Interview Ancien grand talent d'Anderlecht, il revit à la RAAL : "Je n'aimais plus le football, je le faisais pour l'argent"

Ancien grand talent d'Anderlecht, il revit à la RAAL : "Je n'aimais plus le football, je le faisais pour l'argent"
Photo: © photonews

Le nom le plus connu des supporters d'Anderlecht du côté de la RAAL sera peut-être bien celui de Jorn Vancamp. Formé à Neerpede, l'attaquant des Loups revit après avoir été au fond du trou. Entretien...

Jorn Vancamp (25 ans) n'imaginait pas sa carrière comme ça. En 2016, le jeune buteur formé à Neerpede fait ses débuts pour l'équipe A... mais ne disputera au final que deux petits matchs sous le maillot Mauve. S'il s'était lancé au Beerschot, Vancamp a ensuite disparu des radars, victime d'une très grave blessure.

Après avoir tenté de se relancer en... Finlande, où nous l'avions interviewé en février 2022, Vancamp était revenu en Belgique du côté des jeunes d'OHL. Mais c'est à la RAAL, où il a retrouvé Nicolas Frutos, qu'il revit. Nous avons à nouveau pu discuter avec l'ancien attaquant du RSCA, qui retrouvera son club formateur ce mardi...

Jorn, 7 buts en 10 matchs de Nationale 1 : on peut dire que ça se passe bien...

Oui, et 3 passes décisives. Ca rentre facilement cette saison (rires).

On a bien une petite idée, mais comment la RAAL est-elle venue te chercher ? 

Je ne vais pas mentir : bien sûr, Nico (Frutos, ndr) a joué un grand rôle là-dedans. Nous avions un très bon contact à l'époque à Anderlecht chez les Espoirs et plus tard, quand il était adjoint en équipe A sous René Weiler.

Immédiatement après qu'il soit devenu directeur technique de La Louvière, il m'a contacté.  J'ai visité les installations et le complexe hyper moderne du club et mon choix a été vite fait. 

Et tu as retrouvé le sourire ! Quand nous avions discuté il y a 2 ans, ce n'était pas vraiment le cas...

(il hoche la tête). J'en avais marre du football, pour être honnête. J'en avais assez de ces gens qui vous poignardaient dans le dos. Mais l'année passée, Louvain est venu me chercher, et j'ai pu m'y relancer. J'ai joué une bonne seconde partie de saison, et j'ai repris du plaisir. Il y avait ensuite pas mal d'intérêt, dont celui de La Louvière.

Vancamp Jorn
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Tu passes donc des Espoirs d'OHL à une place de titulaire chez un club très ambitieux...

Nico m'avait juré que je ne devais pas forcément être immédiatement titulaire, que je pouvais calmement prendre mes marques. Mais la préparation s'est très bien passée, j'ai rapidement marqué des buts, et j'ai donc enchaîné. Je suis prêt à continuer sur cette lancée, ça se passe super bien.

Je me levais contre mon gré, je m'entraînais contre mon gré...

Mais je me prépare aussi à jouer en D1B (la RAAL est première et vise la montée, nda). Ce sera un tout autre niveau, ça demande un physique au top. Mais d'abord, soyons champions !

L'envie est revenue ? 

Oui ! Ca aussi, ça avait totalement disparu. Ca avait commencé à Eindhoven, où ils m'ont complètement laissé tomber, pour ainsi dire. J'ai 25 ans mais j'ai l'impression d'en avoir vécu 50. Les dernières trois ou quatre années n'étaient vraiment pas belles. Je me levais contre mon gré, j'allais au club contre mon gré, je m'entraînais contre mon gré.

Le football était devenu un travail, et je n'ai jamais aimé travailler ! Pour être honnête, je suis resté dans le foot uniquement pour l'argent. 

Peux-tu nous expliquer concrètement ce qui s'est passé ? 

À Eindhoven, j'ai été pris en charge de manière tout sauf professionnelle quand j'étais blessé. Mon contrat au Beerschot a ensuite été résilié, ce qui a été un coup très dur pour moi. Partout où j'avais été, on m'avait manqué de respect. Puis, à Ilves, en Finlande, je restais dans ma chambre à manger en jouant à la PlayStation. 

Vancamp Jorn
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Je m'entraînais à peine, encore à cause de blessures. J'étais professionnel, mais je ne méritais pas de l'être. Et je n'avais pas la sensation de l'être. J'étais vraiment au fond du trou. J'ai fait appel à l'aide de psychologues, qui m'ont aidé. Et mes parents, ma petite amie, qui ne m'ont jamais abandonné. 

Tu as l'air d'être une autre personne, désormais.

Oui, ça va de soi. Quand je ne me sentais pas bien, je ne me comportais pas comme un professionnel non plus. Aujourd'hui, je m'amuse tellement que je n'ai même plus vraiment d'efforts à faire. Nico Frutos m'aide aussi beaucoup. Il a même mis en place un régime spécial pour moi, il me donne des conseils. Je veux me comporter de manière plus professionnelle désormais.

Un professionnel qui rejouera bientôt en D1A? 

C'est trop tôt pour en parler. Je ne me projette pas si loin... Je veux m'investir dans ce projet et passer le cap de la Challenger Pro League. Ensuite, on verra bien, mais pour l'instant, c'est l'environnement parfait pour moi. 

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