Francis Amuzu, l'éternel espoir : un transfert à l'image d'une carrière qui n'a jamais décollé
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Cette fois, c'est la bonne : Francis Amuzu va quitter le RSC Anderlecht. Un départ par la petite porte, direction le Brésil : assez représentatif des promesses non-tenues par un joueur aussi moqué qu'apprécié.
C'était devenu un marronnier, presque un running gag chaque été : c'était à quel média sortirait le premier un article tournant autour du thème "Et si c'était enfin la saison de Francis Amuzu ?". Chacun jurait toujours, mais un peu tard, qu'on ne l'y reprendrait plus, quand Ciske, qu'on aimait tous bien au fond de nous, se blessait à nouveau pour une durée indéterminée après quelques bons matchs, ou ratait quatre centres d'affilée.
Les débuts d'Amuzu datent déjà de 2017, sous Hein Vanhaezebrouck : à peu près en même temps que Yari Verschaeren, le Lotto Park découvrait cet ailier supersonique, qui multipliait les efforts sur son flanc mais faisait aussi montre d'une sacrée maladresse dans le dernier geste. À l'époque, on le lui pardonnait volontiers.
Amuzu n'a jamais corrigé ses défauts
Huit (!) ans plus tard, on ne compte plus le nombre de fois où on pensait enfin qu'Amuzu avait corrigé ses défauts. Accélérations la tête dans le guidon suivies de la mauvaise décision, centres ratés, frappes dévissées : après des périodes de mieux, les mêmes problèmes refaisaient surface.
Car les blessures ne suffisent pas à expliquer sa progression très lente, trop lente : si Francis Amuzu n'est pas devenu un Jérémy Doku ou un Julien Duranville, c'est tout simplement parce qu'il n'en avait pas le génie, et on a fini par le comprendre. Cela ne l'a pas empêché de procurer des émotions brutes au public, en 251 matchs et (seulement) 28 buts.
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Sa meilleure saison en Mauve & Blanc, elle date de 2021-2022 : 46 matchs, pas de blessures, 10 buts, 5 passes décisives. On plaide coupable d'avoir à plusieurs reprises écrit, cette saison-là, que "l'Amuzu nouveau" était peut-être arrivé. Quand l'OGC Nice frappe à la porte du RSCA en offrant environ 10 millions d'euros, cependant, ça paraît évident : il faut en profiter, au vu de l'irrégularité et du physique hésitant de Ciske. On connaît la suite : Felice Mazzù insiste pour garder le joueur, le deal ne se fait pas.
Partir au bon moment
Brian Riemer s'en réjouira, car la saison suivante est également très bonne : 50 matchs, 12 passes décisives - son meilleur total. Les défauts sont toujours là, et on a cette fois compris qu'un gros transfert ne viendrait plus, mais quitte à garder au bercail une version d'Amuzu, autant que ce soit celle-là.
Cette saison, la concurrence est forte au poste d'Amuzu, les performances moins bonnes, le contrat arrivait à son terme en juin prochain. La lassitude s'installait, chez toutes les parties : ce départ pour le Gremio, même s'il ne rapporte qu'un peu plus d'un million au RSCA, est probablement la meilleure chose qui pouvait arriver. Francis Amuzu, qui a déjà été hué par le Lotto Park, sera parti sur un tifo en son hommage : on ne l'aurait pas parié, mais on est content pour lui.