Une solution comme en France ? Où regarderons-nous le football belge la saison prochaine ?

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Les problèmes que DAZN rencontre aujourd'hui en Belgique présentent de frappantes similitudes avec le scénario qui s'est déroulé auparavant en France. Mais comment cela a-t-il été résolu là-bas ?

Dans les deux pays, DAZN est arrivé sur le marché avec de grandes ambitions : des droits de diffusion exclusifs, un prix d’abonnement élevé et la conviction qu’une approche purement numérique suffirait pour toucher un large public.

La France aurait dû servir d’avertissement

Mais aussi bien en France qu’aujourd’hui en Belgique, ce modèle s’est révélé extrêmement vulnérable dès que la réalité commerciale — nombre d’abonnés, accords de distribution et dynamique du marché — ne correspondait pas aux attentes.

En France, la première fissure est apparue lorsque DAZN n’a plus pu respecter ses obligations contractuelles envers la Ligue de Football Professionnel. La vague d’abonnements attendue ne s’est jamais matérialisée, les coûts opérationnels étaient plus élevés que prévu et, finalement, l’entreprise s’est retrouvée en situation de défaut de paiement.

La LFP a alors saisi la justice, après quoi DAZN s’est retiré du marché français. Les clubs, les supporters et l’organisateur se sont soudain retrouvés sans droits de diffusion stables, mettant en péril la continuité de la compétition.

{READALSO}Alors que la Belgique nage encore en pleine incertitude, la France, elle, a déjà élaboré une solution. Après le retrait de DAZN, la LFP a décidé de réattribuer les droits via un scénario d’urgence.

Elle a choisi de revenir à un modèle plus traditionnel, en mobilisant des diffuseurs établis — comme Canal+ et beIN Sports — afin de garantir la stabilité. Parallèlement, la Ligue a développé davantage sa propre plateforme numérique (LFP Media) pour pouvoir proposer elle-même une partie du contenu, réduisant ainsi sa dépendance vis-à-vis d’un acteur externe unique.

Grâce à cette combinaison entre le retour à des partenaires fiables et un contrôle interne accru sur la distribution digitale, le retrait de DAZN a pu être absorbé relativement rapidement.

La situation belge suit pour l’instant la même trajectoire que celle de la France, mais sans qu’un plan d'urgence soit déjà prêt. DAZN avait acquis les droits de la Jupiler Pro League, mais sans accords de distribution avec Proximus, Telenet ou Orange, la plateforme s’est révélée commercialement fragile.

Lorsque les abonnés ne sont pas arrivés, DAZN a annoncé la résiliation du contrat. La Pro League a entre-temps engagé des démarches juridiques pour faire respecter les obligations, tandis que les autorités examinent s’il y a eu tromperie ou pratiques déloyales envers les consommateurs.

La Pro League doit elle aussi rendre du contenu accessible

Les parallèles sont évidents : dans les deux cas, DAZN a surestimé le marché et sous-estimé la nécessité d’une distribution large. La conséquence est identique : les supporters risquent de se retrouver face à des écrans noirs, les compétitions perdent en stabilité et la confiance dans le streaming comme modèle exclusif est à nouveau fragilisée.

La France offre toutefois un précédent important pour la Belgique. L’approche française montre qu’un rétablissement est possible lorsqu’une compétition s’appuie à la fois sur des diffuseurs traditionnels pour garantir des revenus fiables, et sur sa propre plateforme numérique pour préparer l’avenir.

Si la Belgique adopte une stratégie similaire — combiner des partenariats avec une plus grande maîtrise de son propre contenu — elle pourra non seulement sortir de la crise actuelle, mais aussi construire un modèle plus durable, moins dépendant d’un seul acteur.

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