Anderlecht n'a qu'un mot à la bouche durant cette présaison : Hasi tape sur le bon clou, mais il y a d'autres chantiers
Mentalité, intensité, mentalité, intensité : Besnik Hasi ne fait pas mystère de ce qui doit absolument évoluer au RSC Anderlecht en vue de la saison prochaine. Mais il va aussi falloir parler football.
Olivier Renard a encore tapé, dans son long entretien d'avant-saison accordé à nos confrères, sur le clou que Besnik Hasi martèle désormais depuis des semaines : c'est la mentalité, répète-t-il, qui posait problème la saison passée. Depuis son arrivée au RSC Anderlecht, le directeur sportif des Mauves a été par moments choqué, assure-t-il, par la mentalité défaillante de ses joueurs.
On ne peut que partager son constat, qui ne date pas d'hier, ni même d'avant-hier. Vincent Kompany s'en était déjà mordu les doigts jusqu'au sang : les jeunes qui sortent de Neerpede ont une personnalité effacée, quasi-transparente - et cela n'arrange rien qu'Anderlecht, depuis plusieurs années, se soit séparé des "kets" à la personnalité la plus forte (on pense bien sûr à Stassin et Sadiki, mais aussi avant eux à Saelemaekers).
Debast, Verschaeren, Stroeykens, Degreef, Sardella, Angulo, Kana, Maamar (moins Leoni, il est vrai) : ces dernières années, les jeunes sortis de Neerpede ont une attitude de gendre idéal, et c'est un problème qui doit aussi se régler à la source - au centre de formation - et pas juste en criant un peu plus fort une fois que ces gamins arrivent en équipe A.
Mais Renard pointe aussi un gros problème : chez les cadres aussi, la mentalité était défaillante. C'est vrai, et dans certains cas étonnant - on pense à Mats Rits, qui se cachait un peu la saison passée, ou à Thorgan Hazard qu'on aurait parfois aimé voir plus mordant mais a d'abord dû chercher sa forme à titre individuel. Sans parler du fait que certains que Renard, peut-être, voyait comme des leaders n'en ont été nulle part dans leur carrière (Dendoncker, Dolberg) et que c'est les utiliser à contre-emploi que de leur demander cela.
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Hasi va devoir parler football, et en proposer
Mais en réalité, le problème, on l'a mentionné : tout part de la forme - du football. Peut-on attendre d'un Rits, loin d'être bon la saison passée, qu'il ait de la crédibilité s'il tapait du poing sur la table ? Que dire de Foket ? Qui l'aurait écouté ? Les "cadres" n'étaient pas dans leur football. Si Enric Llansana a immédiatement fait forte impression, ce n'est pas juste parce qu'il a mis des taquets : c'est parce qu'il sait jouer au foot.
C'est l'une des autres phrases d'Olivier Renard qui nous met en alerte : selon lui, à part devant Bruges, Anderlecht n'avait "pas à rougir" de la qualité de son groupe. C'est la mentalité qui a en bonne partie tenu le RSCA éloigné de l'Union et de Genk, à l'en croire. Est-ce la mentalité seule qui a fait défaut quand l'Union et Genk faisaient véritablement ce qu'ils voulaient face aux Mauves ? Non : la qualité, elle aussi, manquait.
Hasi peut crier aussi fort qu'il le souhaite : certains joueurs d'Anderlecht étaient beaucoup moins forts que ceux de la concurrence, et même en se donnant à fond, l'écart aurait demeuré. Bref : il va falloir parler football, et pas seulement mentalité, même si, bien sûr, c'est un point de départ tout à fait logique.