai dû faire un gros travail car quand tu es absent aussi longtemps, tu perds de la masse musculaire. Ca a été dur, mais je le répète, je me sens bien désormais. Je dirais que je suis capable de jouer 75 à 80 minutes. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'en jouer 90 avec les jeunes. 

Tu as l'habitude d'être un pilier du vestiaire. Comment as-tu géré cet éloignement ? 

Au début, il y a eu en effet un certain éloignement, le temps de la revalidation. Mais j'ai eu la chance de pouvoir participer au stage à Capbreton avec le groupe et ça m'a fait beaucoup de bien. Cette saison, j'étais toujours là avec le groupe, dont je suis l'un des derniers vétérans (rires). Je suis là pour les encourager et j'espère bientôt les retrouver sur le terrain car bien sûr, ce n'est pas pareil d'être là à l'entraînement ou d'être là en match. 

Le top 8 serait vraiment l'idéal pour que je puisse retrouver du rythme 

J'imagine que personne n'espère ce top 8 plus que toi ! Tu viens de revenir, et la saison de Charleroi pourrait s'arrêter prématurément ...

Franchement, oui, ce serait bien. Tout d'abord pour le club, bien sûr, mais il ne reste que deux matchs de championnat et si je pouvais grappiller du temps de jeu en PO2, ce serait vraiment l'idéal pour que je retrouve mes sensations petit-à-petit. 

Comment sens-tu le groupe dans ce sprint final ? Il y a eu une série compliquée, certains ont parlé de démotivation ...

Non, vraiment pas. L'ambiance est très bonne à l'entraînement, ça travaille dur. C'est vrai qu'il y a eu des hauts et des bas cette saison mais je sens tout le monde motivé pour aller chercher ces PO2. 

Le déclic, dans le sens négatif du terme, tu le placerais à l'élimination européenne ? 

Oui, c'était terrible. L'ambiance après le match dans le vestiaire, c'était comme si quelqu'un était décédé, c'était très lourd. Le coach a tenté de remotiver tout le monde, mais c'est vraiment difficile et ça n'a pas suffi. Après, Charleroi a encore eu quelques bonnes séries par la suite, mais c'est vrai que cette élimination a été un coup dur. 

Tu fais partie des derniers mohicans dans un vestiaire qui bougeait très peu avant ... 

C'est vrai, Charleroi avait cette image de club où les choses étaient stables et ça a été moins le cas cette saison avec pas mal de transferts. Ca a été compliqué pour certains et pourtant, ce sont vraiment de bons joueurs. Mais ça a peut-être été difficile pour certains de directement rentrer dans cet "esprit Charleroi" ; par après, quand la confiance n'est pas là, tu as du mal à sortir du lot ... Je suis sûr que les nouveaux venus peuvent encore apporter beaucoup au club.

Peut-on vraiment arriver à Charleroi et en comprendre l'esprit dans un Mambourg vide ? Le Sporting est certainement l'un des clubs ayant le plus souffert de cette situation ... 

Oui, vraiment, sans la T4 qui nous pousse, Charleroi n'est pas vraiment Charleroi. Je ne dis pas que tout aurait été différent avec le public, mais il y a certains matchs que nous aurions gagné si les supporters avaient été là. On espère les retrouver au plus vite. 

Est-ce que tu as pu sentir le soutien des supporters malgré le Covid-19 ? 

Ils m'ont manqué, évidemment, mais j'ai eu la chance de pouvoir tout de même assister à un match lorsqu'ils ont pu faire leur retour et ils ont scandé mon nom. Ca m'a fait énormément plaisir. Comme je l'ai dit, on attend qu'une chose, c'est les revoir au stade ... 

Cela dit, le Covid t'a permis de te focaliser à 100% sur ta revalidation ...

Oui, même si le Covid est évidemment quelque chose de terrible, j'ai pu en tirer du positif car j'ai manqué moins de matchs que prévu. L'objectif était de faire une revalidation idéale et d'être de retour pour la reprise, malheureusement ça n'aura pas été le cas ; mais au-delà du sportif, j'ai pu retrouver des amis et de la famille durant cette période et c'était très important. 

Enfin, tu arrives en fin de contrat, mais Charleroi avait déjà fait un très beau geste en te prolongeant. Tu as déjà discuté avec le club ?

Non, il y a la pression de la fin de saison, ce n'est pas le moment. La prolongation de contrat l'été dernier était une très belle preuve de confiance, une récompense pour ce que j'avais amené au club. Maintenant, j'espère obtenir du temps de jeu et retrouver du rythme, puis on verra bien. Je ne m'en fais pas, je suis focalisé sur mon retour en forme et la fin de saison. 

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