Billet d'humeur Malheur à celui qui se blessera...

Malheur à celui qui se blessera...

A moins de deux semaines du début d'une Coupe du monde décidément pas comme les autres, les sélections nationales tremblent à l'idée de voir leurs stars se blesser dans un sprint final inédit et anormal.

La Coupe du monde est sur toutes les lèvres. La compétition reine du football débute dans 11 petits jours et les fans invéterés - il faut bien l'être pour la suivre, en dépit de toutes les controverses et sources de dégoût qu'elle génère - de ce sport n'attendent plus qu'une chose : vibrer devant les exploits de leur nation et de leurs joueurs favoris. 

Si le choix de l'organiser au Qatar ne trouvera de toute manière ni dénouement ni ressentiment totalement heureux, celui de l'organiser en hiver vient ajouter une nouvelle ombre à un tableau déjà bien noirci. Au milieu d'une saison à rallonge, où les équipes n'ont de cesse d'aussi allonger leur effectif afin de réunir les meilleures forces pour maximiser leurs chances de résultats dans le plus de compétitions possibles, les joueurs ont désormais une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Une blessure à ce moment de la saison signifierait une absence à la Coupe du monde, étape rêvée et ultime dans la carrière de tout footballeur professionnel, accomplissement majeur dont ils rêvent depuis leurs premiers contacts avec un ballon rond. 

Le foot se tire une balle dans le pied

Il fallait, au final, s'y attendre. Comment pouvait-on imaginer que la tenue d'un tel tournoi, stoppant toute activité professionnelle dans les championnats nationaux et européens, n'allait pas avoir de conséquence négative sur des organismes mis à rude épreuve depuis déjà 5 mois pour certains (nous rappellons que la Pro League a, par exemple, repris fin juillet) ?

Cette conséquence, elle vient aussi du nombre exponentiel de matchs auquel nous assistons depuis plusieurs années. Que ce soit la tenue de la Ligue des nations, de la Conference League,... D'ailleurs, une étude publiée en ce mois de septembre avait prouvé que les blessures au sein du football européen avait connu une hausse de 20 % lors de la saison 2021/2022. Même si les techniques, les progrés dans le domaine de la santé et des performances physiques permettent tant de définir des schémas de récupération pointus que de prévoir la survenance de blessures, l'être humain ne sera jamais une machine. 

De là à affirmer que les joueurs sont de plus en plus déshumanisés au point de devenir de simples machines de performances et de notre divertissement - quitte à ce que cela devienne indigeste, il faut bien le reconnaître -, il n'y a qu'un pas. En tout cas, en organisant un Mondial en hiver, on ne tient ni compte des besoins des clubs, ni des aléas d'une saison. 

Bref, tout le monde se retrouve dans le même bateau. Et il est clair que les organismes auraient été encore plus fatigués en fin de saison sportive. Il y avait-il vraiment un bon moment pour organiser ce Mondial ? Pas vraiment. Les exemples de grands joueurs ayant manqué la Coupe du monde dans son format "traditionnel" suite à des blessures font légion, bien évidemment. 

Mais cela rend-il service à ce sport ? Assurément pas. En attendant, le Sénégal devra faire sans Mané, la France sans Pogba et Kanté, l'Argentine sans Di Maria, l'Angleterre sans James... Et ça, c'est purement et simplement dommage. 

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