Interview Laurent Gomez, coach de Meux, impatient avant le déplacement à l'Union : "Je suis très admiratif envers Alexander Blessin"

Laurent Gomez, coach de Meux, impatient avant le déplacement à l'Union : "Je suis très admiratif envers Alexander Blessin"

Le RFC Meux se déplacera ce mercredi au Stade Joseph Marien pour affronter l'Union Saint-Gilloise en 16e de finale de la Coupe de Belgique. Pour le coach de l'équipe namuroise, Laurent Gomez, ce match sera l'occasion de se frotter au leader de Pro League.

Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que vous alliez jouer contre l’Union ? 

"Cela a été très bien accueilli. C'est l'une des équipes qui revenaient le plus dans le vestiaire avant le tirage au sort. C'est l'un des clubs les plus prestigieux en Belgique. L'Union est un club assez attractif. Les joueurs apprécient l'ambiance, le côté familial, convivial, bon enfant, un peu vintage du club. Pour nous, c'est un super tirage. Encore plus quand on voit les résultats de l'Union en Europe ou en championnat. Très honnêtement, je pense qu'on ne pouvait pas rêver mieux comme tirage." 

A quel point cela est-il compliqué de ne pas y penser en tant qu'équipe, mais aussi en tant que coach ? C’est un peu le genre de rencontre dont on rêve… 

"Mentalement, je pense que par rapport à l'année dernière, cela a moins affecté le groupe. Les joueurs se sont rendus compte des résultats qu'on a fait avant et après Saint-Trond (aussi en 16e de finale de Coupe, défaite 1-0, nda). Leur concentration n'était peut-être pas au maximum sur le championnat avant Saint-Trond. Je n'ai pas ressenti la même erreur de notre part. Après, au niveau du championnat, on ne réalise pas un meilleur début. Le plus important, c'est le championnat. Je pense que les joueurs ont bien géré cela malgré tout.

Pouvoir jouer contre l'Union, c'est le résultat d'un certain travail. On a la chance de voir ce travail récompensé sur un match. Parce que la Coupe s'arrêtera probablement après l'Union. Mais cela nous permet de voir notre travail être reconnu et mis en lumière. Je suis content de vivre ce moment-là, mais je ne jugerai pas mon travail sur un seul match. Je le jugerai à la fin de la saison.

Meux est un club qui travaille bien depuis des années, bien avant que j'arrive. Il ne faut pas se voiler la face : pour arriver en 16e de finale, il faut aussi avoir eu un tirage favorable lors des tours précédents. Mais ces matchs-là, il faut encore les gagner. C'est exceptionnel qu'un club de D2 amateurs arrive en 16e de finale de Coupe de Belgique, de plus deux années d'affilées. Je suis très fier pour le staff, les dirigeants, les bénévoles, les entraîneurs des équipes de jeunes. Ca permet aux jeunes de plus s'identifier aux joueurs de l'équipe première." 

Comment prépare-t-on ses joueurs avant une telle rencontre ?

"Physiquement, il n'y a pas de préparation. On reste une équipe amateurs. On s'entraîne deux fois par semaine. Au niveau tactique, j'ai préparé ce match-là comme n'importe quel match de championnat. C'est la première fois depuis que je suis à Meux que j'ai commencé à préparer un match avant d'avoir joué le précédent - Meux joue contre Acren ce dimanche en championnat. Le match de dimanche est plus important. Bien sûr, on a préparé le match contre l'Union, mais ça ne sert à rien de s'attarder dessus pendant 3-4 séances. C'est un contexte dans lequel on ne jouera qu'une fois."

Votre avis sur le jeu de l’Union, ses forces et ses faiblesses ?

