La présence des équipes U23 en Challenger Pro League suscite la controverse : plusieurs clubs saisissent la justice

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La fin juillet marquera le début de la saison de football en Belgique. Deux semaines plus tard, le 8 août, la Challenger Pro League reprendra. Pourtant, aucun calendrier officiel n'a encore été publié, et le débat semble loin d'être clos.

Le maintien garanti de certaines équipes U23 en Challenger Pro League ne fait pas l’unanimité au sein du football belge. Plusieurs clubs professionnels s’insurgent contre ce qu’ils considèrent comme une concurrence déloyale.

Des décisions floues et contestées

Le flou persiste autour du sort du Jong Genk : relégué ou non en fin de saison ? L’incertitude alimente un climat de mécontentement. De nombreux clubs de Challenger Pro League contestent l'idée qu’une équipe U23 puisse rester en deuxième division, indépendamment de ses résultats sportifs. Même l’Union SG, dont l’équipe espoirs n’évolue pas encore en Challenger Pro League, dénonce une inégalité de traitement.

En février dernier, une décision semblait pourtant arrêtée : à partir de 2026, le football professionnel belge devait revenir à un format à 18 clubs. Mais cette réforme est aujourd’hui remise en question, freinée notamment par une opposition marquée en Wallonie.

Cette refonte ne touche pas uniquement l’élite. L’ancrage d’au moins quatre équipes U23 en Challenger Pro League bouleverse également les divisions inférieures, où de nouveaux quotas pour les équipes de jeunes sont imposés.

L’affaire portée devant l’Autorité belge de la Concurrence

{READALSO}Face à ce qu’ils perçoivent comme une atteinte à l’équité, plusieurs clubs ont décidé d’agir. L’Union a saisi l’Autorité belge de la Concurrence (ABC), tout comme les Francs Borains, Seraing et Lokeren-Temse, qui ont également engagé des poursuites judiciaires contre le fameux « quota U23 ».

Hans Van Duysen, président de Lokeren, ne mâche pas ses mots : « Cette réforme est une honte pour le football belge. » Les Francs Borains ont eux aussi exprimé leur désaccord dans un communiqué publié sur leur site officiel.

« Seraing, Lokeren-Temse et Francs Borains ont porté l’affaire en justice. Les trois clubs estiment que les nouvelles règles adoptées par le Conseil supérieur de l’URBSFA le 16 juin 2025, qui imposent un quota pour les clubs U23 en D1B, créent une distorsion de concurrence contraire aux législations belge et européenne. » Une demande de mesures provisoires devrait être déposée dès que l’ABC confirmera l’ouverture d’une enquête.

Une violation de l’équité sportive ?

Le président des Francs Borains, Georges-Louis Bouchez, va plus loin encore. « Le fait que des équipes U23 soient assurées de leur place en D1B, peu importe leur classement, constitue une violation flagrante de l’équité sportive. Ces équipes pourraient en théorie ‘choisir’ leurs matchs sans crainte de sanction. »

Selon lui, le championnat risquerait de devenir une compétition semi-fermée, où les règles ne s’appliqueraient pas de manière égale à tous. « C’est une atteinte directe au principe de concurrence », conclut-il.

Une saison sous tension

L’Union SG a choisi de mener une procédure distincte, augmentant ainsi la pression sur les instances. Pieter Nieuwenhuis, l’un des architectes du format actuel à play-offs, estime que les recours ont de bonnes chances d’aboutir.

Reste à savoir si la saison prochaine de Challenger Pro League devra être reportée, ce qu’il adviendra de Jong Genk, et si une refonte structurelle de la compétition s’imposera. En attendant, certains redoutent déjà de devoir prolonger le format des play-offs jusqu’en 2027… Une complexité typiquement belge ?

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