Les sept péchés de Philippe Montanier : comment le Français s'est mis à dos les supporters

Les sept péchés de Philippe Montanier : comment le Français s'est mis à dos les supporters

Philippe Montanier est un homme réputé charmant, un coach de renom et les attentes étaient grandes autour de lui. Pourtant, la sauce n'a jamais pris, au point que les supporters semblent plus frustrés que jamais concernant l'entraîneur français du Standard.

Les résultats sont mauvais, le fond de jeu est absent et les joueurs semblent traîneur leur spleen au terme d'une année déprimante pour le Standard de Liège. Un homme cristallise toutes les tensions : Philippe Montanier. Pourtant, les Rouches ont déjà connu des situations bien sombres depuis dix ans et les derniers titres ; Montanier n'est pas le premier à connaître une très mauvaise passe, et semble plus ciblé encore que ses prédécesseurs. Qu'est-ce qui a mené à un tel désamour ? 

Philippe Montanier succède à Michel Preud'homme 

C'est presque trop évident à dire : Philippe Montanier est le premier entraîneur de "l'après-MPH". Si critiqué qu'il ait été la saison passée, Preud'homme jouissait toujours d'une aura et d'une relation très particulière avec les supporters liégeois. Inévitablement, son successeur, qui plus est pas vraiment débarrassé de l'ombre de son prédécesseur resté au club en tant que conseiller sportif (et vice-président), porte un poids particulier sur ses épaules. 

La gestion du cas Mbaye Leye 

C'est dans le même thème : à son arrivée au Standard, Philippe Montanier se retrouve bien malgré lui à la base d'une gestion compliquée du cas Mbaye Leye par la direction liégeoise. Bombardé adjoint de Michel Preud'homme, il a été immédiatement écarté à l'arrivée du Français, ce qui n'a pas été très bien vécu par des supporters rouches dont certains vont même jusqu'à réclamer ... le retour de Leye, en tant que T1, pour succéder à Montanier ! Conserver Leye comme adjoint aurait été un geste de "public relations" efficace pour tisser un lien entre le nouveau coach et son public. 

Sclessin n'a jamais rugi 

Un autre point indépendant de la volonté de Philippe Montanier : cette année 2020 aura été celle des stades vides, et comme prévu, le Standard en a souffert plus que d'autres clubs. Jamais Sclessin n'a pu rugir, jamais Montanier n'a pu vivre ces fins de matchs de folie que seul Liège peut offrir et jamais le lien qui doit se créer entre un coach et le Standard n'a pu être tissé dans les circonstances actuelles. Peut-on prendre la pleine mesure de ce qu'est le Standard de Liège et de ce qu'implique en être l'entraîneur sans avoir jamais vécu une soirée sold-out en bord de Meuse ? Probablement pas. 

Des chouchous du public écartés 

On le sait, le public liégeois a ses "têtes", ces joueurs auxquels il est prêt à tout pardonner tant qu'il mouille le maillot, fait se lever les travées et respecte le blason. Philippe Montanier est reparti d'une feuille blanche, au mépris de ces conventions : Mehdi Carcela ne court pas assez, ne s'entraîne pas assez dur ? Il valse sur le banc et y reste la majeure partie du temps. Kostas Laïfis, autre favori du public, a un coup de mou ? Il goûte au banc, et ce alors que Montanier aligne un latéral (Gavory) dans l'axe. Pendant ce temps, quelques têtes de turc reçoivent quant à elles un crédit que le supporter ne peut concevoir - Shamir, Avenatti, Boljevic jusqu'au mois de novembre. 

Une personnalité trop peu flamboyante ? 

En conférence de presse, Philippe Montanier n'est pas Michel Preud'homme : sobre, conventionnel, parfois même langue de bois, il n'est pas coutumier des déclarations grinçantes et des coups de gueule à l'excès. Par le passé, certains coachs ont pu compenser par leur personnalité solaire des résultats en dents de scie - on pense à l'éminemment sympathique Ron Jans, au volcanique Sa Pinto. Guy Luzon, lui, alliait des résultats étonnants à une présence de showman le long de la ligne de touche, ce qui n'est pas dans le "style" Montanier. 

Une équipe sans grinta 

C'est un problème découlant probablement du précédent : sur le terrain, on ne voit pas plus de grinta et d'envie qu'en conférence de presse. Lisses au possible, les joueurs liégeois ne montrent rien en termes d'envie, ce qui est - et de loin - plus critiquable aux yeux du public qu'une absence de fond de jeu. À plusieurs reprises ces dernières années, le Standard proposait un fond de jeu défaillant, mais compensait par une attitude typiquement Rouche. Pour plusieurs raisons (l'absence de public en est une, mais pas la seule), les joueurs sont aux abonnés absents sur le plan mental. C'est aussi le rôle de Philippe Montanier d'y remédier ; imagine-t-on une équipe aussi amorphe avec Sa Pinto (ou MPH) sur le banc ? 

Des attentes (trop?) élevées 

Philippe Montanier avait beau arriver avec la pression, celle de succéder à une idole du club, il avait le CV pour y répondre : de tous les entraîneurs étrangers arrivés à la tête du Standard durant la décennie écoulée, l'entraîneur de l'année 2013 en Espagne est probablement le plus grand "nom" au niveau européen. Malgré quelques voix dissonantes tentant de "prévenir" le public liégeois (en provenance de Rennes notamment, relire ici), les attentes étaient très élevées autour du Français. La déception, et donc la colère, sont à la hauteur de ces attentes, ce qui explique certainement en partie un tel désamour populaire. 

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