La nouvelle arme de Felice Mazzu : vers le retour d'une espèce en voie de disparition en Pro League ?
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Lukasz Lakomy est en pleine forme depuis l'arrivée de Felice Mazzu à Louvain. Les Universitaires semblent avoir fait une excellente affaire avec le milieu de terrain polonais.
À voir l'espace laissé par une défense de La Gantoise sur le reculoir, il n'est pas certain qu'Ivan Leko ait briefé ses hommes sur la puissance du pied gauche de Lukasz Lakomy. À son arrivée à Louvain, le Polonais avait pourtant prévu : ses frappes depuis l'extérieur du rectangle sont l'une de ses plus grandes qualités.
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Une semaine plus tard contre le Cercle, Lakomy n'a été qu'à peine plus mis sous pression au moment de déclencher sa frappe. Il faut dire qu'il était presque à l'arrêt et se situait plus loin du but. Le résultat final n'a différé que sur un détail : au lieu de nettoyer la lucarne gauche, notre homme a dépoussiéré celle de droite.
🤯 l Lukasz Lakomy a encore frappé !
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Deux missiles en sept jours depuis l'arrivée de Felice Mazzu : de quoi remettre au goût du jour une spécialité devenue de plus en plus anachronique en Pro League ? D'année en année, on constate en effet une raréfaction des tirs de loin.
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Tirer, ce n'est pas jouer
Cette saison, l'Antwerp est l'équipe qui tente proportionnellement le plus de frappes depuis l'extérieur de la surface (42% des envois tentés partent de l'extérieur de la surface en se basant sur les statistiques du site Whoscored). Il y a encore cinq ans, huit équipes atteignaient ou dépassaient la barre des 40% (Mouscron atteignait même 50%). Aujourd'hui, il n'y en a plus que deux.
Il y a cinq ans déjà, les locomotives de notre championnat, l'Antwerp, Genk et le Club de Bruges, étaient les équipes à tirer le moins souvent de loin (34%). Cette saison, sept équipes sont en dessous des 34%. Championne en titre et toujours leader du classement, l'Union Saint-Gilloise montre l'exemple d'un football moderne qui élimine de plus en plus les frappes de loin de ses circuits préférentiels : seulement 24%.
Les tentatives de l'extérieur du rectangle sont-elles réservées aux équipes en difficulté ? Dans un univers footballistique qui tend vers la disparition du hasard et des imprévus pendant 90 minutes, les tirs lointains sont-ils considérés comme une loterie sur laquelle miser devient peu intéressant ? Il est vrai qu'au royaume des expected goals, les frappes longues portées n'ont pas bonne presse. Les statistiques avancent ainsi qu'en moyenne, seuls 3% des tirs partis des 18 mètres ou de plus loin se traduisent en buts.
Mais être entraîneur, c'est aussi utiliser les qualités à disposition dans son groupe. Avec Lukasz Lakomy, Felice Mazzu semble avoir compris qu'il disposait d'un tireur d'élite dans son groupe. C'est que le garçon n'en est pas à son coup d'essai. Son seul but inscrit en Ligue des Champions avec les Young Boys Berne ? Une frappe du gauche de l'extérieur du rectangle.
Certes, le garçon ne connaîtra sans doute pas une telle réussite tout au long de la saison. Mais un tir réussi ne veut pas forcément dire marquer à tous les coups. Avec ses frappes, Lakomy obligera plus d'un gardien à se dégager en corner (plus apprécié du football moderne) ou même à renvoyer le ballon dans l'axe pour des attaquants à l'affût. Sans compter qu'avec son jeu, le Polonais obligera aussi les prochains adversaires de Louvain à sortir sur lui pour l'empêcher d'ajuster la mire, ce qui ouvrira immanquablement un espace ailleurs sur le terrain.
En disputant ses toutes premières minutes professionnelles en remplaçant l'ancien de Lokeren Filip Starzyński il y a cinq ans, Lukasz Lakomy était peut-être prédestiné à éblouir la Pro League par ses missiles du pied gauche. Notre championnat devra s'y faire : Lakomy est prêté par les Young Boys Berne, mais Louvain dispose d'une option d'achat qui sera levée automatiquement si certaines conditions sont remplies. Pour continuer à mener la vie dure aux expected goals.