Le Billet de Dupk : Pour en finir avec les hymnes nationaux

Dirk Diederich
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Le Billet de Dupk : Pour en finir avec les hymnes nationaux
Photo: © SC

Adem Ljajic a été exclu de la sélection serbe pour avoir refusé de chanter l'hymne serbe avant un match. Ou les dérives les plus pathétiques du foot.

Adem Ljajic est encore tout jeune. C'est l'étoile montante du football serbe, l'Eden Hazard du pays d'Emir Kusturica.

Avant l'amical Espagne-Serbie du week-end dernier, il a refusé de chanter l'hymne national serbe avec ses équipiers. 

Après avoir été blâmé par la Fédération Serbe, le jeune homme a pourtant persisté et a annoncé qu'il n'avait nullement l'intention de le chanter à l'avenir.

Sans attendre,  le sélectionneur national de ce pays de l'ex-Yougoslavie a pris la décision d'exclure l'Espoir du football serbe de ses sélections futures.

Logique? A voir! Car l'hymne serbe ne brille pas par sa subtilité. Dans le genre, il vaut bien l'idiote Brabançonne ou l'infecte marseillaise.

Dieu de Justice, toi qui nous as sauvés
De la déchéance jusqu'à ce jour
Entends à présent nos voix
Et guide-nous vers la délivrance.

Que ta main toute-puissante guide et défende
Le devenir de la patrie serbe,
Dieu sauve, Dieu nourris
Les terres serbes et la lignée serbe !

J'aurais été Serbe avec un QI plus élevé que le numéro que je porte sur mon maillot et j'aurais également refusé de chanter ça.

Car le football est un jeu. Une galéjade. Une Commedia dell'Arte. Une passion qui se nourrit de victoires comme de défaites. Les incantations débiles n'y ont pas leur place.

Chanter Allez les Mauves, les Rouges, les Zèbres, les you'll never walk alone, les Holland up ou la Brabançonne version Pom-pom-pom-pom, ça ne mange pas de pain. C'est bon enfant. C'est comme un écho du verre de houblon qu'on a dans le nez. C'est autant d'hymnes à la joie simples comme bonjour.

Mais les "Dieu sauve et Dieu nourris...", c'est un autre registre... qui a préfacé plus de guerres que de paix.

L'UEFA serait bien inspirée à quelques jours de l'Euro de mettre un holà à ces dérives, de supprimer ces hymnes à la noix qui n'ont pas leur place dans des stades sportifs.

Et par ailleurs, l'Union Belge pourrait également rappeler un Marc Wilmots à l'ordre, lui qui demande à ses joueurs de chanter la Brabançonne la main sur le coeur. Nous sommes en 2012.  

Si Vincent, Marouane, Romelu, Eden et Moussa ont accepté de se dire Diable Rouge, c'est pour se mettre en vitrine sur la scène ... internationale. Pas pour adopter des postures de garde-à-vous ridicules. Ni pour singer un patriotisme fait de sornettes d'un autre âge du genre de : Ô Belgique, ô mère chérie, À toi nos cœurs, à toi nos bras, À toi notre sang, ô Patrie !  Car si les mots ont un sens, qu'on arrête alors de chanter ces horreurs. Et si les mots n'ont pas de sens, qu'on arrête aussi.

Adem Ljajic a fait un premier pas, un pas courageux qui n'a rien du pas de l'oie. Chapeau l'Artiste!

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