"Je dois dire que je suis assez fan. J'étais déjà admiratif du travail d'Alexander Blessin à Ostende. On retrouve certaines caractéristiques entre les deux équipes, même si le noyau de l'Union est bien plus qualitatif. Ce qui m'impressionne le plus, c'est l'intensité qu'ils mettent. Il y a très peu de temps morts, avec un contre-pressing très important et une grosse prise de risque. En Europa League jeudi dernier (contre le LASK, nda), Burgess se retrouvait parfois en homme contre homme à 50 mètres du but. Mais il y a un tel pressing à la perte que l'équipe adverse a du mal à utiliser l'espace." 

 Que pensez-vous du travail d'Alexander Blessin depuis son arrivée à l'Union ? 

"Le jeu de l'Union a ses bases depuis plusieurs années. Je parlais encore récemment avec Sandro Salamone, l'analyste vidéo de Charleroi sous Felice Mazzù - qui était aussi à l'Union avec lui. Il me disait qu'ils avaient le même système, en 3-5-2, qu'ils avaient plus de sécurité défensive que l'Union, mais qu'ils marquaient moins.

Blessin prend beaucoup de risques. Le système de jeu de l'Union était déjà établi avant son arrivée, mais il a imposé sa propre vision du football. Je trouve cela très intéressant. Quand on voit un coach comme Guardiola, il parvient à faire jouer son équipe comme il le veut après un mois et demi, en dictant sa manière de jouer. J'en suis assez admiratif.

J'ai encore parlé avec Arthur Theate, qui est l'un de mes anciens élèves. Il est passé dire bonjour après le match de la Belgique contre la Suède. On a parlé de Blessin, parce que c'est lui qui l'a lancé à Ostende. Quand il est arrivé au KVO, il n'avait pas de noyau, il lui restait 7-8 joueurs sous contrat. Malgré cela, il est parvenu à construire un effectif assez intéressant, en pratiquant un football assez attractif." 

Ce match sera aussi l’occasion d’apprendre de nouvelles choses, quel que soit le résultat. Cela pourrait également aider en championnat, où vous auriez pu jouer la montée l’année dernière.

"C'est difficile d'espérer quelque chose sportivement, parce qu'un match n'est pas l'autre. Un fait de jeu peut vite influencer un match. J'avoue sincèrement que mon discours hier (lundi) à l'entraînement, tenait en deux points : prendre du plaisir, et vivre le moment présent. C'est important de vivre ce match quand on le joue. C'est aussi important pour nous de donner une belle image du club. Si on y parvient, je pense qu'on n'aura rien perdu, quel que soit le résultat du match. Beaucoup de gens me disent : 'On ne sait jamais'. Mais il faut tout de même se rendre compte qu'il y a une énorme différence de niveau.

En championnat, on a terminé à chaque fois dans le top 5 sur les deux dernières années, en jouant les barrages - mais sans perspective de montée car on n'avait pas de licence. C'est encore notre objectif cette année. Cette aventure nous permettra de vivre des moments en tant que groupe. De nous consolider et de nous aider alors en championnat. Je ne parle même pas du match, de la prestation ou du résultat. Mais je parle des souvenirs qui seront gravés dans le groupe."

Est-ce que vous espérez échanger quelques mots avec Alexander Blessin ce mercredi ? 

"Pourquoi pas. C'est quelqu'un que j'admire en tant que coach. Arthur (Theate) m'a aussi dit qu'humainement, c'est quelqu'un qui prend de soin de ses joueurs. C'est quelqu'un qui mérite d'être reconnu. 

L'année dernière, à Saint-Trond, cela n'avait pas été le cas. Il n'y avait eu aucun contact. Peut-être que le coach adverse (Bernd Hollerbach, nda) était un peu frustré par le match. C'est un peu dommage. J'imagine que les joueurs et le staff de l'Union se rendent compte que pour nous, c'est un peu le match de l'année. On a tous rêvé un jour de pratiquer le football à ce niveau-là. Je trouverai cela chouette si on pouvait avoir un échange. L'année dernière, par exemple, tous les joueurs avaient reçu un maillot de Saint-Trond. Pour rajouter des souvenirs." 

 

 

 

 

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