Avec le même résultat ? Les troublantes similitudes entre les débuts d'Olivier Renard à Anderlecht et au Standard
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Olivier Renard s'apprête à vivre son premier mercato estival comme directeur sportif d'Anderlecht. De quoi confirmer les premières tendances constatées en janvier, mais aussi dans ses précédents clubs ?
Outre le mercato estival, l'une des décisions les plus marquantes des premiers mois d'Olivier Renard à Anderlecht aura été de sacrifier David Hubert à quelques jours du début des Playoffs. Un C4 qui a fait l'effet d'une bombe. Mais le couperet était-il si étonnant que cela ? Hubert n'était pas le choix du nouveau directeur sportif. Quand ce dernier est arrivé, la confirmation du nouveau T1 était entérinée depuis deux semaines. C'est le cercle vicieux de l'instabilité : le puzzle est à peine agencé que le mouvement d'une autre pièce fait déjà tout voler en éclat.
Olivier Renard n'en est pas à son coup d'essai : lors de ses tout premiers pas comme directeur sportif à Malines, il s'était distingué en prenant des décisions osées. L'ancien gardien n'avait raccroché les gants que depuis peu au moment du premier choix marquant sous sa nouvelle casquette, celui de renverser Harm Van Velhoven, l'entraîneur en place, pour le remplacer par Franky Vercauteren pour une mission qu'il savait à court terme jusqu'en fin de saison. Toute ressemblance avec Besnik Hasi serait purement fortuite.
Avec Renard, Hasi avait une porte d'entrée évidente à Anderlecht. Les deux hommes se connaissent bien, l'entraîneur albanais ne serait sans doute pas revenu sous la houlette d'un autre directeur sportif. Lors du passage de Renard au Standard, les timings de décisions ne sont pas les mêmes, mais on ne peut s'empêcher d'y observer un certain parallélisme.
Quand il signe à Sclessin, le natif de Haine Saint-Pierre apprend à travailler avec celui qui se décrit alors comme un président-supporter, un certain Bruno Venanzi. Le pendant liégeois de Marc Coucke ? Venanzi était plus contesté encore, mais Coucke rencontre les mêmes problèmes pour faire retrouver au club sa gloire d'antan (sept ans depuis le dernier titre du Standard à l'arrivée de Renard, huit au Sporting) et composer avec les cadavres laissés dans le placard que l'on passait volontiers sous silence au moment de sabrer le champagne sur le podium.
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Les bonnes affaires de Renard pour relancer la machine
Malgré un organigramme rouche au moins aussi encombré que celui du Sporting à l'heure actuelle, Olivier Renard doit alors prendre des décisions fortes. Arrivé là aussi en cours de saison, il est notamment amené à trancher le sort du jeune entraîneur belge nommé peu de temps avant son arrivée. On ne parle évidemment pas de David Hubert, mais bien de Yannick Ferrera. La saison est là aussi chaotique et se terminera même en Playoffs 2. Mais Ferrera aura tout de même l'occasion de la sauver avec une finale de Coupe de Belgique à disputer contre le Club de Bruges en fin d'exercice. La comparaison aurait ainsi pu continuer, mais David Hubert n'a pas eu la chance de rester jusque-là.
Là où l'Anderlecht de Besnik Hasi s'est incliné 2-1, le Standard s'était imposé sur le même score, avec un but d'Ivan Santini à deux minutes de la fin du temps réglementaire. Malheureusement pour Yannick Ferrera, le couperet n'était jamais bien loin. Comme David Hubert, il n'a pas été écarté après une défaite, mais bien après un partage 2-2 décroché sur le terrain du Club de Bruges de Michel Preud'Homme en début de saison suivante.
À l'époque également, Renard s'est tourné vers Malines pour chercher son nouvel entraîneur, Aleksandar Jankovic. C'est déjà lui qui avait donné son feu vert pour l'arrivée du Serbe au KV. Dejan Veljkovic le lui avait renseigné. Renard ne le connaissait pas mais avait été époustouflé par sa vision du football, qui collait en tout point avec la sienne. Il n'a donc pas hésité à aller le débaucher par la suite, au moment de chercher au Standard son nouvel entraîneur.
Aleksandar Jankovic est aujourd'hui libre. De là à en faire le futur entraîneur mauve en cas de départ de Besnik Hasi cet été ? Il y a tout de même un pas. Mais force est de constater que même si Dejan Veljkovic ne peut aujourd'hui plus se permettre d'être aussi influent qu'avant le Footbelgate, les connexions serbes d'Olivier Renard n'ont pas disparu.
L'un des premiers achats de l'été n'est autre que Mihajlo Cvetkovic, un attaquant né à Nis (où a également vu le jour un certain Dejan Veljkovic). Il y a quelques jours, on a également appris l'intérêt anderlechtois pour Aleksandar Stankovic, le fils de la légende Dejan Stankovic. À Malines, les joueurs serbes comme Milos Kosanovic (le premier transfert de la carrière d'Olivier Renard, ensuite emmené dans ses valises au Standard) ou Ivan Obradovic (conseillé à Renard par Milan Jovanovic) avaient fait le bonheur du club.
Jan-Carlo Simic (débarqué sous Fredberg) verra-t-il de nouveaux compatriotes débarquer à Anderlecht ? Qu'ils soient serbes ou non, les profils recherchés par Olivier Renard partagent presque tous le point commun d'être de jeunes talents étrangers à fort potentiel de revente, comme cela avait été le cas au Standard et à Malines (ainsi que lors de sa période à Montréal). Reste à espérer pour lui que la cohabitation avec Wouter Vandenhaute soit plus sereine qu'avec Daniel Van Buyten.