Le manque de panache de la Belgique

On dit souvent qu'en football, il n'y a que le résultat qui compte et, si on s'en tient à ce point de vue, nous avons été particulièrement gâtés : deux matchs sur deux gagnés et une qualification d'ors et déjà assurée pour les huitièmes de finale. D'ailleurs, les Belges n'ont pas boudé leur plaisir et ces deux victoires ont été autant d'occasions pour eux d'exulter et de faire la fête.

Pour de nombreux passionnés du ballon rond pourtant, ces victoires ont laissé un goût de trop peu, les joueurs belges n'ayant pas vraiment proposé du beau jeu durant ces rencontres. En effet, alors qu'ils s'attendaient à une équipe faisant preuve de panache et de virtuosité technique, ils ont surtout vu une équipe très moyenne, qui a dû compter sur une certaine dose de réussite pour s'imposer.

Contre l'Algérie, les deux buts sont un peu tombés de nulle part,c'est-à-dire à un moment où l'équipe semblait en panne d'inspiration et où on ne voyait vraiment pas comment elle allait parvenir à débloquer une situation mal engagée.

Contre la Russie, après un premier quart d'heure assez prometteur, les Belges se sont progressivement repliés sur eux-mêmes et ne se sont plus jamais montrés capables d'inquiéter le gardien russe (tandis que par deux fois, ils ont frôlé la correctionnelle). Heureusement, les Diables sont sortis de leur boîte durant les dix dernières minutes et cela a suffi pour leur assurer les trois points.

Sûrement les Belges se sont ils vus trop beaux (notre équipe allait être la révélation du mondiale) mais cela n'empêche pas qu'on pouvait légitimement s'attendre à mieux de la part de nos joueurs. Il y aurait bien sûr des considérations tactiques à prendre en compte mais au delà de celles-ci, ce qui frappe lorsqu'on regarde jouer les Belges, c'est le stress tout le temps présent et qui semble paralyser les joueurs.

Certains Diables rouges semblent manquer totalement de confiance en eux. Ainsi Dembele, lors du premier match ou plus encore Vertonghen, sur le visage duquel on pouvait presque voir de la peur, lorsqu'il est entré au jeu contre la Russie. D'autres joueurs semblent quant à eux s'être mis trop de pression, comme Lukaku par exemple qui, à chaque match, veut prouver de façon presque obsessive, qu'il est un des meilleurs avants-centres du monde. Debruyne et Hazard ont eux aussi parfois tendance à vouloir trop en faire.

Du coup, on a des joueurs qui ne jouent pas de façon libérée et une équipe qui vise avant tout à assurer ses arrières. La réaction est normale ; lorsqu'on stresse, on a tendance à se replier sur soi-même et à se reposer sur ce qu'on connaît, plutôt que d'aller vers l'avant et de se mettre en danger. L'enthousiasme qui, il y a quelques mois encore, caractérisait le jeu des Diables, semble avoir quelque peu disparu, tout comme la joie de jouer et le plaisir d'être ensemble.

Allez les gars, dites-vous que votre contrat est rempli et que vous n'avez plus rien à prouver à qui que ce soit. Ce n'est qu'en prenant du plaisir sur le terrain, que vous pourrez nous en donner et qu'à nouveau, vous nous ferez rêver !