Garcia, Tedesco et Martinez vs la presse : et s'ils n'avaient pas tous les torts ?
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La Belgique s'est qualifiée pour la Coupe du Monde ce mardi, dans une belle ambiance... de façade ? Les fissures se multiplient, au point de remettre en cause Rudi Garcia, qui a pourtant fait le job.
C'en est presque surréaliste (et loin de nous d'évoquer le gag éculé du pseudo-surréalisme "à la belge") : un sélectionneur qui, au lieu de fêter sa première qualification pour une Coupe du Monde, préfère se prendre le chou avec l'intervieweur vedette d'une chaîne publique (VTM), sous prétexte que Gilles De Bilde - puisque c'est de lui qu'on parle - aurait fait circuler des "fake news" au sujet du vestiaire.
Rudi Garcia, qui a ensuite lancé une drôle de blague au remplaçant de De Bilde, Yanko Beeckman ("Il est bon, votre français, j'aime bien", à un collègue qui en effet, parle très bien français... mieux que le sélectionneur parle néerlandais), semble avoir un peu perdu la tranquillité qu'il affichait en début de mandat, quand il tentait de se mettre tout le monde dans la poche.
La presse déstabilise-t-elle les Diables ?
Mais après tout, peut-on lui en vouloir quand, depuis trois ans maintenant, ces images se répètent ? On se souvient que ce même Gilles De Bilde s'était fait rabrouer par un Kevin De Bruyne exaspéré à la suite de la défaite en France. "Oh, Gilles, tu as été joueur, je ne sais pas ce que tu me sors. Tactiquement, tes questions ne sont pas bonnes", avait lâché, pour rappel, l'alors capitaine des Diables.
Domenico Tedesco, lui aussi, avait commencé son mandat en tant que grand ami des journalistes, tentant de se rendre plus sociable qu'il l'est naturellement. Parmi ses derniers mots en conférence de presse, à Bruxelles, on se rappelle de ce faussement enjoué "La prochaine fois, on parlera français" (en français dans le texte), qu'il n'a pas pu mettre en application, ayant reçu son C4 dans la foulée. On le sait : Tedesco a "perdu" son combat face à la presse belge, et avait fini par être pointé du doigt par tout le monde, même s'il s'est aussi saboté lui-même notamment dans le dossier Courtois.
La veille du match le plus important du tournoi, nous avons eu une discussion sur qui avait dit quoi dans les médias, c'était absurde - Leander Dendoncker sur le Mondial 2022
Enfin, remontons à 2022 et à la Coupe du Monde au Qatar. On se souvient là aussi de ce scénario incroyable : un vestiaire en mode conseil de guerre, cherchant "la taupe" et essayant de savoir qui avait laissé transparaître certains des maux du noyau dans la presse. En l'occurrence, le journal L'Equipe était pointé du doigt, mais on le sait : certains parlent aux journalistes belges aussi.
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"La veille du match contre la Croatie, nous avons eu une discussion de groupe sur ce que chacun avait dit sur un autre dans les médias", se souvient-il. "C'est fou de devoir se concentrer sur ces choses-là lors d'une Coupe du Monde ! Le lendemain, nous devions jouer le match le plus important de notre tournoi et nous nous préoccupions de détails pareils", pestait récemment Leander Dendoncker à ce sujet.
Pendant des années, la Belgique a eu beau jeu de pointer du doigt son voisin français pour le traitement autodestructeur que subissaient les Bleus de la part de ses journaux. Depuis quelques années, on a l'impression que chez nous aussi, par quelques éditos bien sentis et quelques insinuations, les médias sont capables de déstabiliser un groupe qui n'a pas besoin de ça. Et si, d'ici à juin 2026, tout le monde tirait enfin dans la même direction ?