Reportage Quand un gardien français balance sur le Calcio

Olivier Baute
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Quand un gardien français balance sur le Calcio
Photo: © SC

Vincent Degré, gardien de but du club portugais de Leixoes, s'est confié au magazine Sharkfoot. Il en dit des vertes et des pas mûres sur les pratiques dans le championnat italien.

Agé de 23 ans, Vincent Degré évolue pour l'instant à Leixoes, un club anonyme de D2 portugaise. Cet ex-international français junior formé à Metz a passé trois ans à la Lazio de Rome et y a vécu des moments forts, mais également des pratiques qu'il aurait préféré ne pas voir. Le gardien de but s'est confié à Romain Van der Pluym pour le magazine Sharkfoot.

Extraits choisis. L'entièreté de cette interview est disponible dans le magazine Sharkfoot-Suisse n°5.

Avant Leixões, tu as passé trois années à la Lazio de Rome. Comment es-tu arrivé là-bas ?

J’étais en sélection nationale junior et en fin de contrat avec Metz. Je voulais finir ma formation et, selon moi, l’Italie est une des meilleures écoles pour les gardiens. La Lazio m’a proposé de signer, j’ai dit oui.

Niveau football, c’est le top !

C’est un autre monde. Les supporters sont dingues de football en Italie. À chaque entraînement, il y a 500 supporters qui sont là pour avoir des autographes ou pour te cracher à la gueule si tu as mal joué. Des fans étaient rentrés dans le centre et avaient explosé toutes les bagnoles des joueurs. Depuis, il y a des gardes à l’entrée. Le lendemain d’une défaite, tu ne mets pas le nez dehors !

Tu n’as jamais fait d’apparition avec l’équipe A ?

Quelques unes en coupe, mais je m’entraînais toujours avec eux. À la Lazio, les stars se donnent comme des malades pour garder leur place. S’il faut te mettre un coup à l’entraînement, les mecs vont y aller, ils vont montrer qu’ils sont toujours présents.

Être en permanence sur le banc n’a pas dû être facile à gérer…

À la base je devais être prêté en seconde division. Le président Claudio Lotito m’a dit qu’il comptait sur moi comme remplaçant. La deuxième saison, j’ai réitéré ma demande. Le président demandait 1,5 million pour mon prêt. De la folie ! Il ne voulait pas que je parte. D’un autre côté, j’étais bloqué par le deuxième gardien, Juan-Pablo Carrizo. Lotito le faisait jouer pour le vendre et moi, j’en subissais les conséquences.

Tu en as voulu au président ?

Oui c’est clair, j’ai d’ailleurs préféré résilier mon contrat plutôt que d’être bloqué à Rome. Le président Lotito m’a freiné. Tu sais, même des tribunes, c’est lui qui donnait des ordres au coach. Claudio Lotito venait au club en voiture blindée avec gyrophare et escorte. Il s’est déjà fait tirer dessus et a pris, je crois, quasiment dix ans de prison.

Il n’y a toujours pas été (rires). C’est un mafieux ce gars. J’ai vu des magouilles sous mon nez à la Lazio. Lors d’une de mes années au club, on était dans le ventre mou et il n’y avait plus d’enjeu à nos matchs. Plusieurs cadres ont reçu 25’000 euros chacun pour truquer une rencontre. Le reste du vestiaire l’a su par après. Ça a explosé entre les tricheurs et ceux qui se donnaient à fond. Je pense que maintenant tout est plus contrôlé, mais ça se faisait, je l’ai vu de mes propres yeux.

Une revue différente, adoptant un ton libre et passionné, voilà ce qui a construit Sharkfoot depuis une année. Ainsi, la version suisse ne dérogera pas à cette règle et la conduite restera la même : donner une autre perception du football.

De fait, pas de superstars déjà traitées et matraquées ailleurs, mais des sujets profondément humains, proposant aux passionnés de découvrir d’autres aspects que l’argent et le ragot bas de gamme.

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