Liège - riche histoire, avenir radieux

Par Julien Denoël

C'est en 1892 que naquit le Liège Football Club (il ne prendra son appellation de Football Club Liégeois, plus francophone, qu'en 1895). La même année qu'un certain Liverpool FC. A titre de comparaison, le Standard de Liège ne sera fondé que 6 ans plus tard. Liège, c'est le plus vieux club wallon. Le berceau du football francophone. D'où son surnom de Great Old, comme l'Antwerp FC. Quand les matricules furent attribués aux clubs, le FC Liège reçut le numéro 4. Un numéro auquel ses supporters sont très attachés. C'est une institution.

Le premier champion de Belgique

En 1896, inscrit au premier championnat de Belgique, le Football Club Liégeois l'emporte sur son terrain de... Sclessin et entre à tout jamais dans l'histoire comme le tout premier lauréat de notre compétition nationale. Et ça, les supporters sang et marine ne seront pas les derniers à vous le rappeler. S'il ne réitère pas la performance en 1897, le club wallon ajoutera deux nouveaux titres en 1898 et 1899 avant de rentrer dans le rang.

En 1910, le club au Perron devient le premier champion de Belgique... à être relégué. Un titre peu glorieux. Entre cette année là et 1945, les Liégeois ne joueront plus que deux saisons en première division. Pire, ils descendront même en troisième division entre 1935 et 1943.

Valeur sûre après la guerre

Dans les dernières années de la guerre, le FC Liège réussit l'exploit d'aligner deux titres consécutifs en D3 puis D2 pour retrouver l'élite dès 1945 après 31 saisons d'absence. Directement, le matricule 4 s'impose comme une valeur sûre de la D1 et n'est jamais inquiété par la relégation. Il terminera même 3e en 1948.

En 1952 et 1953, les Liégeois retrouvent les lauriers nationaux après un demi-siècle à se chercher. La consécration ultime qui reste les plus beaux trophées de la seconde moitié du 20e siècle pour le club. Mais ce sont aussi ses derniers titres de champion de Belgique de première division. A partir des années 60, les RFC Liège ne peut rien faire face à la montée en puissance du Standard de Liège, l'autre club de la ville, qui aura tôt fait de lui passer devant comme premier club de la Cité Ardente.

S'il connait des années difficiles dans la seconde moitié des années 70 et au début des années 80, le club principautaire reprend ensuite du poil de la bête en se basant principalement sur une école des jeunes très performante, le tout manoeuvré par Robert Waseige. Les Liégeois recommencent à jouer le haut du tableau et réalisent quelques beaux parcours européens.

1990, le chant du cygne

En 1987, le Great Old atteint la finale de la Coupe de Belgique face au Malines de Preud'homme, Clijsters, Koeman ou Den Boer qui inscrira le seul but du match. La saison suivante, Malines remportera la Coupe d'Europe des Vainqueurs de coupe.

C'est finalement en 1990 que les Liégeois parviendront à remporter ce trophée face au Germinal Ekeren, le seul qui leur manquait en Belgique puisque le club avait gagné la Coupe de la Ligue Pro en 1986. Cette Coupe de Belgique, les supporters de Liège y sont particulièrement attaché, en grande partie parce qu'il s'agit du dernier trophée majeur du club.

Quitter Rocourt et la D1

En 1995, c'est le douche froide pour "les p'tits gars de Rocourt", comme le chantait Jacky Valentin. Le fameux Stade Vélodrome situé sur les hauteurs de Liège est jugé non-conforme pour accueillir des matchs de D1. Quelques mois plus tard, il sera détruit pour laisser la place à un complexe cinématographique.

Quitter Rocourt fut un véritable déchirement pour le club qui sombra alors corps et âme. En plus d'une relégation sportive, le club est sanctionné d'une autre, administrative. Direction la D3. Si les Liégeois remontent facilement en D2, ils ne parviendront plus à revenir en D1 lors des vingt années suivantes, ce qui nous amène à l'actualité présente

Le retour à Rocourt et des ambitions

Sans revenir une nouvelle fois sur le titre de dimanche, on sait aussi que Liège retrouvera sa maison de Rocourt dès la saison prochaine. Une nouvelle qui fut accueillie avec enthousiasme chez les supporters.

Si Liège va mieux aujourd'hui, après plusieurs faillites, c'est grâce à sa nouvelle équipe dirigeante qui a assaini le club. Sans tomber dans le positivisme béat, on peut dire que tout roule pour Liège désormais et que l'avenir peut être envisagé sereinement. Le titre en Promotion D n'est qu'une étape vers un retour rapide, selon les ambitions du président Lacomble, vers la D2.