Interview Les supporters des deux clubs milanais réagissent à la disparition annoncée de San Siro

Malik Hadrich
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Les supporters des deux clubs milanais réagissent à la disparition annoncée de San Siro
Photo: © photonews

Il y a quelques jours, l'AC Milan et l'Inter Milan sont tombés d'accord pour détruire leur stade du San Siro. Les deux clubs veulent en construire un autre à la place. Nous avons contacté des supporters des deux clubs pour qu'ils partagent avec nous leur sentiment sur cette annonce.

"C'est un peu dommage d'envisager la disparition de San Siro.  C'est un symbole.  Je suis abonné à l'AC Milan depuis 20 ans.  Cela me ferait mal de voir autre chose" nous a expliqué l'un des responsables du Milan Club Charleroi Alfredo Titti. 

Le son de cloche est identique auprès du vice-président de l'Inter Club Charleroi Emmanuel Di Santo : "Personnellement, je suis déçu et même triste... San Siro est le plus beau stade italien et un des plus mythiques d'Europe. Avec mes amis de l'Inter Club Charleroi, on y a vécu des moments uniques, des émotions fortes...  Nous autres, supporters, sommes les victimes de ce foot business."

Mais il ajoute : "Si l'Inter revient au top, je pense qu'on aura l'occasion de se créer de nouveaux souvenirs dans le nouveau stade."

Complications

Alfredo Titti reconnaît que le stade a pris un coup de vieux.  "Il faut le moderniser.  Il est devenu obsolète".    Mais pour lui, rien n'est encore acquis malgré la décision prise par les deux clubs : "C'est un dossier compliqué.  La Ville de Milan est propriétaire du stade.  Or, elle a obtenu l'organisation des Jeux Olympiques 2026.  Et elle est plutôt encline à garder San Siro.

Le délai a déjà été reporté de quatre ans à cause des JO  

Une réunion est prévue à ce sujet avec les parties concernées.  Déjà à la base, les deux clubs voulaient que la nouvelle enceinte sorte de terre pour 2022.  Mais ce délai a été reporté de quatre ans à cause des JO."

Inconvénients

Le fan des Rossoneri voit plusieurs inconvénients à la destruction de San Siro : "Les deux locataires du stade veulent entamer les travaux à bras-le-corps.  Il n'est pas prévu qu'ils s'attaquent aux tribunes les unes après les autres comme Marseille l'a fait par exemple.  Les matchs à domicile devraient avoir lieu ailleurs qu'à Milan.  Ce n'est pas idéal pour les supporters." 

Ensuite, la configuration du nouveau stade ne le convainc pas : "Je ne suis pas partisan d'un nouveau stade commun avec l'Inter.  C'est une aberration à mes yeux.  A Turin aussi, il y a deux clubs de D1.  Mais chacun a son propre stade.  De plus, les nouveaux gradins ne devraient offrir que 60.000 places (NDLR. pour 80.000 actuellement).  C'est trop petit.  L'AC Milan à lui seul a une moyenne de 60.000 spectateurs.  Et celle de l'Inter doit être encore supérieure à cela."

Enfin, il sait pertinemment bien que toute nouveauté a un coût : "C'est sûr et certain que l'abonnement coûterait deux fois plus cher.  Or, je dépense déjà 450€ pour en avoir un aujourd'hui."

Résignation

De son côté, Emmanuel Di Santo se montre plutôt résigné : "Je suppose que la décision a été mûrement réfléchie.  Le coût de la rénovation et le fait de ne pas jouer dans leur stade à la fin de la rénovation allait entraîner des pertes financières.  Suning (NDLR. l'actionnaire majoritaire de l'Inter) se développe de façon continue et dans tous les secteurs, surtout au niveau marketing pour les rentrées financières qui vont permettre de construire d'année en année une équipe de plus en plus compétitive.  Avoir un stade de propriété est obligatoire pour un club comme l'Inter ou le Milan."

Bizarrement, les deux clans de supporters n'ont pas encore vraiment réagi à la nouvelle.  Des actions en commun entre les deux clans de supporters sont-elles envisageables dans le futur ?   "L'idée est bonne. Un car commun pour aller voir un derby par exemple ! Le derby de la Madonnina (NDLR. c'est le nom du derby milanais) est un match agréable à aller voir sur place car les gens se connaissent et il n'y a pas d'agressivité mal placée."

Alfredo Titti n'est pas contre non plus.  Mais pour lui, il est normal que les partisans ne se soient pas encore bougés :  "Rien n'est encore définitif dans cette histoire.  Ils suivent cela de près.  Et au moment voulu..."

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