Charleroi : et maintenant, on fait quoi ?

Charleroi : et maintenant, on fait quoi ?
Photo: © photonews

Le club arrive dans une phase clé de son développement.

Le changement de discours de Mehdi Bayat depuis quelques saisons pour faire baisser la pression n'y change rien. Chaque année, la Coupe de Belgique continue à représenter un rendez-vous important de la saison de Charleroi. Et chaque année, elle tourne à la désillusion. Sauf que cette fois, les résultats en championnat ne sont plus là pour compenser. Pire, si le top 8 est encore en ligne de mire (l'écart avec Westerlo est de quatre points), la mauvaise passe actuelle symbolisée par la douzième place au classement emmène les Zèbres tout droit vers la colonne de droite. 

Pour une partie grandissante du Mambourg, cela ne passe plus. Après la défaite contre Seraing, le retour à Charleroi a d'ailleurs été chahuté pour les joueurs et le staff. Au centre du ras-le-bol, Mehdi Bayat et sa gestion jugée trop tounée vers l'aspect financier. Appelé à changer ses habitudes, à ne plus déforcer l'équipe, Bayat peut pourtant se targuer d'un des bilans financiers les plus sains du championnat.

Il pourrait également rétorquer que cette politique sportive n'est pas incompatible avec les résultats : les diffrents cycles marqués par des joueurs arrivés contre une bouchée de pain et revendu à meilleur prix comme Nurio Fortuna, Victor Oshimen  ou Shamar Nicholson se sont vite érigés en exemple de bonne gouvernance pour un football belge fragile économoiquement et obligé de monétiser ses meilleurs éléments. 

Sauf que quand les "pioches" que sont Benbouali ou Hosseinzadeh peinent à s'imposer et que les résultats ne suivent pas, c'est toute une méthode de travail qui est remise en question.  Mehdi Bayat aura beau rétorquer que les attentes sont biaisées par l'avance prise son fameux plan 3-6-9, le licenciement d'Edward Still montre que le club n'est pas là où il voudrait être. 

Preuve que les habitudes ont déjà commencer à changer. Avant cela, en dix ans de règne, jamais la nouvelle direction ne s'était séparée d'un entraîneur en cours de saison. La question qui se pose maintenant est de savoir si le club peut se permettre de continuer à agir comme par le passé. Jusqu'ici, de Yannick Ferrera à Edward Still en passant par Felice Mazzu et Karim Belhocine, aucun entraîneur nommé ne possédait d'expérience en tant que T1 en première division. La direction suivra-t-elle a nouveau ce chemin ou privilégiera-t-elle un coach avec plus de certitudes ?

Un nouveau stade à remplir

C'est que le plan 3-6-9 a entretemps laissé sa place au plan "Horizon 2024" en référence au timing prévu pour la construction du nouveau stade. Une perspective qui cristallise de plus en plus le besoin de retrouver une dynamique positive. La nouvelle enceinte sera dotée de 20 000 places avec comme but avouer de faire évoluer le club, notamment en termes de revenus. Mais avec le fossé grandissant qui se creuse entre le club et son public, il ne faudrait pas courir le risque que les tribunes du nouveau stade soient clairsemées. Cela sonnerait alors comme un certain aveu d'échec. 

Cela encouragera-t-il Mehdi Bayat à revoir sa copie et à consentir des efforts fianciers lors des prochains mercatos plutôt que de séparer des éléments les plus bankables du noyau que sont Adem Zorgane ou Ken Nkuba ? Pas sûr pour autant. Dans sa description du plan "Horizon 2024", Charleroi reprend volontairement l'exemple de Gand qui a passé un cap depuis l'inauguration de la Ghelamco Arena en 2013. Si le titre s'en est suivi à peine deux ans plus tard, il ne faut pas oublier les premiers mois dans la nouvelle enceinte avec une absence de top 6 et des dirigeants qui assumaient privilégier investir dans le stade plutôt que dans le renforcement de l'équipe dans un premier temps. 

L'inauguration de la ZerbrArena a beau se rapprocher, beaucoup de choses peuvent encore se passer. Les prochains mois seront cruciaux pour Charleroi dans sa volonté de croissance. À commencer par le choix du prochain entraîneur.

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