Le duo Renard-Hasi plus que jamais sous pression à Anderlecht

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L'organigramme du RSC Anderlecht est une interminable partie de chaises musicales, mêlée d'un peu de Stratego. Et maintenant que le trio Coucke-Bornauw-Verschueren a repris la main, le duo Hasi-Renard risque d'avoir la chaise glissante.

Wouter Vandenhaute parti, Marc Coucke a pleinement repris la main au Sporting d'Anderlecht : longtemps placé en retrait au profit du président (exécutif ou non-exécutif, cela n'a jamais fait qu'une différence théorique), le propriétaire du RSCA est de retour aux manettes.

Mais Coucke ne compte pas y rester longtemps : chat échaudé craint l'eau froide, et le milliardaire s'est bien brûlé lors des premières années de son mandat. Rester dans la ligne de visée des supporters ? Pas question. Kenneth Bornauw sera désormais l'homme fort, et le CEO, du RSC Anderlecht. 

Un retour qui ouvre un autre regard sur le départ de Bornauw il n'y a pas si longtemps (c'était en...juin dernier) : on savait que c'était en raison de tensions avec Vandenhaute, mais voir Bornauw revenir aussi vite après la mise à l'écart de l'ex-président est tout de même fort. 

Olivier Renard a-t-il perdu ses principaux soutiens ?

Quelles décisions, à l'époque, ont pu forcer Kenneth Bornauw à s'en aller ? On pourrait en placer beaucoup dans la balance, mais les choix de Vandenhaute ont posé question. Se séparer de David Hubert avant les PO1, conserver Besnik Hasi à leur terme... désigner Olivier Renard comme directeur sportif ? Difficile à dire, car Bornauw était CEO non-sportif, mais il avait bien sûr ses opinions.

{READALSO}Alors que Michael Verschueren se rapproche lui aussi d'un retour, Olivier Renard doit bien sentir que mathématiquement, le prochain à perdre sa place dans cette partie de chaises musicales permanentes, c'est lui. Et c'est là toute la magie de ce tour de passe-passe : les supporters ont la mémoire courte. Coucke a longtemps été vu comme l'instigateur de tous les maux anderlechtois : il est le sauveur parce qu'il "débarrasse" Anderlecht de Vandenhaute.

Michael Verschueren était clairement loin d'être le directeur sportif que son père Mister Michel était, et les supporters n'étaient pas mécontents de son départ en 2020 ; mais maintenant qu'il revient, il est une injection bienvenue d'ADN anderlechtois. Certes, il revient comme président, mais on l'a vu avec Wouter Vandenhaute : la tentation est grande de mettre son nez dans les affaires du directeur sportif. 

Renard, qui a ses principes, peut-il tenir longtemps sous la double houlette de Bornauw, qui était son "homologue" il n'y a pas si longtemps dans l'organigramme, et de Verschueren ? Peut-il compter sur un soutien inconditionnel de Marc Coucke ? Poser la question, c'est y répondre. Son mercato, sauvé par la vente proprement miraculeuse de Simic (et il se dit en interne que c'est Tim Borguet qui a réalisé ce coup de maître), n'a pas amené pleine et entière satisfaction. 

Oui, mais voilà : se séparer d'un directeur sportif et d'un coach (car le sort de Besnik Hasi paraît quasi-inextricablement lié à celui de Renard) qui... gagnent, ce serait incompréhensible, même dans cet Anderlecht imprévisible. Les supporters ont fini par, bon gré mal gré, se ranger derrière Hasi, qui a l'ADN du club et engrange des résultats en championnat. Il faudra cependant que le duo Renard-Hasi ait les épaules solides et, surtout, ne trébuche pas... car lors d'une partie de chaises musicales, cela revient immédiatement à perdre sa place quand la musique s'arrête. 

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