La décennie historique des Diables, épisode 11 : Belgique-Japon, de l'enfer au paradis

La décennie historique des Diables, épisode 11 : Belgique-Japon, de l'enfer au paradis

En cette période d'abstinence footballistique, Walfoot a décidé de revenir sur la dernière décennie des Diables Rouges. De l'enfer aux portes du paradis, les Diables nous ont fait vibrer durant les dix dernières années. Retour sur ces matchs qui leur ont permis de rentrer dans l'histoire du football belge.

Tout n'a tenu qu'à un geste d'Adnan Januzaj : une frappe enroulée à Kaliningrad, sur les bords de la Baltique, nous envoyait sur le Don, puis au Tatarstan. Un but nous faisait traverser la gigantesque Russie de long en large, plutôt que de nous laisser disputer le huitième de finale à Moscou où les Diables étaient basés. Pour nous autres, journalistes, c'était également la perspective de dizaines d'heures de train ; un plaisir sur le plan humain, mais pas de quoi envisager le moindre repos dans les jours qui suivront.

Rostov-sur-le-Don accueillait donc une Belgique qui avait roulé sur sa poule : après avoir calé brièvement face au Panama, les vannes de buts étaient ouvertes - 3-0, 5-2 ... et cette victoire si peu anecdotique lors du "match des équipes B" face à l'Angleterre. En face, le brave Japon, respecté, mais jamais vraiment craint, et derrière lui ce fameux Brésil et l'hypothèse folle de laver l'affront de 2002. Est-ce à dire que le supporter belge a regardé au-delà du Japon, s'est cru en quarts un peu vite ? Très certainement. 

Des larmes aux larmes 

À la mi-temps, on se dit que si ce Japon est vaillant, tout semble entre nos mains, même si Courtois en relâche justement un ballon juste avant la pause, même si nos joueurs manquent de précision, même si on sait que cet adversaire est dangereux. Puis vient ce début de seconde période absolument catastrophique : incapables de trouver la faille en contrôlant le jeu, nos Diables sont pris à leur propre piège - le contre.

Haraguchi fait 0-1 à la 48e ; Hazard, dans ce qu'on croit être un signe, touche le poteau sur la phase suivante. Le coup de massue arrive à la 52e via Takachi Inui, qui trompe une défense terriblement passive : c'est 0-2 et le spectre d'une désillusion bien plus grande que celle de l'Euro 2016 plane. On se regarde en tribune de presse, abasourdis : ça y est ? C'est donc dans cette Rostov Arena que s'arrête le rêve ? Déjà, pense-t-on ... 

La suite doit-elle encore être racontée ? Doit-on rappeler ce but loufoque de Jan Vertonghen, cet assist sublime d'un Eden Hazard encore et toujours maître à jouer de l'équipe pour la tête d'un Marouane Fellaini toujours là pour nous sortir des pires mauvais pas ? Et ces images entrées dans la légende, ce contre fulgurant à montrer dans toutes les écoles conclu par Nacer Chadli et commenté d'un instantanément mythique Je l'ai dit, bordel signé Philippe Albert et dont on rira longtemps - on en rit encore en l'écrivant ... 

La classe japonaise 

Ne nous en cachons pas : ce 2 juillet 2018, la Belgique est passée par le chas de l'aiguille. Meilleure équipe sur le terrain, elle a bien failli subir le plus grand fiasco de son histoire, bien plus terrible que le 8e de finale de 2002, que le quart de finale de 2016. Séduisante en poules, elle arrive en 8es pointée comme la plus belle équipe du tournoi, l'un des favoris à la victoire finale : elle a failli voir sa génération dorée prendre la porte sans gloire. De ce moment potentiellement terrible, elle a fait un moment référence - et ce n'est pas un mince mérite. 

Ce qui n'est pas un mince mérite, c'est également l'attitude japonaise après la rencontre : pas de ressentiment, de colère, mais un respect toujours présent - notamment dans le chef des journalistes qui ont tenu à ... serrer la main à leurs homologues après la rencontre. Une démonstration de classe. Sur le terrain, cependant, la naïveté de Samouraïs qui avaient tout en mains pour aller défier le Brésil reste incompréhensible ; heureusement pour nous, elle nous envoie à Kazan pour, peut-être, le plus grand moment de l'histoire du football belge ... 

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