Interview Un Belge de la Provinciale à ... la Thaïlande : entretien avec Hannes Deboes

Un Belge de la Provinciale à ... la Thaïlande : entretien avec Hannes Deboes

Quand les portes du football professionnel ne s'ouvrent pas en Belgique, pourquoi ne pas tenter sa chance ailleurs ? C'est ce qu'a fait Hannes Deboes, formé à OHL mais qui évoluait en Provinciales avant de rejoindre ... la Thaïlande. Entretien.

Hannes Deboes : un nom qui ne vous évoque certainement rien, et pour cause – ce médian de 25 ans formé à OHL en équipes de jeunes n'a évolué qu'en séries provinciales avant de rejoindre pour la saison passée le Phattalung FC, en ... D3 thaïlandaise. Walfoot a contacté le joueur pour qu'il nous raconte sa drôle d'expérience !

Bonjour Hannes, peux-tu nous dire comment tu as atterri en Thaïlande ?

J'ai été formé à OHL mais après un an chez les jeunes, je suis parti à Wijgmaal, en D3 Amateurs. J'ai ensuite fait plusieurs clubs en divisions amateurs – Sterrebeek, Betekom, Schriek et finalement Veltem en P1. Puis, en mai-juin, ce qui correspond à la trêve hivernale en Thaïlande, j'ai été contacté via un manager pour signer là-bas, au Phattalung FC.

L'inconnu, en quelque sorte.

Complètement, car en Belgique, personne ne connaît le football thaïlandais. Il y a beaucoup de Néerlandais ici, souvent d'origine thaïlandaise, mais je pense être le seul joueur belge. Bertrand Crasson a entraîné ici à l'époque, et je me rappelle que Frank Acheampong est arrivé de Thaïlande à Anderlecht. 

Mais je me suis dit que j'étais encore jeune et que ce genre d'occasion ne repasserait peut-être plus jamais. Je vis à Phattalung même, qui est une ville proche de la mer, mais au final assez peu touristique, ce qui permet de profiter de la nature et d'endroits vraiment superbes.

                              

Comment situerais-tu le niveau du football là-bas ?

(il hésite) Disons que physiquement, ils sont à niveau : ils courent, toujours malgré les 30 degrés et l'humidité, sont très solides. J'ai dû m'adapter à ça. Mais sur les plans tactique et technique, l'Europe est quand même bien au-dessus.

L'adaptation a surtout dû être délicate sur le plan culturel.

Peu de gens parlent anglais là-bas, y compris au sein du staff. Pour être honnête, la communication était un souci au début. Quelques membres du staff parlent anglais et permettaient de se débrouiller, mais pour le reste ... Dans la rue, notamment, ou avec les chauffeurs de taxi, c'est Google translate. Heureusement, un de mes équipiers est brésilien et parle anglais, j'ai passé beaucoup de temps avec lui pour m'adapter.

Kawin Thamsatchanan, amené par King Power à OHL, est une énorme star en Thaïlande 

Ton club est en D3 thaïlandaise, et pourtant, il est professionnel ...

Oui, le Phattalung FC évolue en D3. La troisième division est séparée en régions, je ne joue donc que contre des équipes du Sud de la Thaïlande, ce qui veut déjà dire 2 ou 3 heures de routes (rire). Mais jusqu'au troisième échelon, le foot est professionnel en Thaïlande. Je ne sais pas comment ça se fait. Les gens ici sont de vrais fous de football, mon stade est rempli à chaque rencontre à domicile.

La mentalité thaïlandaise est beaucoup plus généreuse qu'en Belgique, où c'est un peu chacun pour soi 

On peut dire, je suppose, qu'être professionnel est quelque chose que tu ne pouvais pas envisager en Belgique.

En effet (sourire). C'est aussi l'une des raisons de mon choix. C'est une expérience intéressante et je n'aurais pas cette chance en Belgique. Je touche un salaire suffisant pour vivre confortablement en Thaïlande, même si à terme, je ne compte pas passer ma vie ici. Je suis de retour en Belgique pour l'intersaison, le championnat reprend en janvier et je verrai quelles opportunités s'offrent à moi. Si un club plus huppé en Thaïlande ou ailleurs en Asie s'intéresse à moi, ça peut être très intéressant. Je peux aussi rester à Phattalung une saison de plus.

Ce n'est pas comme si la Thaïlande était un pays totalement obscur par chez nous : c'est une destination de vacances assez courue, les gens « connaissent » le pays.

Voilà. Les mentalités sont également très positives par ici. Un exemple : les restaurants permettent aux pauvres de venir manger gratuitement en fin de journée. C'est une société très accueillante, très généreuse. En Belgique, c'est un peu chacun pour soi ...

Qui plus est, tu viens d'OHL : peut-être le club le plus connu en Thaïlande (rires).

Oui, le gardien de but d'OHL, Kawin Thamsatchanan, est une énorme star ici, sa tête est partout ! On peut dire qu'OHL est le club le plus connu, vu qu'il pose souvent dans le maillot du club (rires). L'un des joueurs les plus connus du public belge ici, c'est certainement Steeven Langil (ex-Waasland-Beveren), qui joue en D1. Un excellent joueur que j'étais surpris de voir ici. Nous avons discuté un peu via Instagram. 

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