Comment avoir bonne presse ?

Olivier Baute
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Comment avoir bonne presse ?
Photo: © SC

Serge Gehoulet, ancien membre du staff technique du Sporting de Charleroi et ancien entraineur de l'AS Eupen, partage son vécu et ses expériences du coaching. Chaque semaine, il vous fera découvrir un aspect de cette corporation.

Entraineurs et journalistes ont tout intérêt à collaborer et à développer un respect mutuel !

Notre but ne consiste nullement…à proposer ci-dessous un vade mecum à l’usage des entraineurs de tous les niveaux, modestie oblige. Toutefois, à l’ère de la communication, une réflexion sans prétention aucune pourrait en intéresser plus d’un. D’ores et déjà, elle sera subjective. Une précision dont il faudra tenir compte tout au long de ces lignes. Ainsi, sur base d’une expérience qui vaut ce qu’elle vaut, plongeons- nous un instant sur les rapports que nouent l’entraineur et le journaliste.


Que ce soit en 1ère division ou en 4ème provinciale, ces deux énergumènes devront collaborer un jour ou l’autre. Que ce soit après une défaite ou après un succès tonitruant (en tenant du timing de l’un et de l’autre), l’un passera plus que probablement un petit coup de fil à l’autre. L’initiative de la démarche peut varier suivant l’échelon où milite le club ou suivant des accords pris entre les deux.

Pour les entraineurs de l’élite, souvent,  il ne s’agira que de quelques minutes de plus perdues (?) pour satisfaire les plumitifs assidus (et leurs lecteurs) à la recherche d’un scoop de dernière minute. Pour les autres, ces instants constitueront une vitrine de choix pour assurer la publicité de leur club et leurs protégés. Il n’y a pas de secret, le milieu du ballon rond et de la presse dépendent l’un de l’autre. Certains ne s’en rendent compte que trop rarement. Il n’y a pas davantage de secrets, l’art de la communication ne s’inscrit pas d’emblée sur la carte génétique du coach. Un élément que la presse, en général, néglige souvent, admettons-le. Quoi qu’il en soit, avoir bonne presse, c’est avant tout une question de respect mutuel. 

Un petit tuyau : le plumitif, le reporter radio ou TV, ne s’acharneront jamais sur un entraineur disponible, aimable bref… civil comme dirait l’autre.


Mais au fait, qu’attend le journaliste d’un coach ?

Des informations, une tonne d’informations ! Mais surtout, un accès raisonnable… à cette information. La langue de bois, la loi du silence, les portes closes ne serviront jamais les intérêts des clubs. Que du contraire ! Bien entendu, tout ne peut pas se dire. Dans ce contexte, au journaliste de se dépêtrer dans sa toile d’informateurs pour récolter les détails croustillants qui se traduiront par des gros titres sensationnels dans l’édition du lendemain ! Un peu de sérieux ! Au quotidien, ces facilités apportées par l’entraineur  ne devraient pas lui engendrer de tracas insurmontables. Au pire, il répondra dix fois à la même question. Mais, au mieux, il entretiendra de bonnes relations avec le journaliste qui lui rendra bien, un jour ou l’autre…

Concrètement, ce que recherchent les gens de presse dans ce secteur ne débordera pas des compositions d’équipe, des nouvelles de l’infirmerie, des éventuelles prolongations ou ruptures de contrat. Le tout agrémenté par les petites anecdotes qui rythment la vie du club et que le lecteur assidu  adore à un point qu’il est même impensable d’imaginer. « L’ongle incarné de X s’est de nouveau infecté », une info dont les supporters parleront des heures autour d’une chope, au bureau ou autour de leur site internet préféré.

En réalité, une seule philosophie conditionnera les relations entraineur-journaliste : celle de la confiance absolue.  Le journaliste le sait. La moindre trahison, aussi futile soit-elle, lui coupera définitivement les vivres, au propre comme au figuré.

Il faut éviter une relation tendue entre les deux ; il appartient au journaliste de retranscrire de la manière la plus authentique les propos du coach et il appartient à celui-ci d’assumer l’entière responsabilité des propos tenus. Dans ce cas de figure, l’entretien sera des plus courtois et l’entraineur ne sera jamais sur la défensive. La relation sera WIN-WIN.

Il  est à souligner que les clubs ont compris l’importance d’une communication optimale  et des effets bénéfiques engendrés; de ce fait on voit apparaitre dans l’organigramme des clubs de D1 de plus en plus des conseillers en communication.

Belle initiative de l’école des entraineurs de l’URBSFA qui a dispensé des cours de communication à plusieurs entraineurs de notre D1 sur le rôle de la presse, comment l’appréhender, comment « décoder » le type de journaliste qui vous interroge….. Pour les entraineurs non formés , pour bien communiquer, il suffit généralement de peu de choses pour les déstabiliser dans une interview.

Quant au coach, il devra vivre avec la crainte de voir son nom lié  à toutes les sauces si, par malheur, il tombe sur un rancunier doublé d’un susceptible (espèce de plumitif qui existe !). L’idéal ? Trouver le juste équilibre. Et nous en revenons…. Ce que nous disions plus haut.  Une simple question d’éducation et de savoir-vivre. Pour vivre dans le meilleur des mondes.

Mon sentiment est, quoi qu’il arrive, les bonnes relations entre la presse et les entraineurs  à un haut niveau ne dépendront elles aussi finalement que d’un seul paramètre : celui de la réussite.

Source : Yves Bouchard/Serge Gehoulet


Sportez - vous bien ! A la semaine prochaine…


A méditer : «Nous sommes tous interdépendants, c’est notre attitude envers les gens qui déterminera leur attitude envers nous, il est impossible de réussir seul ».

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